Titan Le 26 octobre 2004 (27 octobre en Europe) Cassini-Huygens a survolé Titan à 1 200 km.
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Segment | Start Date | End Date | Start Orbit | End Orbit | Subphase Title |
1 | 7/1/2004 | 2/15/2005 | SOI | 3 | SOI & Probe Release |
2 | 2/15/2005 | 9/7/2005 | 3 | 14 | Occultation Sequence |
3 | 9/7/2005 | 7/22/2006 | 14 | 26 | Petal Rotation / Magnetotail Petal |
4 | 7/22/2006 | 6/30/2007 | 26 | 47 | 180 Transfer |
5 | 6/30/2007 | 8/31/2007 | 47 | 49 | Rotation / Icy Satellites |
6 | 8/30/2007 | 7/1/2008 | 49 | End of mission (74) | High Inclination Sequence |
Deuxième approche du 24 octobre 2004
![]()
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Cette image prise le 24
octobre révèle un terrain brillant de la taille d'un continent dénommé
Xanadu. Elle a été acquise par la caméra à grande focale à travers un
filtre spectral centré sur 938 nm, longueur d'onde à laquelle la surface de Titan peut le
plus facilement visible. Le contraste élevé de l'image a été favorisé par
un angle peu élevé entre Soleil - Titan et Cassini, ce qui réduit au minimum la dispersion par la brume.
Cette image montre des détails 10 fois
plus petits que ceux visibles depuis la Terre. Les matériaux de surface sont accentués
par leurs différentes propriétés de
brillance (ou albédo) plutôt que par une nuance topographique. L'image a été calibrée et le
contraste légèrement augmenté. Elle sera encore traitée pour réduire le flou atmosphérique et pour
optimiser pour cartographier le relief . L'origine et la géographie de Xanadu
reste un mystère à cette distance.
Les zones brillantes au pôle sud sont des nuages. Le 26 octobre, Cassini prendra des photos de la zone comprise dans la partie centrale, 100 fois plus proche.
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Longtemps
caché derrière un voile de brume épaisse, Titan, la seule lune connue avec une atmosphère, est
prête pour
le plan rapproché du 26 octobre 2004. Cette visite par le vaisseau spatial Cassini
permettra de savoir si Titan héberge des océans de méthane et d'éthane liquides sous son manteau des nuages.
Le 26 octobre à 18h44 heure française Cassini s'est approché à 1 174 km
de la surface de Titan. C'est le premier des 45 survols programmés durant ce
séjour de 4 ans. Les survols suivants permettront à Cassini de s'approcher
plus près. Les scientifiques pensent que l'atmosphère de Titan est semblable à
celle de la jeune Terre. Le but
essentiel de ce premier survol est de confirmer les modèles prévus par les
scientifiques pour préparer la descente de la sonde européenne Huygens en
janvier 2005. C'est la veille de Noël qu'elle a quitté Cassini et elles
voleront ensemble jusqu'au 15 janvier, date à laquelle elle plongera, vers la
croix jaune, sur la
surface de Titan.
Onze des 12 instruments de Cassini seront pointés vers Titan pendant cette rencontre. Les scientifiques espèrent en apprendre plus sur la structure interne, la surface, l'atmosphère et sur l'interaction de Titan avec la magnétosphère de Saturne. Ce premier échantillonnage sur place de l'atmosphère de Titan aidera en comprendre sa densité et sa composition, qui, à leur tour, aidera à piloter Huygens. C'est au cours de ce premier survol que sera utilisé pour la première fois le radar pour observer Titan et fournir les premières cartes topographiques qui montreront si la surface est liquide ou solide. Le spectromètre de masse mesurera combien de molécules des différentes masses se trouvent dans l'atmosphère remplie de méthane et d'azote. Titan est un immense laboratoire à l'échelle planétaire. En apprenant plus sur le contenu de carbone dans une molécule expliquera peut-être la naissance de l'ADN. Une simple "tresse" d'ADN contient environ 3 milliards de nucléotides qui si ils étaient étiré, elle mesurerait environ 1,7 mètres de long. De ce fait les chercheurs cherche à comprendre les molécules avec 10 à 12 atomes. On trouvera peut-être dans la chimie des hydrocarbures de Titan les indices qui expliqueront les premières étapes de la fabrication des molécules organiques, qui sont les précurseurs des acides aminés, molécules de la vie.
