Assistance gravitationnelle Les orbites par Larry Bogan Ce
chapitre sur l'assistance gravitationnelle, appelée aussi réaction de
gravitation, fronde gravitationnelle ou effet catapulte (slingshot effect)
a été conçu pour répondre aux demandes d'étudiants traitant ce sujet
dans des cours. Le but de cet article est d'expliquer, à l'aide de mathématiques
simples, le rôle de la sphère d'influence, du paramètre d'impact, de l'excentricité,
de la vitesse maximale, de l'angle de
déflexion.
Pour
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rPlanète = DSP [MPlanète/MSoleil]2/5 |
Jupiter |
Le Soleil est 1 047 fois plus massif que Jupiter (MSoleil/MJupiter = 1 047).
La distance qui les sépare est de 5,02 UA (UA = Unité Astronomique = 150 millions km).
Ainsi rJupiter = (5,2 x 1,5x108 km) [1/1 047]2/5 = 48,3 millions km
Le plus éloigné des satellites de Jupiter est à la moitié du rayon de la sphère d'influence de la planète.
Le rayon de Jupiter est 73 500 km. Ainsi par rapport au rayon de la planète RJupiter , il vient: rJ = 657 RJupiter
Terre |
La Terre est 1/333 000 de la masse solaire et seulement à 1 UA. Sa sphère d'influence est donc:
rTerre = 1,5x108km [1/333,000]2/5 = 927 000 km = 2.4 fois la distance Terre - Lune = 145 RTerre (145 fois le rayon terrestre)
Afin de décrire correctement le mouvement de la sonde dans la sphère de l'influence de la planète, nous devons savoir sa vitesse par rapport à la planète. Le schéma à droite montre la transformation de la vitesse relative. Le mouvement relatif dans le Système solaire par rapport au Soleil est connu et nous devons transformer la vitesse relative au soleil, Vo en une vitesse relative par rapport à la planète, v. Il faut connaître la vitesse relative de la planète (vp) par rapport au Soleil. Il faut aussi savoir à quel endroit la sonde spatiale entre dans la sphère d'influence. Le diagramme ci-contre résume les paramètres concernés. |
La vitesse relative de la planète est donnée par la différence entre la vitesse de la planète (Vp) de celle de la sonde ou orbiter (Vo) :
v = vo - vp
Puisque la vitesse à une direction et une amplitude, il nous faut déterminer les 2. Le résultat est donné par un petit peu de trigonométrie: v x = vp - vo cos Ao et vy = vo sin Ao
L'angle de la
nouvelle vitesse est donné par: tan(A) = vy/vx
L'amplitude
de la vitesse est déterminée par:
| v | =
[vp2 +
vo2 - 2
vp
vo cos Ao]1/2
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/gravasst/Veltrans.gif
Orbite hyperbolique
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/gravasst/orbitpar.gif Puisque la sonde spatiale entre dans la sphère d'influence avec une vitesse centripète, la sonde aura une vitesse d'arrivée plus élevée que la vitesse d'évasion de la planète. Cela crée une orbite hyperbolique à l'intérieur de la sphère d'influence dont les paramètres sont visualisés sur le schéma ci-contre. Toutes les orbites (elliptiques, paraboliques et hyperboliques) sont décrites géométriquement par l'équation paramétrique de l'ellipse r = a ( e2 - 1) /( e cos f + 1) |
avec:
r = distance au
centre de la planète à un angle f
e = excentricité de l'orbite ( e > 1 pour une orbite hyperbolique)
a = ½
grand axe de l'orbite elliptique, distance entre le point d'intersection le
plus proche des lignes asymptotiques pour une orbite elliptique.
f =
position angulaire de la sonde le
long de l'orbite par
rapport périhélie, mesurée à partir du Soleil.
Lorsque la sonde est trop éloignée de la planète (à l'entrée dans la sphère d'influence), l'angle est au maximum fm . Pour e cos fm + 1 = 0 cela donne la relation avec l'excentricité de l'orbite: e = -1/cos fm .
La vitesse de la sonde se dirigeant vers la planète, alors qu'elle n'est pas entrée dans la sphère d'influence, est orientée le long d'une droite nommée asymptote initiale (ligne asymptotique sur le schéma), qui passe à une distance minimale du foyer que l'on nomme paramètre d'impact (b). Il ne faut pas confondre cette distance et la distance entre la sonde et le foyer lors de l'approche minimale, alors que la sonde est au périastre (le périgée d'un astre) de sa trajectoire.
Le paramètre d'impact avec la vitesse, v, détermine l'angle de déflexion, 2q.
b = [GM/v2 ] cotg
q M = masse de la planèteCes rapports sont importants pour déterminer l'effet de la planète sur l'orbite de la sonde.
Une propriété utile, les orbites sont symétriques autour de leur ½ grand axe.
La vitesse d'arrivée au périjove (le point le plus proche de Jupiter) aura la même grandeur que la vitesse sortante à la même distance du périjove. Nous utiliserons cette propriété dans notre exemple lorsque la sonde spatiale croisera les frontières de la sphère d'influence.
Cet exercice n'examine pas en détail le parcours près de Jupiter mais des choses
telle que la distance de l'approche la plus étroite (périjove) peuvent être déterminées avec les
équations indiquées et la conservation de l'énergie.
v2 = GMP[2/r - 1/a]
où
a
v = la vitesse à la distance, r, de la planète de masse Mp
Donnons un exemple réaliste pour utiliser Jupiter afin d'accroître l'énergie d'une sonde spatiale. Cela se fera par étapes successives pour éviter la confusion:
établir l'orbite et ses paramètres de vol de la Terre à Jupiter.
sélectionner un point où la sonde entrera dans la sphère d'influence avec transformation de la vitesse relative à celle de Jupiter.
déterminer l'orbite hyperbolique de la sonde dans la banlieue de Jupiter.
ramener la vitesse sur l'orbite hyperbolique, en quittant la sphère d'influence, à la vitesse dans le Système solaire.
déterminer la nouvelle orbite de la sonde
autour du soleil.
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/gravasst/Hyperorb.gif
Le diagramme ci-dessous montre les orbites
vues au-dessus de l'écliptique (plan des orbites des planètes).
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/gravasst/e-jorbit.gif
La plus petite orbite pour le vol Terre - Jupiter est une orbite avec le périhélie au rayon orbital de la Terre et l'aphélie au rayon orbital de Jupiter. L'orbite de la sonde a été choisie pour avoir un aphélie au-delà de l'orbite de Jupiter, si bien que le sens de la vitesse aura le meilleur angle d'attaque lors du rendez-vous pour obtenir une réaction de gravitation bien adaptée pour atteindre la cible suivante.
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/gravasst/V_comp.gif
Ci-dessous, les calculs donnant les chiffres du schéma. Le lecteur pourra les vérifier.
La situation pour un survol de Jupiter étant définie, il faut maintenant considérer l'interaction gravitationnelle de Jupiter sur la sonde.
“Kepler - Orbites - Assistance gravitationnelle” par Larry Bogan
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/gravasst/gravasst.html
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/orbits.html
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/ellipse.html
http://www.go.ednet.ns.ca/~larry/orbits/kepler.html
“Assistance gravitationnelle en mécanique
céleste” par James A. Van Allen
http://www.dur.ac.uk/bob.johnson/SL/AJP00448.pdf
“Simulation d'une sonde planétaire”
http://www.pma.caltech.edu/~physlab/ph21/21_2.pdf
“Trajectoires en assistance gravitationnelle”
http://users.erols.com/richdoran/assist
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