Les saints de glace

 

  On fait tout dire et n’importe quoi aux dictons du moment que sa rime, les "saints de glace" n'échappent pas à la règle. En voici un peu connu : "Mamert, Pancrace, Boniface sont les trois saints de glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main."

 

  Les "saints de glace" les plus célèbres, les 11, 12, 13 mai, sont :

1)   Mamert (évêque de Vienne, dcd en 474, a institué les Rogations, qui signifient prières de demande liturgique. Il ordonna 3 jours, précédant l’ascension, de prières contre les calamités),

2)    Pancrace (martyr, dcd en 304 à l'âge de 14 ans. C'est le patron des enfants). 

3)    Servais, évêque de Tongres en Belgique (dcd en 384)".

4)    Le 4ème et plus tardif est St Urbain en Savoie (25 mai).

5)    A Béziers on craint Saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Aphrodise (28 avril).

 

   En souvenir de Saint Mamert, qui préconisa des rogations, ils étaient tous les ans implorés par les agriculteurs et les viticulteurs, qui à cette occasion se retrouvaient et récitaient au cours de processions avec Monsieur le curé en tête, de pieuses prières qui n'étaient pas forcément dénuées d'arrière-pensées intéressées.

   Pancrace s'appelle San Brancaï (le boiteux) en Provence. Les saints ont été remplacés au concile de 1960 par Estelle, Achille et Rolande afin de supprimer les origines païennes du calendrier. Autrefois, ils furent placés dans une zone du calendrier pour protéger les cultures contre les frimas de printemps. Mais ces jours de froids se produisent 3 semaines plus tôt qu'il y a 40 ans. Le réchauffement climatique doit en être la raison. Par contre, le plus étonnant c'est que cette influence n'est pas générale, ce qui fait dire aux spécialistes que les poussières galactiques ne sont pas en cause, sinon le globe serait concerné. De plus un nuage des poussières interstellaires, de toute petite taille et suffisamment dense, qui ne concernerait que la France, semble plus que suspect.  Des records de chaleur furent enregistrés à Moscou, pendant qu'à Paris la bise d'Est soufflait. Or dans l'hémisphère sud, on ne parle pas de refroidissement à cette période, qui est l'automne.

    D'autre part, lorsqu'il y a descente de froid chez nous, il y a des remontées d'air chaud de part et d'autre, ce qui exclut un effet planétaire. La raison ne viendra que de l’explication sur la position de l'anticyclone au nord de l'Europe. Les saints de glace pourraient être expliqués par l'analogie avec l'été de la Saint Martin : fluctuations aléatoires du jet stream (courants froids à 300 km/h à la limite air chaud/air froid, situés en haute altitude et pouvant descendre jusqu'à nos latitudes) influencées par la présence des neiges et des glaciers sur les sommets européens.

   Faisons parler les statistiques (météo-France) sur 56 ans (1946/2001), soit 168 jours, seulement 4 ont vu du gel sous abri dans la Loire (à 400 m) entre le 11 et le 13 mai, tandis qu'on en dénombre 7 pour les semaines suivantes. Or, de nos jours, nos contemporains invoquent les saints de glace pour un refroidissement, c'est-à-dire une sensation de froid et non pas pour pour des gelées. Cela suffit alors pour crédibiliser, à leurs yeux, le dicton.

http://perso.wanadoo.fr/meteolyonnaise/indexclim.htm

  Pour ajouter à la confusion, ces saints existaient sur le calendrier avant la réforme de 1582 qui vit la suppression de 10 jours en octobre et qui a vu jusqu’à cette date des décalages importants (plusieurs semaines pour la fête de Pâques) du calendrier, car l’on ne prenait pas encore en compte l’exactitude de la rotation de la Terre, ni de l’exactitude du déplacement sur son orbite. Donc, par rapport à la création du mythe, la date ne correspond plus.

  En conclusion depuis 1873, les relevés météo à ces dates montrent qu'il n'y a aucun refroidissement. Une sensation de froid n'est pas un refroidissement général sur l'Europe ou même sur la France. Seule la valeur globale compte.

   Quelques dates célèbres: en 2005 très chaud dans la moitié sud, 2001 très chaud sur toute la France, 1998 avec 31° Paris, 1969 plus de 25° et aussi  1945, 1972, 1912 avec 33° à Paris.

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