Le survol du 26 octobre 2004
Cassini est passé à 1 174 kilomètres. Lors du survol les contrôleurs de vol n'avaient pas de liaison avec Cassini car la sonde regardait Titan pour faire ses observations. Le signal fut à nouveau acquis à 3h25 heure européenne.
Pour parcourir les 2,1 milliards de km, les photos ont mises 1h14. C'est le mardi 26 à 18h44 heure européenne que Cassini est passée au plus près de Titan à la vitesse de 21 800 km/h.
Lors du survol 11 instruments sur 12 étaient opérationnels. 10 instruments ont renvoyé des données. Les techniciens travaillent sur le soft pour trouver les raisons du mauvais fonctionnement du spectromètre infrarouge. L'équipe est confiante que les survols suivants de Titan leur permettront de recueillir les informations manquantes du 27 octobre.
Les premières analyses des images transmises lors du survol à "basse altitude" à 1 174 km prouve que Titan a perdu beaucoup de son atmosphère originelle. Des détails jamais observés ont été remarqués. " Titan a une diversité incroyable, " a déclaré le Dr. Dennis Matson, scientifique de la mission de Cassini-Huygens au JPL de Pasadena. La surface semble avoir été formée par des processus géologiques multiples. Bien que quelques traits caractéristiques circulaires puissent être vus, aucun ne peut être définitivement identifié comme cratères d'impact. C'est un environnement inconnu. C'est un endroit très différent et cela prendra un certain temps à démêler et remettre les morceaux en place.
http://www.nasa.gov/images/content/67847main_vims-1.jpg
Cassini montre la surface et l'atmosphère de Titan sur une gamme des longueurs d'onde infrarouges de 8 à 5,1 microns, à une altitude de 450 000 km.
Titan fascine car c'est le seul satellite connu dans le système solaire pour avoir un atmosphère obscure qui pourrait être semblable à celle qui a existé sur la jeune Terre avant l'apparition de la vie.
Les scientifiques ont été intrigués par les données du spectromètre de masse qui a révélé que l'atmosphère de Titan a plus d'isotope lourd d'azote, comparé aux formes plus légères. Ils pensent que lorsque les molécules d'azote se sont évaporées au-dessus de l'atmosphère, la forme plus légère a été éjectée au loin avec une plus grande efficacité que la forme plus lourde.
Cette soupe épaisse peut être remuée par le champ magnétique de Saturne, les pluies de méthane, les vents glacials et même la tectonique extérieure. Pendant la rencontre de Cassini avec Titan, toutes ces stratégies furent évoluées par étapes pour obtenir des vues toujours plus détaillées.
Quand la mission a débuté, le radar était le seul instrument capable de pénétrer, à distance, les épais nuages de Titan. Lorsque la mission débuta, il est apparu de plus en plus clairement que les instruments visuels contribueraient également à répondre aux questions principales que pose Titan.
A première vue, la direction ou les marques des traits extérieurs sont les plus surprenants. Ces traînées peuvent indiquer les effets de l'épaisse atmosphère sur la surface de Titan. Est-ce un décapage ? Est-ce que cet exemple montre des vents de fines poussières, tout comme les vents ont modelé la surface de Mars ?
Voici la photo la plus détaillée prise à la distance de Saturne.
http://www.nasa.gov/images/content/67887main_pia06139_detail.jpg
L'approche de Titan, qui a un diamètre de 5 150 kilomètres et semble encore plus grand en raison de son atmosphère, avait une taille apparente de 68,6°, dépassant de loin le champ visuel du sous-ensemble d'imagerie scientifique (ISS). L'approche de Cassini-Huygens s'est effectuée du côté jour.
L' image ci-dessus montre Titan aux longueurs d'ondes ultraviolettes et infrarouges.
Elle est construite à partir de
quatre images acquises par différents filtres de couleur. Les couleurs rouges et vertes représentent les longueurs d'onde infrarouges où le méthane atmosphérique
absorbe la lumière. Ces couleurs indiquent un hémisphère nord (plus rouge) plus lumineux. Le bleu représente les longueurs d'onde
ultraviolettes et montre l'atmosphère élevée et des nuages isolés. La résolution est de 6,4 kilomètres par Pixel.
http://www.nasa.gov/images/content/101111main_pia06141-516.jpg
Voici le visage de Titan reconstruit à partir de 9 photos traitées, prises lors du survol entre 650 000
Les structures de surface sont
plus visibles au centre car elles se trouvent dans l'axe du radar. Le contraste devient
diminue progressivement et les caractéristiques
internes deviennent plus floues vers l'extérieur, où Cassini est gêné par la brume, qui
gomme les structures.
