La figure
ci-dessus représente de manière globale les constellations
visibles dans le ciel en fonction de la saison, pour un
observateur situé à 45° de latitude nord (Bordeaux).
Toutefois le ciel diffère peu entre 35° et 55° de latitude
nord. Chaque jour qui passe, nous donne l'impression que le Soleil et les planètes se déplacent. Aussi, dès l'appel de la
carte, les objets du Système solaire sont positionnés autour de la
Terre pour le jour donné.
En astronomie, les 360° du cercle représentant l'orbite terrestre,
sont divisés en 24 heures. Par convention, le 0h indique le passage du
Soleil à l'équateur lorsqu'il revient dans l'hémisphère nord. Ce
passage indique l'équinoxe de printemps. En réalité, nous savons tous
que cet effet est dû à l'inclinaison de 23°26' de l'axe
de la Terre. Toutes les planètes, aussi bien que le Soleil et la Lune, se déplacent
dans le ciel le long d'un plan appelé l'écliptique, indiqué par la ligne
sinusoïdale sur la carte du ciel ci-dessus. L'écliptique représente
le parcours du Soleil, vu depuis la Terre. Or, la Terre possède
un axe de rotation incliné par rapport à ce plan. C'est cette
inclinaison qui nous donne l'impression que le Soleil monte ou
descend, au fil des jours, dans le ciel. Cela se traduit par un mouvement
sinusoïdal de l'écliptique, qui apparaît en pointillé sur la
carte ci-dessus et expliqué sur le dessin ci-contre, où
l'évolution du Soleil semble suivre une route imaginaire
sinusoïdale, à partir du point Z (zénith). Le Soleil sera au
zénith, à l'équateur aux équinoxes, tandis qu'il y sera au
solstice d'été pour l'hémisphère nord et au solstice d'hiver pour
l'hémisphère sud.
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Le
ciel ce soir
Les mois de l'année ont été placés en supposant que
l'observation du ciel s'effectue à 22h TU, soit en ajoutant 1h
(hiver) et 2h (été) pour la France et l'Europe occidentale.
Imaginons, par exemple, la partie du ciel à l'intérieur d'une zone
délimitée par un ½
cercle dont le rayon occupe les ¾
de la hauteur de la figure, représentant la partie du ciel
visible à 22h TU le 15 janvier. Le milieu du ½
cercle, représentant le zénith,
sera situé sur le bord supérieur. La partie inférieur du cercle
sera l'horizon sud. Ainsi sur la figure,
Capella se situera au zénith. La partie gauche se situera à l'est et la
partie droite, à l'ouest. Nous trouvons le Lion est à l'est et le
carré de Pégase à l'ouest. Les constellations telles la
Grande Ourse, La Petite Ourse, Cassiopée, etc..., ne figurent
pas, car elles sont visibles toute l'année au-dessus de nos
têtes, en regardant vers le nord.
La figure permet de déterminer aisément l'aspect du ciel à
22h TU à différents moments de l'année: il s'agit de
déplacer mentalement le ½
cercle , afin que son centre corresponde au mois de l'observation. Par
exemple l'Aigle est visible en été et pas en hiver. Orion sera
visible en hiver et pas en été, le Lion le sera en avril et
Andromède en novembre. Cassiopée (au-dessus de M31) est
toujours visible au zénith. Nous nous apercevons que la
position exacte au jour le jour, n'intervient que sur le lever
et le coucher des astres. Cela sous-entend que l'horizon est
parfaitement dégagé.
Pour déterminer un autre horaire, il suffit d'avancer d'un
mois, chaque fois que l'on avance de 2 heures. Par exemple 4h du
matin en octobre (6h après 22h), il faut avancer de 3mois, donc
se placer le centre du ½
cercle, en janvier. Le ciel à 4 h en octobre et le même que
celui de janvier à 22h, avec Orion bien visible et Capella au
zénith.
