Uranus Uranus, de couleur bleue, est la 7e planète du Système solaire. C'est la seule planète qui roule sur son orbite en entraînant ses satellites et ses anneaux. Pour
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Caractéristiques d'Uranus | |
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Découvert par | William Herschel |
Date de la découverte | 1781 |
Masse (kg) | 86,832.1024 |
Rayon équatorial (km) | 25 559 |
Densité moyenne (gm/cm3) | 1,27 |
Distance moyenne au Soleil (km) | 2 872 460 000 |
Distance moyenne au Soleil en UA) | 19,1914 |
Période de rotation magnétique (heures) | - 17,24 |
Période orbitale (années) | 84,01 |
Vitesse orbitale moyenne (km/sec) | 6,81 |
Excentricité orbitale | 0,0457 |
Inclinaison de l'axe (degrés) | 97,77 |
Inclinaison orbitale (degrés) | 0,77 |
Gravité de surface à l'équateur (m/sec2) | 8,87 |
Vitesse d'échappement (km/sec) | 21,30 |
Albédo géométrique visuel | 0,51 |
Magnitude (Vo) | 5,52 |
Température moyenne de nuages | -193°C |
Pression atmosphérique (bars) | 1,2 |
Composition
atmosphérique
| 83% 15% 2% |
La densité (1,3) est semblable à celle de Jupiter (1,33), mais environ deux fois plus élevée que celle de Saturne (0,68). Les proportions des divers éléments qui composent l'intérieur doivent en être responsables. On pense que l'hydrogène et l'hélium constitueraient seulement 10 % de la masse.
Uranus émet autant de chaleur qu'elle en reçoit du Soleil. Si elle possède encore une source de chaleur interne, elle n'a pas été détectée et est beaucoup plus faible que celles de Jupiter et Saturne. L'abondance d'hélium dans l'atmosphère externe d'Uranus est considérablement plus importante que dans celle de Saturne et indique que des gouttelettes d'hélium n'y percolent pas. Une convection profonde dans l'atmosphère empêche la chaleur interne, créée au moment de la formation, de s'échapper.
Lors du passage de Voyager 2 , le pôle nord était presque parfaitement orienté vers le Soleil. Pourtant, la circulation atmosphérique est si efficace que la sonde n'a pas détecté de variation de température significative entre les 2 pôles. Cette position inhabituelle pourrait entraîné des mouvements atmosphériques différents de ce que nous connaissons. Entre l'été et l'hiver peu d'écart de température, peut-être à cause de sa très grande distance au Soleil. Mais une découverte de taille bien que le pôle éclairé soit exposé au Soleil pendant plus de 40 ans, le pôle dans l'obscurité est plus chaud de quelques degrés. Curieusement le pôle éclairé (- 209°C) est l'équateur, et la température la plus basse ( - 211°C) se trouve à 35° de latitude à la couche nuageuse supérieure. Très haut la température est de 500°C côté Soleil et 730°C côté nuit. L'atmosphère d'Uranus est prolongé par un halo d'hydrogène atomique, produit par la dissociation des molécules H2 en atomes H. C'est cet élément qui domine à plus de 5 000 kilomètres d'altitude et un plasma dont la température est de 2 millions de degrés au niveau de l'orbite de Miranda, pour atteindre 15 millions de degrés au-delà, cela sans doute en relation avec le phénomène d'électroglow.
Uranus est classé parmi les "géantes gazeuses" à cause de l'absence de surface solide. Avec 83% d'hydrogène moléculaire H2 dissocié en hydrogène atomique H dans la partie supérieur (produit par la dissociation des molécules H2 en atomes H), l'atmosphère d'Uranus contient en plus 15% d'hélium, 2% de méthane et de petites quantités d'acétylène, d'hydrocarbures et des traces de vapeur d'eau et d'ammoniac (NH3). C'est cet élément qui domine à plus de 5 000 kilomètres d'altitude. Dans les couches supérieures, le méthane absorbe le rouge donnant à la planète la teinte cyan (bleu-vert) que nous lui connaissons. Des nuages défilent dans l'atmosphère à latitude constante, avec des bandes brillantes similaires à celles de Jupiter et de Saturne. Aux latitudes moyennes, les vents soufflent en tempête, jusqu'à 580 km/h, dans le sens de la rotation autour de son axe. Mais il ne faut pas oublier que dans l'atmosphère terrestre le Jet Stream souffle à plus de 300 km/h. Des sondages radio ont permis de mesurer des vents à plus de 360 km/h soufflant en sens inverse à la rotation. Vue depuis la Terre, l'atmosphère d'Uranus paraît aplatie à cause d'une vitesse de rotation élevée.