La région la plus brillante à droite est appelée Xanadu Regio et des nuages sont visibles au pôle sud. Les scientifiques cherchent à comprendre ce qui cause cette brillance. Les images montrent une surface jeune sans cratères. Quelle est la nature de l'activité qui renouvelle les terrains ?
Titan a une atmosphère colossale se prolongeant sur des centaines de kilomètres au-dessus de la surface, visible en bleu autour du bord. Les variations marquées de l'éclat sur la surface de Titan (et les nuages près du pôle du sud) sont évidentes en infrarouge.
![]() La première image transmise après le survol du 26 octobre 2004. Gros plan sur la partie centrale du disque vu ci-dessus. Des stries semblent orientés. L'échelle est de 850 m/pxl. |
Dans certaines zones brillantes équatoriales, il semble qu'il y ait des bandes dans une direction privilégiée. Peut-être une activité éolienne de l'épaisse atmosphère, soufflant la poussière préférentiellement du nord-ouest au sud-est. Il est possible que des fractures ou les caractéristiques séismiques dominent comme les traînées aperçues sur les premières images non traitées, à moins que ce ne soient des hydrocarbures ou des glaciers à la dérive. Tout comme les astres telluriques suffisamment important, c'est le deuxième satellite du système solaire, il possèderait en son centre suffisamment d'éléments radioactifs tel l'uranium pour avoir assez d'énergie provoquant une tectonique ou une sismologie.
Le visage cratérisé, si familier sur notre propre lune, peut être masqué sur Titan par des nuages proches de la surface ou être reblanchi par des glaciers de méthane. Le manque relatif de "rugosité" sur la surface serait, pour les scientifiques, une preuve évidente de la nature évolutive de Titan. L'absence de cratères d'impact a surpris.
Ces images comparent des terrains striés sur Titan et sur Mars. A gauche, la zone d'atterrissage de Huygens. A droite, image de Viking 1 montrant le déplacement des poussières, de droite à gauche, causé par le vent martien. Les stries sur le site de Huygens seraient causées par une espèce de fluide, peut-être du vent, se déplaçant du haut à gauche vers le bas à droite (ouest vers est). Le nord est à 45° à droite. L'échelle est de 830 m/pxl. |
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Ces images comparent des terrains striés sur Titan et sur Mars. par le spectromètre à 1 174 km . L'image de droite, prise à 2 µm est la plus détaillée à ce jour. Elle révèle un paysage complexe avec des limites très affirmées que les scientifiques sont impatients d'étudier. L'image de gauche a été prise à 1 µm et montre ce qu'une caméra numérique peut voir. |
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Ci-contre, l'image
du bas montre un effet complexe entre les matériaux foncés et brillants sur la surface de Titan.
Cette image a été prise à 340 000 km et cette vue mesure 2 000 km de
large. La surface semble avoir été formée par des processus géologiques multiples.
Bien que quelques marques circulaires puissent être vues, il n'y a aucun
signe qui puisse être définitivement identifié comme cratères d'impact. Les scientifiques de Cassini étudient ces derniers et d'autres images
acquises pendant le survol pour comprendre la nature et les origines de ces
particularités intrigantes.
Les trois plus petites images montrent des détails de
certaines marques vues dans la scène plus grande. L'image en haut et à droite montre à une scène
d'approximativement 500 kilomètres de large dans laquelle des bandes
brillantes et foncées s'étendent d'est en ouest. L'image du milieu
et celle de gauche montrent le matériau
brillant entouré par un matériau foncé sur ces vues d'environ 300 km de
large. Nous y voyons des bandes très étroites et foncées
traversant le terrain brillant. Ces caractéristiques mesurent environ 2 km
de large et quelques centaines de km de long. Les marques circulaires sont
des artefacts qui n'a pas été de retirer lors du traitement de l'image.