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Le
zodiaque
Le croquis, à droite, montre le mouvement annuel, décrit par le
Soleil, sur la voûte
céleste. Afin de mieux localiser les
événements, les babyloniens (il y a plus de 4 000 ans)
divisèrent le ciel en zones ou constellations, qu'ils
appelèrent du nom des figures qu'ils furent censées voir
à partir des étoiles du fond de ciel. C'était le rôle des
prêtres qui pouvaient discuter avec les dieux. C'est le début
de l'astrologie, qui n'est pas une science. Logique, elle n'a
rien prouvé, ni démontré. C'est normal si l'on comprend bien
comment est organisé le ciel et que seul le Soleil nous
influence. Il domine le Système solaire dont la masse
représente 99,867 %.
Le
restant ne représentant qu'un peu plus de 1/1000. Juste
une remarque, Pluton se trouve depuis des années dans Ophiuchus
et le restera encore pendant quelques années encore. Or, seuls
sont qui sont familiers avec l'astronomie connaissent cette
constellation. Pourtant elle ne figure dans aucun horoscope et
le commun des mortels ne sait pas ce que c'est.
Les étoiles se situent à toutes les distances
comme Déneb (dans la constellation du Cygne) à 1 600 AL (années
- lumière),
les Pléiades à 250 Al et
Sirius (dans la constellation du Grand Chien) à 8 AL. Sur la
centaine de constellations qui divisent le ciel, comme
Andromède, le Serpent, la Coupe ou le Corbeau dans
l'hémisphère nord et la Carène, le Centaure ou le Loup de
l'hémisphère sud, certaines se trouvent sur ou à proximité
de l'écliptique. Ce sont le Taureau, le Verseau, les Gémeaux,
etc... Ces régions permettront de situer le Soleil au cours de
l'année. Ces figures très approximatives et qui ne
représentent rien, furent baptisées Taureau, Sagittaire,
Poissons, etc... Ainsi, lorsque le Soleil est au zénith dans
l'hémisphère nord, les babyloniens disaient que le Soleil se
trouve dans les Gémeaux. Sur le dessin ci-dessous, Jupiter est
dans les Gémeaux, Saturne dans le Sagittaire, la Lune dans le Vierge
et le Soleil dans les Gémeaux. Mais attention, si la carte des
Babyloniens était exacte il y a 4
000 ans, elle est fausse aujourd'hui, car l'axe de rotation de
la Terre varie suivant une période de 26 000 ans.
C'est la
précession des équinoxes. D'une année à l'autre, le Soleil
ne passe jamais au même point à l'équinoxe de printemps
(point vernal). Donc le 0° se décale d'une constellation tous
les 2 140 ans. Il était à la limite Poissons - Bélier au
temps des Grecs anciens,
aujourd'hui il est entre les Poissons et le Verseau. Ne pas
oublier que les appellations servent seulement à se repérer
sur la voûte céleste. Les figures virtuelles sont produites à
partir d'étoiles situées très loin de nous et à des
distances pouvant varier de 1 à 10 000 voire plus, selon les
moyens d'observations.
La carte sur fond noir, ci-dessus, montre le ciel sur les 360° que représentent une année
et correspond au parcours du Soleil sur son orbite, vu de la
Terre. Ainsi,
la Lune qui se trouve à 380 000 km (un peu plus de 1
seconde-lumière) est confondue avec le Soleil qui se trouve à
150 000 000 km (8 mnl - minutes - lumières),tout comme Saturne, 10 fois plus
éloigné, à 1,5 milliards de km (80 mnl) et aussi Pluton à 6 milliards de km (presque 6 heures-lumières).
Déneb (Cygne) est à 1 600 Al,
Bételgeuse (Orion) est à 520 Al, Sirius à 8,6 Al et Antarès
(Scorpion) à 520 Al. Antarès est une étoile énorme (700 fois
le Soleil), comparée à notre petite étoile, le Soleil. Mais
cette carte, en 2 dimensions (largeur, hauteur),
n'est pas représentative de la réalité. Il manque la 3e
dimension (profondeur). Or, c'est la plus intéressante. Le
dessin à gauche montre une vue de dessus du Système solaire avec le découpage du
zodiaque centré sur la Terre. Cette représentation met en
valeur une évidence, elle est fausse, car centrée sur la
Terre, la durée de traversée d'une constellation n'est pas la
même en été qu'en hiver. Ce détail n'apparaît pas sur un
plan en 2 dimensions où les durées sont synchronisées sur les
mois. Toujours
sur le
dessin à gauche, le Système solaire est
représenté à un jour donné et donne une idée de l'écart
entre les objets et aussi sur la manière dont ils sont vus depuis la
Terre. Ainsi, ceux qui se trouvent, vus de la Terre, du côté
du Soleil sont en plein jour, donc invisibles. Nous pouvons dire
beaucoup de choses sur ce dessin. Tout d'abord, la ligne 2 h et
14 h sépare, sur Terre, le jour de la nuit. Nous verrons donc,
de nuit, la Lune dans la Vierge à l'Ouest au coucher. Mars qui
se trouve dans la Balance, sera visible dans le première partie
de la nuit. Saturne dans le Sagittaire, sera visible la nuit.