Aux basses températures qui règnent au sommet de l'atmosphère d'Uranus, le méthane gèle et constitue une chape de nuages; à ce niveau se forment également des particules de brume qui proviennent de l'action de l'ultraviolet sur le méthane. Ces formations donnent à la planète une apparence calme et nous cachent l'atmosphère plus profonde. Du méthane absorbe aussi sélectivement la composante rouge de la lumière solaire, conférant à Uranus sa couleur cyan. Des nuages d'ammoniac et d'eau se forment à plus grande profondeur et sont plus difficiles à voir (sur Jupiter et Saturne, plus chaudes, les nuages superficiels de couleur claire sont composés de cristaux de glace d'ammoniac).
Les nuages de méthane se forment là où la pression est égale à la pression terrestre (1 bar). A ce niveau le rayon équatorial est de 25 559 km. La rotation interne rapide engendre un renflement à l'équateur si bien que le rayon polaire est plus petit que le rayon équatorial de 586 km.
Au-dessus des nuages existe une atmosphère plus chaude, constituée essentiellement de molécules d'hydrogène auxquelles s'ajoutent de l'hydrogène atomique et de l'hélium. Des observations des émissions de l'hydrogène en ultraviolet indiquent la présence d'une couronne dense d'hydrogène qui s'étend sur des milliers de km, au-dessus des nuages visibles. La planète est assez petite et les gaz atmosphériques assez chauds pour que l'hydrogène puisse se libérer de son attraction gravitationnelle et s'élever dans l'espace. Au contraire, Jupiter et Saturne, plus massifs, retiennent leurs atmosphères d'hydrogène à proximité des sommets des nuages, comme le fait la plus lointaine et plus froide Neptune.
Champ magnétique
Uranus est un monde d'hélium, affirmaient certains scientifiques aux yeux desquels seul cet élément aurait expliqué l'inertie thermique (100 fois supérieur à celle de Jupiter ou de Saturne) présentée par l'atmosphère d'Uranus. Pour rendre compte de la densité, un autre modèle proposait en son sein un noyau de silicates qui aurait pu être une planète tellurique.
La mesure par Voyager d'un taux d'hélium de 12% seulement écarte d'emblée le premier modèle. Il faut imaginer un coeur rocheux dont le rayon pourrait représenter 7 500 km. Autour, naguère, avait été imaginé un manteau fait de glace sous des pressions qui l'auraient portée à des milliers de degrés. Mais entre-temps Voyager 2 a traversé la magnétopause et mesuré le champ magnétique qui varierait entre 0,1 à 1,1 gauss, avec parfois des valeurs proches de celui de la Terre (0,25 gauss). C'est énorme (comparativement 50 fois plus) car pour un rayon 4 fois supérieur, l'intensité du champ varie comme l'inverse du cube de l'éloignement. Par contre son champ magnétique est décalé de 60° par rapport à son axe de rotation et il est excentré du centre à 1/3 du rayon. Le pôle magnétique sud est proche du pôle éclairé et le centre magnétique d'Uranus se trouve à quelques 8 000 km du centre géométrique, en direction du pôle nord. Il sort au niveau des tropiques. De ce fait la queue magnétique s'étire en forme de tire-bouchon à l'arrière de la planète. Le champ varie selon un cycle de 17h15 ce qui révèle une rotation interne.
Ainsi, vous ne pourriez pas trouver votre chemin avec une boussole parce que la direction
de l'aiguille et l'intensité
du champ magnétique changent selon le lieu où vous êtes. En comparaison, le
champ magnétique terrestre vaut 0,25 gauss partout.