Le sommets des images pointent vers le nord-ouest. Le Soleil est presque dans le dos de Cassini et il n'y a aucune ombre ou nuance topographique évidente sur ces images. Toutes les ombres sont causées par le contraste important de la surface. Les images ont été prise avec des filtres dans le proche infrarouge.
http://www.universetoday.com/am/uploads/2004-1026titan-full.jpg
http://www.universetoday.com/am/uploads/2004-1025titan-full.jpg
http://www.nasa.gov/images/content/67836main_pia-titan-1-2-330.jpg
http://www.nasa.gov/mission_pages/cassini/multimedia/pia06982.html
Original Source: NASA/JPL/SSI News Release
La grande surprise
Les chercheurs sont face à un mystère important. Il y a une énorme formation de nuage au-dessus du pôle du Sud faisant plus de 1 000 kilomètres de large. Ce n'est pas une surprise; les scientifiques s'attendaient à en trouver. Mais ils s'attendaient à trouver du méthane et ce n'en est pas.
Il y a une certaine quantité de méthane dans l'atmosphère de Titan. Ce gaz avait été effectivement détecté il y a des années par les sondes Pioneer 11 à 356 000 km en septembre 1979, puis lors d'un survol de Voyager 1 le 12 novembre 1980 à 6 490 km et lors du passage en coup de vent de Voyager 2. Ainsi quand les récentes images de l'observatoire Keck à Hawaï ont montré des nuages au pôle Sud de Titan, les scientifiques ont tout simplement supposé que c'étaient des nuages de méthane. Selon leur modèle, Titan est si froid que le méthane pourrait former des mares sur sa surface. En toute logique, quand ce liquide est chauffé par le Soleil, il s'évapore, formant des nuages.
A partir de l'eau, les nuages terrestres suivent le même processus. Le Soleil chauffe l'océan, l'eau s'évapore et les nuages se forment dans l'atmosphère. Sur Titan, le pôle Sud regarde en permanence le Soleil (stabilisation par gradient de gravité), il en reçoit une plus grande quantité, en ce moment. Ainsi beaucoup de nuages au-dessus du pôle du Sud s'adapte parfaitement au modèle - si les nuage sont fait de méthane.
Mais, selon des données recueillies par Cassini, les particules qui composent le nuage sont trop grandes pour être du méthane. Chris McKay, un planétologue au NASA Ames Research Center à Moffett Field, Californie, ne peut pas y croire. Comme ses collègues, il voudrait savoir à quoi cela correspond. C'est comme si les nuages terrestres n'étaient constitués d'eau. Si ces nuages ne sont pas constitués de méthane, il est possible que beaucoup de théories sur Titan, s'effondrent. Et pourquoi sont-ils là ?
Une possibilité d'éthane est avancé. Mais l'éthane est un produit
photochimique créé dans la haute atmosphère et qui tombe en pluie.
Ainsi Chris
McKay ne comprend pas qu'un
énorme nuage d'éthane apparaisse au pôle du Sud. "Une autre possibilité,"
dit-il "c'est une certaine sorte de substance organique. Peut-être une sorte de polymère organique,
essentiellement des particules plastiques ou de petites boules de mousse de polystyrène.
Qui sait ? ". Avec l'éthane, celles-ci se formeraient dans la
haute atmosphère. Il n'y a aucune raison connu sur la formation d'un nuage
massif au-dessus du pôle Sud.
Il est possible les particules débutent comme méthane,
créées selon les modélisations terrestres, puis se seraient
déplacées dans la haute atmosphère. Elles
y furent enduites avec d'autres substance, peut-être de l' éthane.
Le dépouillement des données spectrales de Cassini, ainsi que des expériences
dans les laboratoires terrestres, devraient permettre aux scientifiques
d'éclaircir le mystère, mais cela prendra un certain temps.
En attendant, sur la surface de Titan, un autre mystère
est dévoilé. Les images récentes ont révélé des détails
étourdissants, jamais observés auparavant. Mais pour Caroline Porco,
responsable du sous-ensemble d'imagerie scientifique, ils ne savent pas ce
qu'ils regardent. Le "nous ne savons pas" s'applique à la surface
et à la topographie.
La composition devrait être relativement facile, en utilisant des données
de cartographie du spectromètre dans le visible et l'infrarouge de Cassini
(VIMS). Différents matériaux reflètent, selon leur nature, à
différentes longueurs d'onde. Chaque
pixel capturé par le VIMS enregistre la lumière réfléchie à chacune des 352 fréquences
différentes.