Vénus, dans le Lion, Mercure à la limite Gémeaux - Taureau
sont invisibles. Ensuite, le Soleil dans les Gémeaux nous
indique que nous sommes en été. Pour ceux qui l'ont déjà
admiré, Antarès dans le Scorpion est visible la nuit sous nos
latitudes.
Le tableau donnant l'ascension droite (RA) et la déclinaison (DEC)
donne la position de l'objet sur la voûte céleste, donc
sur la carte et permet de situer leur emplacement sur
l'écliptique.
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La
rétrogradation
L'animation des objets sur la carte (Animation des planètes) va
vous permettre de visualiser un phénomène qui a longtemps
intrigué. Ce mouvement apparent a lieu lorsque la Terre
dépasse une planète supérieure, plus lente, donc au moment de
l'opposition ou lorsqu'elle est dépassée par une planète
inférieure, plus rapide, donc au moment de la conjonction
inférieure. Lorsque le mouvement apparent s'inverse, il est
marqué par des "stations" au cours desquelles la
planète apparaît comme immobile par rapport aux étoiles
voisines sur le fond du ciel. La trajectoire apparente est ainsi
sinueuse et peut comporter des boucles. Remarquez que Mercure,
proche du Soleil, tourne plus rapidement que la Terre autour du
Soleil. De ce fait, nous assistons à plusieurs doublements,
donc à plusieurs rétrogradations.
Remarquez que Mercure ne s'écarte jamais beaucoup du Soleil,
puisque son orbite en est très proche. Elle tourne autour du
Soleil, sur l'animation. Il en n'est de même pour Vénus, mais
plus lentement et plus loin, son orbite étant le double de
celle de Mercure. Quant à Mars, la rétrogradation s'effectue
avec un retard qui augmente chaque année. N'oubliez pas, la
sinusoïde mesure 1 an, puisqu'elle correspond à une orbite
terrestre. Pour Jupiter, la rétrogradation s'effectue à chaque
1/11 de la sinusoïde, soit ~2 heures, puisque son voyage
orbital dure 11 ans. Saturne en 30 ans se sera 1/30, puisque son
voyage dure 30 ans, soit un peu moins d'une heure sur la courbe.
Le record est pour Pluton qui joue une valse dans la
constellation d'Ophiuchus.
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Analemme
ou équation du temps
Avez-vous déjà observé et admiré un
analemme sur la voûte céleste comme celui pris par Vasilij
Rumyantsev à l'Observatoire
d'Astrophysique de Crimée ? C'est
simple: vous devez enregistrer la position du Soleil chaque jour
à la même heure (par exemple à midi) et au même endroit
pendant toute une année et vous remarquerez que le Soleil suit un
chemin étrange: un huit. Vous pourrez noter qu'à l'heure de la
mesure, non seulement le Soleil s'est déplacé sur un axe Nord -
Sud, selon la saison, mais aussi sur un axe Est - Ouest. Il
n'est pas là où vous l'attendiez. La différence entre l'instant
de prise de la mesure indiqué par votre montre et la position du
Soleil s'appelle: l'équation du temps. Si vous êtes dans l'hémisphère
Nord et le soleil est à l'Est au moment qu' indique votre montre,
l'équation du temps est négative. Si le Soleil est à l'Ouest,
l'équation du temps est positive. Les points des équinoxes sont
presque confondus.
