Titan Sans aucun doute, Titan est l'astre le plus intéressant du monde de Saturne, avec hydrocarbures et molécules complexes. C'est un satellite biochimiquement riche. Il possède une atmosphère orange qui ressemble au brouillard de la pollution urbaine (smog) de nos villes. Mais les nouveaux résultats suggèrent que sous le smog existent un cycle hydrologique et un socle de glace. C'est le plus gros, le plus brillant des satellites de Saturne. Titan, la planète où Gérard de Nerval rêvait d'aller rejoindre son amour perdu, Jennie Colon, va bientôt nous livrer ses secrets. Après un sondage effectué par Pioneer 11 à 356 000 km en septembre 1979, puis un survol de Voyager 1 le 12 novembre 1980 à 6 490 km et un passage en coup de vent de Voyager 2, voici Cassini-Huygens, la dernière sonde d'un programme qui est commencé depuis 22 ans. Cassini-Huygens ( 5 650 kg), partie le 15 octobre 1997, est arrivée dans la grande banlieue de Saturne le 11 juin 2004, date à laquelle elle survola le petit satellite Phoebé à 2 068 km. Elle atteindra Titan le 3 juillet, puis le 26 octobre et fin décembre où la capsule européenne Huygens débutera sa descente le 14 janvier 2005 à 8H59 TU pour se poser sur Titan à T0 + 137mn38,375s soit 12h16mn38s heure française. Pour
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Caractéristiques | |
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Découvert par | Christiaan Huygens |
Date de la découverte | 1655 |
Masse (kg) | 1,35.1023 |
Rayon équatorial (km) | 2 575 +/- 0,5 |
Densité moyenne (g/cm-3) | 1.881 |
Distance moyenne à Saturne (km) | 1 221 850 |
Rotation (jours) | 15,94542 |
Période orbitale (jours) | 15,94542 |
Vitesse orbitale (km/sec) | 5.58 |
Excentricité de l'orbite | 0.0292 |
Inclinaison orbitale (degrés) | 0.33 |
Inclinaison sur son axe | 27° |
Vitesse d'évasion (km/sec) | 2.65 |
Albédo géométrique visuel | 0.21 |
Magnitude (Vo) | 8.28 |
Température moyenne de surface | -178°C |
Pression atmosphérique (bars) | 1,496 |
Gravité (ms-2) | 1,345 |
GM | 8,978.1018 cm3 s-2 |
Des saisons
L'effet des saisons est pris en considération avec l'inclinaison à 27° de l'axe de rotation. Son orientation est visible sur la photo prise par Voyager 2 à 2,3 millions de km. D'autre part l'excentricité de l'orbite de Saturne autour de Soleil conduit la distance Soleil Titan à varier de 1,425 à 1,509 milliards de km. En conséquence, l'énergie reçue varie de 10,8% sur une durée de 29,458 ans.
Lors du survol de Titan par Voyager (1980/1981), le printemps débutait dans l'hémisphère nord et la distance au Soleil de Titan était de 1,435 milliards de km, à peine supérieure à sa valeur minimale. On était très loin des conditions extrêmes que connaîtra l'hémisphère sud en 1989. A ce moment-là, le solstice d'hiver se produisait à la distance maximale. Si la température est inférieure à - 196 °C, l'azote devient liquide, pour se solidifier au-dessous de - 210°C. Au-dessous de - 200°C, le méthane est solide et l'argon n'est plus gazeux.
Ainsi, en hiver, dans l'hémisphère austral, la présence de pluies d'azote dont naîtraient des lacs sur lesquels flotteraient des glaçons de méthane est possible. La possibilité que les lacs viennent à geler peut être envisagée.
La présence de composés carbonés et notamment des polyacétylènes , en se condensant vers 700 km d'altitude, crée la brume qui entoure Titan. Leur chute devrait donner un très étonnant spectacle de neige rouge.