Certaines de ces fréquences sont détectées par l'oeil humain (vert
= 550 nm), d'autres le sont dans l'infrarouge, au-delà de 600 nm. En
analysant ces fréquences, les scientifiques trouvent la composition.
L'analyse requiert des heures de calcul sur ordinateur pour assortir avec
les spectres observés en mémoire dans les librairies terrestres. les
résultats prendront plusieurs jours.
La topographie de Titan sera un
gros morceau, très difficile à résoudre. En raison de la couche globale de brume,
car aucune ombre sur la surface n'est visible, ce qui empêche de déduire
des images et ce dont elles sont composées. Il peut y avoir des vallées ou
des montagnes ou bien rien que des plaines. Pour l'instant rien ne permet de
décider.
Titan est comme Mars et les satellites glacés de Jupiter, qui possèdent une fine atmosphère. Mais les techniques d'interprétation sur les corps sans atmosphère sont différentes. Pour l'instant seules les mesures pourront définir les prochaines explorations. C'est le même problème que les scientifiques ont rencontré avec Vénus. Seule la radarcartographie de Magellan a permis de connaître sa surface. Mais ce sont les explorations précédentes qui permirent la mise au point de Magellan afin de poser les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses.
Nous sommes au début d'une aventure de 4 années, avec 44 survols de Titan dont 2 à 950 km, soit 100 km plus bas que le 26 octobre. Beaucoup d'images stéréoscopiques seront prises. Toutes ces mesures et collectes de données vont donner du travail aux chercheurs pendant de nombreuses années.
Original Source: NASA/JPL/SSI News Release
Préliminaires à la descente de Huygens
Selon une hypothèse émise, les zones foncés seraient liquides. La prochaine descente de Huygens sur la surface de Titan pourrait se terminer en janvier par un amerrissage. Ailleurs que sur Terre, Titan est peut-être le seul endroit dans notre Système solaire où une sonde pourrait annoncer son arrivée par un grand plouf. On pourrait espérer que des sondages pourraient mettre dans le mille en visant la tache la plus foncée sur Titan, afin de diriger la sonde Huygens exactement vers la cible. Dans la pratique, la zone d'atterrissage est régi moins par une curiosité scientifique et plus par des contraintes techniques. Titan est une cible sur laquelle il est difficile de débarquer.
Pendant la descente de Huygens, la lumière et les angles devront être
parfaitement exacts. La sonde renverra ses meilleures images si l'angle Soleil
- Cassini demeure élevé, signifiant que
l'éclairage globale est bon. Pour mesurer la vitesse et la dérive du vent
pendant la descente en parachute de Huygens, la rentrée dans
l'atmosphère doit être légèrement latéral à l'équateur.
Ces contraintes technologiques ont réduit l'ellipse de la zone d'atterrissage probable à une région complexe ayant un albédo sombre et clair. La cible visée est foncée, comme les scientifiques le souhaitaient. Mais s'ils obtiennent ce qu'ils désirent, cette destination devait ressembler à un bord de mer ou placer réellement la sonde sur un océan liquide d'hydrocarbure, mais lors du survol du 26 octobre aucune surface liquide important n'a été détectée.
Cependant, si les images racontent une histoire, le radar peut les aider à découvrir ou non la présence de liquide. Le radar embarqué a une résolution d'environ 10 cm. Tandis qu'une surface pleine peut montrer une certaine rugosité à cette dimension, un liquide avec un peu de vent extérieur se reflétera comme un morceau de verre après un traitement de l'image. Mercredi, après avoir visionné les images radar, les scientifiques pourront dire s'il y a une zone foncée réfléchissante et lisse.
Pour savoir si la frontière entre clarté et ténèbres montre un plateau ou une vallée, les chercheurs ne pourront obtenir une réponse qu'une fois que la caméra stéréoscopique aura obtenu une perspective tridimensionnelle sur toutes les ombres discernables.