Les couches
Or, pour rendre compte d'un tel champ, nous devons admettre que des charges électriques se meuvent au sein de la planète. La majeure partie (> 80 %) de la masse d'Uranus est contenue dans un noyau liquide composé principalement de matériaux gelés (roches, eau, méthane, ammoniac), dont la densité s'accroît avec la profondeur. Ce noyau est estimé à 7 500 km de rayon. Il est possible qu'au dessus nous ayons affaire à un océan ionique où la température très élevée (1 700°C) traduirait l'existence de molécules ionisées autour du noyau. Dans le noyau il est possible que tout comme dans Jupiter, il y est de l'hydrogène métallique. Or, aux dernières informations cela semble une mauvaise piste.
Au-dessus de cet océan ionique, Uranus serait principalement constituée d'hydrogène et d'hélium, avec de petites quantités d'hydrocarbures.
Du moins tel est le portrait robot dressé à partir des données de Voyager 2 dont il va sans dire que, comme pour Jupiter et Saturne, la caméra nous a fait voir les couches supérieures de l'atmosphère avec un filtre bleu et les couches un peu plus profondes avec un filtre orange. Tout au plus, les émissions radio ont permis d'atteindre la région où la pression représente 1,6 bars, caractérisée par une couverture nuageuse avec des cristaux de méthane, l'atmosphère tournant plus rapidement aux pôles qu'à l'équateur. Son profil est révélé à l'aide du spectromètre ultraviolet en visant une étoile.
Jupiter laissait très bien voir les formations de son atmosphère car la couche supérieure des nuages était trop haute. Elle était moins élevée sur Saturne surmontée par de la brume.
A
gauche, Uranus telle qu'elle a été photographiée par Voyager 2. Le vaisseau
spatial était à 9,1 millions de kilomètres de la planète, plusieurs jours
avant son approche. La photo à gauche est une composition d'images prises
à travers des filtres bleu, vert et orange. L'image
à droite obtenue via des filtres ultraviolet, violet et orange ont étés
converties aux mêmes couleurs (bleu, vert et rouge) utilisées dans la photo de
gauche. Le traitement numérique en fausse couleur permet d'accroître les
contrastes et révèle une circulation atmosphérique par bandes parallèles à
l'équateur. Ces bandes encerclent le pôle Nord (au centre en rouge) et donnent
l'aspect d'une cible géante. Elles dévoilent une calotte polaire foncé entourée
d'une série de bandes concentriques qui pâlissent progressivement. Une
explication possible de ce phénomène est qu'une brume brunâtre, concentrée
au dessus du pôle, se place en bandes par un mouvement locale de la haute
atmosphère. La couleur rouge provient de la destruction du méthane par le
rayonnement solaire ultraviolet. La bande orange et jaune n'est qu'une création de l'amplification
de l'image. En fait, la couleur est plus sombre et uniforme autour de la
planète.
La plupart des particules atomiques de la magnétosphère sont des protons qui s'échappent de l'atmosphère. Les atomes d'hydrogène qui s'échappent illuminent en ultraviolet le côté éclairé, c'est l'electroglow ou électroluminescence et serait visible aux latitudes proches de 30°, position du pôle magnétique. Une simulation a montré qu'un champ magnétique ayant un profil de 4 mV/m avec une densité neutre de 3.1010 cm-3 produit un accroissement du taux d'émission dans la bande de H2 (λ<1100 Å) expliquant le taux de 20% observé lors des émission d'electroglow sur Uranus.
Le phénomène d'electroglow a été découvert dans l'ultraviolet. C'est une forte luminescence électronique de la haute atmosphère éclairé (1 500 km environ au-dessus de la couche supérieure). Les chercheurs ont démontré qu'elle résulte de l'excitation des molécules H2 par des électrons. Il est possible que cela participe à la très haute température relevée dans la banlieue d'Uranus. Ce phénomène serait provoqué par l'énergie des photons solaires sur le rayonnement l'ultraviolet.
Les chercheurs ne
comprennent pas encore pourquoi il n'existe que sur l'hémisphère éclairé.