Pour un jour et une latitude donnés, les heures de lever et de
coucher du Soleil sont rigoureusement identiques quelle que soit
la longitude du lieu d'observation. En
effet, une relation existe entre la position de la Terre sur son
orbite autour du Soleil et le nombre de jours depuis le
début de l'année, liés à la rotation terrestre. L'équation du
temps est provoquée par l'inclinaison de l'axe de rotation de la
Terre sur son orbite (23°26) et la forme de l'ellipse orbitale.
La somme de ces 2 effets forme une analemme.
L'analemme, c'est le parcours annuel du Soleil pris sur la
voûte céleste au même instant et sur le même lieu
géographique et dont la forme est un huit qui varie légèrement.
En fonction de la latitude géographique de l’observateur et de
l'heure de prise de vue, cette
grande boucle sera différemment inclinée sur l’horizon. L'emplacement du Soleil sur la voûte céleste
varie constamment, lorsque nous l'observons du jour au lendemain.
Pendant la première partie de l'année, nous le voyons monter
au-dessus de l'horizon, pour atteindre son point culminant au
solstice d'été. Ensuite, pendant la deuxième partie de
l'année, il redescend pour atteindre son point le plus bas au
solstice d'hiver. L'analemme représente le résultat de ces
observations du Soleil, à heure fixe, pour un endroit donné au
cours d'une année.
La forme du huit varie au fil du temps à cause de
la précession des équinoxes. Effectivement l'axe de rotation
n'est pas pointé toujours sur la même étoile. Il oscille sur
une période de 26 000 ans et ainsi les boucles du huit sont
inversées tous les 13 000 ans. De plus il faut faire intervenir
l'excentricité de l'orbite terrestre qui évolue sur une période
de plusieurs millions d'années. Et bien sûr le chaos planétaire
(Lune et planètes géantes) va modifier l'inclinaison de l'axe et
la forme de l'orbite. Naturellement ceci ne s'observe que sur des
périodes de temps très longues et non pas sur quelques siècles.
Un autre facteur intervient sur la forme de l'analemme, la durée
de l'année qui n'est pas entière (365,24... jours). Tous les ans
il y a une dérive de ~6 heures, ce qui nécessite d'apporter un
recalage tous les 4 ans. C'est l'année bissextile.
Les heures de lever et de coucher du Soleil sont identiques pour
une même latitude, sur tous les points de cette latitude car
elles dépendent seulement de l'inclinaison de l'axe de la Terre,
qui agit donc sur la déclinaison des objets célestes. Cette
déclinaison positive ou négative selon l'hémisphère, vaut 90°
aux pôles et 0° à l'équateur. Bien sûr cela influence la
durée du jour. Les journées varient sous nos latitudes dans un
rapport 8/16 (l'hiver, 8h de jour pour 16h de nuit et l'inverse
pour l'été), tandis qu'à l'équateur le rapport est 12/12.
C'est ainsi que 2 villes sur le même méridien n'ont pas les
mêmes heures de lever ou de coucher, sauf aux équinoxes.
Naturellement au-delà des cercles polaires chacun sait qu'en
fonction de la saison, il y a 6 mois de jour et 6 mois de
nuit.
Credit
& Copyright: Vasilij
Rumyantsev (Crimean
Astrophysical Obsevatory), Apod
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Visualisation
d'un analemme.
Aussi étonnant que cela puisse paraître parmi les images connues
de l'analemme du Soleil, il n’existe au monde que sept
photographies multi-exposées réussies de ce phénomène.
Jusqu’en 2002 cette prouesse a été réalisée quatre fois aux
Etats-Unis, une fois en Russie, une fois au Danemark et une fois
encore en Angleterre. (Anthony
AYIOMAMITIS)
Si
la photo ne vous inspire pas, il
y a une autre façon plus facile pour voir cet effet. Cherchez un endroit où le soleil brille
à midi tout au long de l'année (printemps, été, automne
et hiver). Placez un bâton d'environ
1 m de long dans le sol, en faisant attention à ne pas le toucher
pendant un an. Si vous construisiez un cadran solaire, ce bâton s'appellerait un gnomon.
Au premier jour de chaque mois, à la
même heure solaire, planter un bâtonnet plus court à l'endroit
du sommet de l'ombre projetée du bâton. Il vous faudra ainsi 12
petits bâtonnets au minimum. A la fin de l'année, vos bâtonnets feront un
huit sur le sol.
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