La compréhension de ces images dépend de la comparaison possible avec plusieurs vues. Ce balayage complet intègre les photos dans le visible, l'infrarouge et l'ultraviolet. Il combine les infos radar avec une observation de l'atmosphère en temps réel dont les scientifiques pensent être constituée de méthane, de brouillard ou d'aérosols.
by Astrobiology Magazine
Moffett Field CA (SPX) Oct 28, 2004
http://www.nasa.gov/images/content/68059main_pia06984-330.jpg
Original Source: NASA/JPL/SSI News Release
Cartographie radar
Les images radar présentent un monde rempli de traits
caractéristiques, sombres et clairs, indiquant un contraste très important. Une zone (image
ci-contre à gauche et ci-dessus) a été surnommée " Si-Si " ou le " chat d'Halloween " parce
qu'elle ressemble à un chat est foncé avec un dos plus clair et relativement lisse.
Cela conduit les scientifiques à spéculer sur la présence d'une espèce de lac, mais ils avertissent qu'il
est trop tôt pour en être certain.
A droite, une large dépression circulaire est visible en haut de l'image et peut-être en bas. Par contre très peu de cratères d'impacts récents sont visibles, ce qui suggère une surface jeune. Une énigmatique ligne sinueuse semble parcourir l'image de la forme circulaire au bas de l'image.
L'image fait 150 km de large sur 250 km de long. Elle est centrée sur 50° N et 82° W dans l'hémisphère nord, au-dessus d'une région qui n'avait jamais été observée. Les plus petits détails font 300 m.
Avec le radar en mode actif, c'est comme crier et écouter l'écho avec un récepteur sensible, le radiomètre. Les informations radiométriques fournissent une première indication sur la composition du matériau de surface. Une interprétation fait état de matières organiques recouvrant Titan.
Les premières images ont montré des traits orientés sur la surface pouvant être provoqués par des mouvements éoliens sur la surface débordant d'hydrocarbures ou déplaçant des plaques de glace comme des glaciers. Les scientifiques ont aussi aperçu des couches de brouillard s'étendant jusqu'à environ 500 km au-dessus de la surface. L'atmosphère de Titan est 5 fois plus dense que l'atmosphère terrestre.
Avec
un remarquable survol et une gymnastique compliquée, Cassini tentera à nouveau
sa chance le 13 décembre 2004. Ensuite, Huygens se détachera de Cassini la
veille de Noël et descendra pour se poser le 14 janvier 2005.
http://spaceflightnow.com/cassini/images/041028radarstrip.jpg
![]() |
Cette image issue du radar à ouverture synthétique a été acquise le 26 octobre 2004, lorsque Cassini se trouvait à 2 500 km et colorisée.
L'illumination du radar se fit par le sud: les régions foncées peuvent représenter des secteurs lisses, fait des matériaux absorbant les ondes radar ou bien inclinées atténuant le pinceau du radar.
Une surprenante structure lumineuse s'étend de la partie supérieure gauche pour se raccorder sur un "courant" dans la partie inférieure. Le fait que les bords inférieurs de la structures soient plus lumineux, est logique avec, au-dessus de la formation, la structure moins lumineuse et sans particularité, qui s'élargit. Les comparaisons avec d'autres structures et données d'autres instruments aideront à déterminer si c'est un écoulement cryovolcanique (volcanisme de glace), où le liquide riche en eau a jailli de l'intérieur (peut-être chaud) de Titan.
L'image couvre une surface d'environ 150 km2 et centrée à environ 45° N et 30° W dans l'hémisphère Nord de Titan, au-dessus d'une région qui n'a pas encore été vue optiquement. Le plus détail mesure environ 1 km. Les structures sont moins claires au pied de l'image où le vision était moins favorable. Une faible ligne horizontale peut être aperçue à mi hauteur de l'image.
Selon les premières indications, Titan ne serait pas un astre mort couvert de cratères. En fait, il semble que la surface soit jeune et qu'elle ait été remodelée par des processus géologiques dynamiques. Le radar aurait donné les premières évidences d'un jeune cryovolcanisme.
Approche du 13 décembre 2004
http://www.nasa.gov/images/content/103921main_pia06154-497.jpg
Voici
Titan vu par Cassini lors de son approche pour le survol du 13 décembre.
Cette photo a été prise à 1 746 000 km le 10/12/04. Au centre la
large zone brillante appelée Xanadu. Elle fut aperçue pour la première
fois par Hubble en 1990. Quelques heures plus tard, pendant cette
rencontre, cette zone a été vue à une résolution plus élevée. La région
à droite (est) est aperçue pour la première fois.