Voyager 2 avait déjà décelé des phénomènes analogues, quoique moins
intenses, sur Jupiter et Saturne.
Rapport D/H
Tout comme pour Saturne et Neptune, Uranus possède un rapport deutérium/hydrogène (D/H) 10 fois plus élevé que le Soleil, issu de la nébuleuse primitive, qui est de 1/70 000. Ce processus d'enrichissement exige des températures très basses (- 260°). Le rapport D/H, paramètre important pour comprendre l'origine et l'évolution des atmosphères des planètes géantes, peut être amélioré pour Uranus en mesurant les abondances des molécules de méthane CH4 et de dl-méthane (CH3D méthane monodeutéré) à partir des mesures spectrales à la longueur d'onde de 1,6 µm.
Le coeur
Notre
connaissance de la structure interne d'Uranus est déduite du rayon de la
planète, la masse, la période de rotation, la forme du champ gravitationnel,
ainsi que le comportement de l'hydrogène, de l'hélium et de l'eau à haute
pression. Sa structure interne est proche de celle de Neptune sauf qu'elle est moins
active en termes de dynamique atmosphérique et écoulement de la chaleur interne.
Copyright Calvin J. Hamilton
http://www.solarviews.com/browse/uranus/uranusint.jpg
La coupe ci-dessus montre Uranus composé d'une enveloppe externe d'hydrogène moléculaire, d'hélium et de méthane d'environ la masse d'une à deux Terre. Au-dessous de cette région, Uranus semble composée d'un manteau de méthane, d'ammoniaque, d'eau et d'autres éléments. Ces éléments sous haute pression et forte température sont profondément enfouis au centre de la planète. Le manteau est équivalent à 10 à 15 masses terrestres. Le noyau serait composé de glace et de roche avec une masse équivalente à une Terre.
A la différence de Jupiter et de Saturne, les scientifiques présumaient qu'Uranus (compte tenu de sa densité) renfermait une forte proportion de glaces, c'est-à-dire de substances gelées à sa surface. Il s'agit probablement de glace d'eau, d'ammoniac et de méthane, qui sont les plus abondantes dans le Système solaire. Selon les modèles envisagés avant Voyager 2, la planète aurait comporté 3 couches: un noyau rocheux en fusion d'environ 7 500 km de rayon, un "océan" de méthane, d'eau et d'ammoniac de 10 000 km de profondeur (gelé à sa partie supérieure) et une atmosphère gazeuse d'hydrogène et d'hélium d'environ 7 000 km d'épaisseur.
Selon les chercheurs du Caltech, les données recueillies par Voyager 2 accréditent un modèle à 2 couches seulement, dans lequel le noyau rocheux est entouré directement d'une atmosphère dense formée d'un mélange de gaz et de glaces. Cette hypothèse s'appuie notamment sur le fait que la rotation d'Uranus s'avère plus lente que ce que les scientifiques pensaient: la concentration de masse au centre serait donc plus faible que prévue. La température centrale serait de 10 000°C.
La pose de 96s que permit une compensation de défilement. Recueillie à contre-jour depuis 236 000 km, cette image révèle la richesse insoupçonnée des anneaux uraniens en poussières micrométriques. Les traits blancs sont en fait des étoiles dont l'image étirée est due au temps de pose. |
Les anneaux furent annoncés par Jim Elliot lors d'une mission à bord d'un avion observatoire KAO (Kuiper Airborne Observatory) en utilisant l'occultation d'une étoile (SAO 158 687) le 10 mars 1977. Ces anneaux se révélèrent au nombre de 9 très fins et séparés par des espaces importants. Avec un âge de 600 millions d'années, ils sont très jeunes. Plus tard autour de Neptune les scientifiques en trouveront d'autres grâce à l'insistance de notre cher astronome, André Brahic. Au nombre de 9, les anneaux d'Uranus entourent la planète entre 42 000 et 52 000 km du centre. Comparés à leur circonférence, 250 000 km, ils sont particulièrement étroits: 8 d'entre eux ont moins de 10 km de largeur. Trois anneaux sont circulaires et six sont elliptiques de largeur variable. Les caractéristiques sont bien illustrées par l'anneau extérieur qui est le plus large, sa distance à Uranus varie de plus de 800 km et sa largeur varie entre 20 et 100 km linéairement avec sa distance à Uranus. Contrairement aux anneaux de Saturne, ils sont particulièrement sombres. Ils réfléchissent moins de 3% de la lumière solaire. La majorité de ces particules n'a donc pas été recouverte de glaces (d'eau, d'ammoniac ou de méthane). Ils sont en majorité constitués de grosses particules assez peu nombreuses, mais les scientifiques ont également observé de plus petites particules, certaines ont un diamètre 1.10-6 m. Puisqu'elles ne subsistent pas longtemps dans les anneaux, c'est qu'elles sont créées en permanence, sans doute au cours de collisions entre particules plus grosses.