Le voile se lève
Voir la photo du 14 juin http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpegMod/PIA06071_modest.jpg
Le voile sur le plus mystérieux satellite de Saturne commence à se lever. Le visage de Titan autrefois observé à partir de télescopes terrestres devient un peu plus clair. Ces images prises à l'aide de filtres spectraux centrés sur 938 nm, par la sonde Cassini, permettent de percer l'épaisse atmosphère qui entoure Titan. Le monde scientifique pense que des pluies de matière organique tombent d'un ciel brumeux sur des océans d'hydrocarbures liquides qui recouvrent la surface gelée. Les 2 images, d'une résolution de 230 km par pixel (km/pxl), sont bien meilleures que celles obtenues à partir de télescopes terrestres, bien que Cassini fut à 29,3 millions de km. Elles furent prises à 17° au-dessous de l'équateur, donnant une vision s'étendant de 50° de latitude Nord jusqu'au pôle Sud. L'image de gauche a été prise (5 mai 2004) 4 jours après celle de droite. Pendant ce temps, Titan a pivoté de 90°. La combinaison des 2 images couvre une région s'étendant sur la moitié du globe. Les variations d'éclat observées, suggèrent une surface variée, avec des variations de la réflectivité moyenne sur quelques centaines de km. La bande spectrale choisie est centrée sur le carbone, principal constituant du brouillard qui entoure Titan. En dépit d'un long temps de pose de 38 secondes et de la vitesse de la sonde, l'image est restée nette. Le traitement d'images a permis d'accroître le contraste d'un rapport de 10. Par contre aucun traitement ne fut utilisé pour retirer les effets de l'atmosphère. |
Le quadrillage superposé sur les images illustre l'orientation de Titan (Nord en haut et incliné de 25° vers la gauche) aussi bien que les régions éclairées par le Soleil. Le Soleil est 10 fois plus loin par rapport à la Terre, cela signifie que Titan reçoit 100 fois moins de lumière. Le méridien jaune indique le passage entre le jour et la nuit. L'amélioration du contraste fait que les régions à moins de 20° de la zone de transition jour-nuit sont plus sombres que normalement. Le Soleil éclaire Titan à droite avec un angle de 66°. Puisque le Soleil est à l'aplomb de l'hémisphère Sud, le pôle Nord se trouve, à la transition jour-nuit et incliné de 25°.
Au-dessous, nous voyons une cartographie de la brillance des zones de l'hémisphère photographié au-dessus, prises à la longueur d'onde de 1 018 nm, c'est-à-dire dans le spectre du proche infrarouge. Cette cartographie est issue d'images prises par le télescope Hubble entre 1997 et 1998. La résolution est de 300 km/pxl. La colorimétrie indiquent les différences de réflectivité. Du sombre au clair, la couleur progresse du bleu foncé (le plus sombre), au bleu, puis vert, jaune, rouge et enfin rouge foncé (le plus brillant). La zone caractérisée par le rouge serait un large continent qui s'étend de 60° à 150° de longitude Ouest et s'appelle Xanadu. Il n'est pas certain que Xanadu soit une chaîne de montagnes, un bassin géant, une plaine ou une combinaison des 3. Il est possible que ce soit un lac d'hydrocarbures, mais rien n'est sûr. Ce qui est certain, selon les images prises avec les télescopes terrestres, c'est que c'est la région la plus brillante de Titan. En comparant les images de Cassini et la carte de Hubble, Xanadu est visible comme la zone la plus brillante sur la droite. La zone bleu foncé qui s'étend du Nord-Ouest au Sud-Est de 210 degrés à 250 degrés de longitude Ouest et la zone brillante jaune-verte qui s'étend de l'Est (à droite) au Sud-Ouest par 50° de latitude Sud et de 180 à 230 degrés de longitude Ouest sur la cartographie de Hubble, sont visibles sur l'image de gauche.
Il est remarquable que la surface soit visible depuis Cassini lors de son approche, alors que ce n'est pas la distance la plus favorable pour l'observer. Ces observations précoces sont encourageantes pour ce qui va se produire dans les mois à venir. Les chercheurs attendent une qualité 5 à 10 fois supérieure. La première opportunité de voir avec une résolution meilleure que 2 km/pxl se produira le 2 juillet lors du survol du pôle Sud de Titan à 350 000 km, seulement 36 heures après le passage dans les anneaux de Saturne.
Saturne et Titan
http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/titan/images/image10.jpg
Saturne apparaît majestueuse et sereine sur cette première image en couleurs composite réalisée par la sonde Cassini 20 mois avant son arrivée du 1er juillet 2004. La planète se trouvait à 285 millions de km de la sonde spatiale, ce 21 octobre 2002, lorsque les ingénieurs testaient les différents filtres. C'est l'été dans l'hémisphère Sud. Le Soleil est à l'aplomb du 27e parallèle Sud et projette l'ombre de Saturne sur les anneaux et jusqu'à l'anneau A. Lorsque la sonde Voyager est arrivée, c'était le début du printemps dans l'hémisphère Nord. Plusieurs images montrèrent des marques appelés "Spoke" dans les anneaux, des nuages et des tourbillons dans l'atmosphère brumeuse et les satellites bergers. Rien de cela n'est visible sur l'image de Cassini-Huygens.