D'autres structures intéressantes dans cette image, vue
par Cassini, incluent un demi-cercle brillant de 560 km de large, en bas
à droite de Xanadu, et une autre structure large de 330 km avec
plusieurs cercles concentriques en haut et légèrement à droite.
Celles-ci peuvent être reliées à des impacts, mais sans information
sur leur taille, cette interprétation ne peut pas être confirmée.
Au-dessous de Xanadu, un nuage brillant peut être vu à 38 degrés de
latitude sud; il avait disparu quelques heures plus tard. Surprenant, le
fait qu'aucun nuage ne fut aperçu au pôle sud, alors qu'en juillet et
fin octobre, ils étaient présents.
L'échelle est de 10,4 km/pxl. Un filtre spécial dans le proche infrarouge (938 nm) fut utilisé pour cette photo. L'image a été traitée pour augmenter les structures extérieures et pour affiner les limites. Quelques artefacts, comme une fausse ombre autour du nuage brillant sont le résultats du traitement numérique.
Le site d'atterrissage
Il pourrait y avoir une excellente visibilité sur l'emplacement prévu pour l'atterrissage de Huygens à environ 167° E et 10,7° S, sur la face éclairée de Titan, avant d'atteindre le point d'approche le plus proche.
L'image à droit est une impression de l'approche sur Titan, environ 1,5 heures avant l'approche la plus
proche de Titan. La zone d'impact, incluant une certaine incertitude, la
tache rose visible juste au-dessus de la barre horizontale gauche des réticules.
Bien que la distance à ce moment-là soit de 31 000 kilomètres, les conditions de visibilité
seront optimales pour l'approche et devraient permettre une vision
infrarouge et radar de la région de ce secteur. La rentrée devra
s'effectuer à proximité du terminator et par conséquent trop à l'est de la zone d'atterrissage pour permettre une vue détaillée.
http://huygens.esa.int/science-e/www/object/index.cfm?fobjectid=36019
http://sci.esa.int/science-e-media/img/af/TitanAapproach-190.GIF
http://www.rssd.esa.int/SB/HUYGENS/images/Descent.jpg
Les préparatifs
Après une 1ère approche le 3 juillet, une 2e le 26 octobre, c'est le 13 décembre que s'effectuera un 3e passage à 1 200 km d'altitude de Titan (voir ci-dessus). Le 17 décembre Cassini était placé sur orbite de collision avec Titan afin de libérer Huygens sur la trajectoire appropriée. Le 21 décembre (le moment précis était sujet à quelques modifications mineures pour des raisons opérationnelles, sauf l'arrivée du 14 janvier dans l'atmosphère qui est connue à moins de 2 minutes) tous les systèmes furent prêts pour la séparation et l'horloge interne de Huygens devra réveiller la sonde quelques heures avant son arrivée sur Titan.
Le survol du
26/10 a permis de modifier légèrement la trajectoire pour éviter que
l'influence gravitationnelle de Japet ne modifie le parcours de Huygens lors de
sa plongée vers le sol. D'autre part des vents de 600 km/h ont été mesurés
en altitude, sur la zone d'atterrissage, ce qui pourra avoir des conséquences
sur la descente en parachute.
C'est le 25 décembre à 4h08 que Huygens
s'est séparé de Cassini. Puisque Cassini devait réaliser
un pointage précis pour la séparation, il n'y a eu aucune télémétrie en temps
réel disponible jusqu'à ce qu'il ait dirigé son antenne principale vers la
Terre pour émettre les données enregistrées pendant la séparation. Il
a fallu 67 mn aux signaux pour atteindre la Terre, à la vitesse de la
lumière. Les données finales confirmant la séparation furent disponibles plus tard, le jour de Noël.
Après la séparation, Huygens
s'est éloigné de Cassini à une vitesse d'environ 35 cm/s et, pour conserver
sa trajectoire, il tourna autour de son axe à raison d'environ 7 révolutions par minute.
Une confirmation du dégagement fut sera reçue du DSP (Réseau d'écoute de
l'espace lointain) comprenant les stations de Madrid (Espagne) et Goldstone (Californie)
peu avant 5h le 25 décembre. La fenêtre de dégagement était ouverte pendant 9
jours. Si cela n'avait pas fonctionné, 2 essais étaient programmés 32 jours plus tard
ou 6 mois.