Les anneaux sont baptisés dans l'ordre de leur découverte et non pas en fonction de l'éloignement par des lettres grecques et par les numéros 4,5,6. L'existence et la complexité des anneaux furent confirmées par Voyager 2.
L'image des anneaux d'Uranus a été établi à partir des images de Voyager 2 prises le 21 janvier 1986 à partir de 4,17 millions de km. Les 9 anneaux connus sont visibles; les lignes légèrement plus fines et de couleur pastel que nous voyons entre eux sont des artefacts causés par le traitement informatique de l'image. Six images, avec un temps de pose de 15 s et l'objectif à longue focale, furent utilisés pour extraire la couleur des anneaux très sombres et très fins. L'image finale est le résultat d'un moyennage dans les 3 bandes bleu, vert et jaune et représente une vue traitée en fausse-couleur.
L'image montre l'anneau epsilon, le plus brillant et le plus épais (25 m), en haut, de couleur neutre tandis que les 8 autres, plus fins, montrent une différence de couleur entre eux. La particularité de cet anneau epsilon tient au fait qu'il est épais au milieu et aux bords et minces dans les zones intermédiaires, comme si les satellites bergers Cordelia et Ophelia, découverts de part et d'autre, le confinaient. Cependant au voisinage des autres anneaux des satellites bergers, mais en vain.
Plus bas, vers Uranus, nous voyons les anneaux delta, gamma et eta aux nuances de bleu et
de vert; les anneaux bêta et l'alpha sont dans des teintes légèrement plus
pâles; et puis, en final, un ensemble de trois, connu simplement comme les
anneaux 4, 5 et 6 dans des tons gris pâle. Les scientifiques utilisent la
couleur pour comprendre la nature et l'origine de la matière de ces anneaux. La
résolution est de 40 km/pxl. Un 10e anneau (1986 UR) aurait été découvert.
Il doit être complexe.
http://www.solarviews.com/raw/uranus/9rings.gif
Les scientifiques doivent, comme pour Saturne, donner une solution d'ensemble au problème d'équilibre dynamique des masses tournant autour de la planète. Les observations faîtes lors de l'approche les avaient conduits à imaginer des anneaux très minces constituées par des blocs de glace d'eau ou de méthane, relativement isolés.
Lors de l'éloignement, les anneaux sont étudiés d'une autre manière, en les regardant à contre-jour ou en demandant au photopolarimètre de viser à travers eux les étoiles Algol (bêta de Persée) et Nimki (sigma du Sagittaire). Cette dernière autorise un pouvoir résolvant de 7 m. Observés avec le Soleil à 8° derrière eux, les anneaux ont complètement changé d'aspect: par diffusion, la lumière fait essentiellement voir toutes les petites poussières, dont la dimension est du même ordre que sa longueur d'onde. Un sondage sur 2 longueurs d'onde différentes a révélé la présence de nombreux blocs métriques, ceux de dimension plus petite sont rares. Cela permet d'imaginer des anneaux constitués de gros blocs et d'une abondante poussière.
Perpendicularité des anneaux
Pourquoi, comme l'équateur d'Uranus, le plan des anneaux est-il presque perpendiculaire à l'écliptique ? Les chercheurs pensent que la genèse même d'Uranus, dont l'axe se serait trouvé incliné en raison non pas d'un accident, mais d'un mouvement dont auraient été animées de grosses masses rencontrées par la planète dans la phase finale de son accrétion. Cette thèse va se trouver confortée par la considération des satellites.
Nouveaux anneaux
http://imgsrc.hubblesite.org/hu/db/2005/33/images/a/formats/web.jpg
STScI-PRC2005-33
Ces images composites issues de plusieurs observations du télescope Hubble, révèlent 2 nouveaux anneaux. L'image de gauche a été réalisée en 2003. Les nouveaux anneaux poussiéreux sont extrêmement fins et ont exigé des temps de prise de vue très longs, qui font apparaître un bruit de fond sur l'image. L'anneau externe (R/2003 U1) est renouvelé par la poussière émise par un nouveau satellite appelé Mab, enfoui dans l'anneau et visible comme un trait brillant au sommet de l'anneau externe. Le nouvel anneau extérieur a deux fois le rayon de l'ancien système d'anneaux aperçu au centre de l'image. Les anneaux internes étant plus brillants, il n'y a pas de bruit de fond en arrière plan. Approximativement à mi-chemin entre l'anneau externe et l'anneau interne le système est un autre anneau a été découvert (R/2003 U2). Seul un fin segment apparaît dans la partie supérieure. En raison des longues expositions, les satellites induisent une traînée et apparaissent comme des arcs dans le système d'anneau.
Dans l'image de droite, prise 2 ans plus tard, les anneaux apparaissent plus obliques car Uranus s'est déplacé sur son orbite solaire. Elle approche de l'équinoxe de printemps, lorsque le Soleil sera au-dessus de l'équateur en 2007. Les bandes nuageuses et les tempêtes sont plus fréquentes dans l'atmosphère. Une tempête est visible dans l'hémisphère nord sur les images de 2005. Les images furent prises à l'aide de la caméra ACS en utilisant un filtre clair.
Appellations | distance (km) | Excentricité | Inclination (deg) | Epaisseur | Notes | |
---|---|---|---|---|---|---|
centre | largeur | |||||
Equateur Uranus | 25 559 | |||||
1986U2R | 38 000 | 2,5 | 100 m | |||
6 | 41 837 | 1,5 | 0,00101 | 0,062 | 100 m | |
5 | 42 234 | ~ 2 | 0,00190 | 0,054 | 100 m | |
4 | 42 571 | ~ 2 | 0,001065 | 0,032 | 100 m | |
Alpha | 44 718 | 4 à 10 | 0,00076 | 0,015 | 100 m | |
Beta | 45 661 | 5 à 11 | 0,00044 | 0,005 | 100 m | |
Eta | 47 176 | 1,6 | 100 m | |||
Gamma | 47 627 | 1 à 4 | 0,00109 | 0 | 100 m | |
Delta | 48 300 | 3 à 7 | 0,00004 | 0,001 | 100 m | |
Lambda | 50 024 | ~ 2 | 0 | 0 | 100 m | Contient des blocs. |
Epsilon | 51 149 | 20 à 96 | 0,00794 | 0 | 150 m | satellites
bergers: Cordelia et Ophelia. |
R/2003 U 2 | 67 300 | 3 800 | 0 | 0 | Très
fin lié à Portia et Rosalind. |
|
R/2003 U 1 | 97 700 | 17 000 | 0 | 0 | Très fin en liaison avec Mab. |
http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/uranringfact.html
Uranus et le télescope Hubble
http://solarsystem.nasa.gov/multimedia/gallery/PIA02963.jpg
L'image du 8 août 1998 de Hubble (ci-dessus) révèle Uranus entourée par 4 anneaux principaux et quelques unes de sa trentaine de lunes (29 au 15/02/ 2006). Le télescope spatiale a observé plus de 20 nuages brillants à diverses altitudes. Ces nuages plutôt à base de cristaux de méthane se condensent comme des bulles chaudes s'évadant de puits de gaz situés en profondeur. Cette vue en fausse couleur a été traité par Erich Karkoschka en utilisant les données de Hubble prise en infrarouge par le spectromètre NICMOS (Near Infrared Camera and Multi-Object Spectrometer). Une vingtaine de nuages furent observés. Ceci va encore être sérieusement amélioré par l'optique adaptative.