Huygens ne communiquera pas avec Cassini pendant toute la période
jusqu'après le déploiement du parachute principal qui suit l'entrée dans l'atmosphère de Titan.
Le 28 décembre Cassini manoeuvrera pour
quitter l'orbite de collision pour reprendre sa mission et pour se préparer
à recevoir les données de Huygens, qu'il enregistrera pour les
renvoyer plus tard vers la Terre.
Huygens dormira jusqu' à quelques heures avant son arrivée sur Titan le 14 janvier. L'entrée dans l'atmosphère est fixée à 11h13mn (susceptible de modification). La descente de Huygens est estimée à 2h15mn tout en renvoyant ses données à Cassini qui sert de relais vers la Terre. A 400 m du sol, Huygens émettra des sons pour mesurer la texture du sol. A l'impact, un flash éclairera la scène pour prendre une seule et unique photo. Si Huygens, qui est conçu comme sonde atmosphérique plutôt que lander, survit à l'atterrissage, elle pourrait fournir des données pendant 2 heures max avant que la liaison avec Cassini soit perdue. Pour les scientifiques, dont Jean-Pierre Lebreton, Huygens survivra à l'atterrissage et émettra pendant 30 minutes.
Une expérience a été mise en place par les scientifiques qui utiliseront une rangée de radio télescopes autour du Pacifique pour essayer de détecter les faibles signaux de Huygens (10 watts) à plus de 1 milliard de km. Si c'est réussi, la détection n'est pas prévue avant 11h30.
Une autre
équipe, conduite par le Joint Institute de l'interféromètre européen à
longue base (Very Long Baseline Interferometry in Europe - JIVE), à Dwingeloo,
Hollande, utilisera un réseau mondial de radio-télescopes y compris les
télescopes du NRAO, pour traquer la trajectoire de la sonde avec une précision
sans précédent. La position de Huygens sera connue à 1 km près. C'est
comme si, depuis la Terre, nous distinguions une balle ping-pong sur la Lune.
Cet événement
spectaculaire, marquant la première tentative pour dévoiler les mystères de Titan
in situ, un monde lointain plus grand que Mercure ou Pluton, pouvant donner des indices
sur les premiers jours de notre planète, seront marqués par une grande
activité médiatique. Des musiques
de Siliwood ont été
enregistrées dans la mémoire de Huygens et nous devrions les entendre si tout
se passe bien.
http://www.nasa.gov/images/content/59959main2_11_3_smaller.jpg
Dans la mythologie grecque Titan est une des douze divinités anciennes. La femme de Titan est appelée Titanesse. Les Titans, 6 frères et 6 soeurs, sont les enfants d'Uranus et Gaïa. Uranus et Gaïa personnifièrent le ciel et leurs enfants furent Kronos (Saturne chez les Romains) roi des Titans, Iapétus, Hypérion, Océanus, Coeus, Creus, Theia, Rhéa, Mnémosyne, Phoebé, Téthys et Thémis. Le nom de titan fut aussi appliqué à leur descendants, tel que Prométhée, Atlas, Hécate, Séléné et Hélios. Les Titans, conduit par Kronos déposèrent leur père et gouvernèrent l'univers. A la suite de cela, ils furent renversés par les Olympiens conduit par Zeus, dans la bataille de Titanomachie. Les Olympiens étaient Hestia, Déméter, Héra, Hadés, Poséidon, les Hécatonchéires, les Gigantès ou Gegeneik et les Cyclopes. Zeus libéra du Tartare (les ténèbres) les Cyclopes et les Hécatoncheires, qui l'aidèrent dans la guerre. Les Cyclopes ont forgé le casque d'Hadés, qui lui servit d'armes et le rendit invisible, le trident de Poséidon et la foudre de Zeus. Avec ces armes Zeus et ses frères pouvaient se défaire des Titans. Après le combat, Zeus a envoyé Kronos pour régner sur l'île d'Atlas, condamné à soutenir le ciel sur ses épaules. Prométhée (dans certains récits Océanus et Thémis), parce qu'il était partisan de Zeus, fut autorisé à rester à l'Olympe, mais tous les autres Titans furent condamnés à vivre au Tartare.
http://www.solarviews.com/eng/cassini.htm
http://www.solarviews.com/eng/vgrsat.htm
http://www.solarviews.com/browse/sat/titan1.jpg
http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA05392
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