http://solarsystem.nasa.gov/multimedia/gallery/PIA01278.jpg
En jetant un coup d'oeil sur Uranus, avec la caméra du
proche infrarouge et le spectromètre à objets multiples (NICMOS), le
télescope spatial Hubble a détecté six nuages distincts sur l'image prise le
28 juillet 1997. L'image de droite, prise 90 mn après celle de gauche, montre
la rotation de la planète. Chaque image est une image composite de 3 couleurs
dans le proche infrarouge, ainsi le bleu, le vert et le rouge furent attribués
respectivement aux longueurs d'onde 1,1 - 1,6 et 1,9 µm.
Dans le visible et le proche infrarouge, la lumière solaire est reflétée par
le brouillard et les nuages de l'atmosphère. Pourtant, dans le proche
infrarouge, l'absorption des gaz limite la vision à différentes altitudes, entraînant des contrastes et des couleurs intenses.
Sur ces images, le bleu indique les niveaux atmosphériques les plus
profonds. La couleur bleue indique aussi des conditions atmosphériques claires,
répandues jusqu'aux latitudes moyenne près du centre du disque. Le vert est sensible à l'absorption par le
méthane, révélant une atmosphère claire; mais la couleur verte apparaît
aussi dans les régions brumeuses, car la lumière du Soleil est réfléchie avant
d'être absorbée. La couleur verte autour du pôle sud (marqué +) montre un
puissant brouillard local. Le rouge révèle une absorption par l'hydrogène, le
gaz le plus abondant dans l'atmosphère d'Uranus. La plupart de la lumière
solaire montre des taches de brouillard intense dans l'atmosphère. Une couleur rouge près du
limbe indique la présence d'une brume de haute altitude. la couleur pourpre à
droite de l'équateur suggère un brouillard élevé avec une atmosphère
transparente au-dessous.
Les 5 nuages visibles près du limbe droit tournent dans le sens des aiguilles
d'une montre. Leur couleur rouge indique une altitude élevée. Des
structures avec un contraste aussi élevé n'avaient jamais été vues
auparavant. Les nuages sont grands comme un continent terrestre. Un nuage (à
peine visibles ici) tourne dans le sens indiqué par la flèche. Il est
localisé à basse altitude, indiquée par sa couleur verte. Les anneaux
d'Uranus sont extrêmement fins en lumière visible mais parfaitement mis
en avant en infrarouge.
L'anneau le plus brillant, l'anneau epsilon, a une largeur
variable sur l'ensemble de sa circonférence. Sa partie la plus large est la
zone la plus lumineuse en haut dans cette image. Deux anneaux plus faibles, les anneaux intérieurs, sont
visibles à côté de l'anneau epsilon.
8 des 10 satellites découverts par Voyager 2 sont visibles sur les 2 images. Leur diamètre va de 54 km pour Bianca à 160 km pour Puck. Les plus petits de ces satellites n'ont pas été détectés depuis le passage de Voyager 2 en 1986.
Ces huit satellites tournent autour d'Uranus en moins d'une journée. Ceux de la partie interne tournent plus vite que ceux de la partie externe. Leur mouvement, 90 mn entre les deux images, est indiqué sur l'image de droite.La zone en dehors des anneaux a été légèrement contrastée pour améliorer la visibilité des satellites faibles.
Images de Hubble: http://oposite.stsci.edu/
Image Credit: NASA
Uranus et l'optique adaptative
Les plus récentes observations de la planète géante Uranus, montrent un monde nuageux tandis qu'il approche de l'équinoxe automnale qui sera atteint en 2007. Nous sommes ébahis par la qualité et les détails de ces images a déclaré le Dr Frederic Chaffee, directeur du W. M. Keck Observatory à Hawaii. Il continue en ajoutant que ce sont les meilleures images qu'un télescope n'ait jamais produites. Elles ouvrent une nouvelle fenêtre pour la compréhension de ce monde unique et spécial.
Les
images nous montre l'activité atmosphérique de la plus petite planète
géante et son faible anneau. Ce sont des images
infrarouges des 2 hémisphère pris avec des filtres et grâce à
l'optique adaptative du télescope Keck II sur le Mauna Kea à Hawaï.
Les composantes de couleur rouge, verte et bleue sont obtenues à partir
des longueurs d'onde infrarouge de 1,26 µm, 1,62 µm et 2,1 µm.
L'image a été obtenue les 11 et 12 juillet 2004, soit 18 ans après le
survol de Voyager en janvier 1986. L'équateur
est dirigé vers le Soleil et le Nord est à 4 h. |
Deux équipes différentes d'astronomes, une du Berkeley/SSI et l'autre du Wisconsin ont utilisé l'optique adaptative sur le télescope Keck (un 10 m) permettant l'exploit de s'affranchir de la turbulence terrestre pour regarder l'atmosphère et les anneaux. Le résultant démontre les nouvelles possibilités offertes aux télescopes terrestres utilisant cette technique. Ainsi l'étude des planètes lointaines va débuter. Ces résultats furent présentés au 36e meeting de la société astronomique américaine.
Pour Imke de Pater, professeur d'astronomie à l'Université de Berkeley, Californie, un des responsables des observations, les gens pensent qu'Uranus est une planète relativement inactive, mais ces images démontrent qu'elle change et d'une manière spectaculaire. Personne ne sait ce qui en est la cause.
Les nouvelles images sont le résultat de nombreuses d'améliorations générales au système adaptatif du Keck. Une nouvelle technique de calibrage enlève les artefacts précédemment présents sur les images, en mesurant les déformations atmosphériques et en agissant à l'opposé grâce à des déformations du miroir du télescope. Après avoir visé une planète, des petits vérins agissent sous le miroir et le déforme ponctuellement pour compenser les turbulences. Ainsi le bruit est diminué d'une façon spectaculaire ainsi que les erreurs par recombinaison du front d'onde. Ainsi une brillante démonstration de facultés de l'optique adaptative a été faites par le Dr. Heidi Hammel de l'Institut des Sciences Spatiales à Boulder dans le Colorado et le Dr. Imke de Pater de UC Berkeley, Californie.
Ils prirent des images d'Uranus et des anneaux avec la caméra de seconde génération pour le proche infrarouge (NIRC2) derrière une optique adaptative sur le télescope Keck II, d'abord sans et ensuite avec.
Dans les images, le système d'anneau est plus visible avec le filtre 2,2 µm parce que l'absorption du méthane à cette longueur d'onde montre la planète extrêmement sombre sauf quelques nuages d'altitude élevée.
En revanche, l'image à
1,6 µm montre une structure atmosphérique plus profonde, y compris beaucoup de
structures discrètes parsemant l'hémisphère nord de la planète. A 1,6 µm,
les anneaux sont à peine visibles comme de faibles stries à travers l'hémisphère
nord.
D'autres observations menées par l'équipe
de University of Wisconsin-Madison, aussi avec le système adaptatif du Keck II,
furent traitées et donnèrent des images dans lesquelles les nuages les plus élevés
apparaissent blancs, au niveau moyen ils apparaissent vert et plus bas ils sont
bleus.
L'utilisation de la balance des couleurs révèle les structures nuageuses dans l'infrarouge, qui ne sont pas visibles à l'oeil humain, font que les anneaux apparaissent rouges, c'est un artefact du traitement. Les nuages les plus élevés sont les plus abondants dans l'hémisphère nord. Ces images en révèlent plus que sur celles de Voyager, lors de son passage le 24 janvier 1986 puis en 1989 sur Neptune. Les orages y sont gigantesques et dépassent la taille des 8 millions de km2. Mais à une distance de plus de 2,6 milliards de km, de tels orages sont à peine discernables et exigent l'utilisation des télescopes les plus puissants du monde.
http://www.w3perl.com/astro/sondes/voyager/article/commentaires.html
http://pds.jpl.nasa.gov/planets/captions/uranus/uranus.htm
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Uranus
http://sse.jpl.nasa.gov/features/planets/uranus/uranus.html
Données: http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/uraniansatfact.html