Titan, à 1,2 millions de km de Saturne, est visible sur le haut de l'image. La résolution ne permet pas de voir d'autres satellites. Le traitement a amélioré dans un rapport de 3 la brillance de Titan par rapport à celle de Saturne. Titan est la clé de voûte du programme Cassini-Huygens. L'étude du satellite enveloppé dans une atmosphère brumeuse sera effectuée par la sonde Huygens lors des survols. Une instrumentation spéciale devra chercher sur le sol, la preuve d'un processus organique ou similaire, semblables à ceux qui se sont produits sur Terre, il y a 3 milliards d'années, lors d'une survie de quelques minutes par - 180° à - 200° C le 14 janvier 2005.
Les premières vues fascinantes de la surface de Titan ont été obtenues par le télescope spatial Hubble (HST) dans les années 90. Depuis le sol, des images furent obtenues au cours des années 2001- 2 avec les télescopes Keck II et Gemini Nord et plus récemment avec le Very Large Telescope (VLT) de l'ESO à l'observatoire du mont Paranal au Chili. Toutes ces observations ont été faites avec un filtrage bande étroite dans le proche infrarouge.
Le choix des longueurs d'onde utilisées pour de telles observations est décisif sur la quantité de détails révélés sur les images. De façon optimale, les scientifiques recherchent une bande spectrale dans laquelle l'atmosphère est complètement transparente. Mais bien que les observations ci-dessus aient été faites dans les bandes strictement assorties aux fenêtres atmosphériques et montrent des caractéristiques de la surface, elles incluent également la lumière des différentes couches atmosphériques. Dans un sens, elles correspondent à voir la surface de Titan à travers un écran quelque peu opaque ou, plus poétiquement, à la vision qu'aurait un marin d'autrefois apercevant pour la première fois un rivage inconnu à travers la brume côtière.
Une " fenêtre étroite " est disponible dans
le proche infrarouge à 1,575 µm de longueur d'onde. En février
2004, une équipe de recherche internationale travaillant avec le VLT a obtenu des images de la surface
de Titan dans cette fenêtre avec une résolution spatiale sans précédent et avec la plus basse contamination des
constituants atmosphériques.
S'il est plus gros que Mercure, il n'a pas la moitié de sa masse. Cela lui vaut une vitesse d'évasion de 2,65 kms-1 voisine de celle de la Lune, qui n'a pu conserver son atmosphère. Les très basses températures peuvent-elles expliquer ce fait, se demandent les chercheurs ? Cela semble vrai pour l'azote dont à - 180°C, les molécules ont une vitesse moyenne de 294 ms-1, mais faux pour le méthane, dont aux mêmes conditions les molécules se meuvent à 389 ms-1. Or, la rétention d'un gaz exige une vitesse de libération au moins égale à 7 fois la vitesse moyenne des molécules.
Attendons les résultats de Cassini pour peut-être obtenir une explication.
L'azote moléculaire peut avoir 2 origines:
soit piégé sous forme de N2 dans les clathrates du disque du proto Titan et il s'est libéré lors de l'accrétion,
soit il est le résidu d'une atmosphère d'ammoniac NH3, progressivement photolysé par le Soleil, l'hydrogène, plus léger, s'échappant vers l'espace.
Dans la seconde hypothèse, il aurait fallu que la température de surface soit inférieure à 150°K pour éviter la condensation de l'ammoniac. Cela était possible en présence d'un effet de serre, l'ammoniac bloquant le rayonnement infrarouge issu du sol. Quoi qu'il en soit, seul le méthane est le plus actif dans l'atmosphère de Titan. Les photons ultraviolet de longueur d'onde inférieure à 160 nm, cassent par photodissociation les molécules de méthane (CH4) en un atome d'hydrogène atomique (H) et un radical méthyle (CH3), tous les 2 étant très réactifs chimiquement. Il se produit ainsi des hydrocarbures tels éthane (C2H6), acétylène (C2H2) et éthylène (C2H4) en faibles proportions et aussi des polyacétylènes. Quelques atomes d'azote N, photodissociés à partir de N2 permettent la formation d'acide cyanhydrique (HCN), une des briques de la vie. Les hydrocarbures se condensent dans les régions plus froides, au-dessous de 200 km et finissent par former des particules de 0,2 à 1 µm, qui constituent la brume.
Sur cette image du 3 juillet 2004,
encerclé d'une brume stratosphérique pourpre, Titan apparaît comme
une sphère légèrement rougeoyante. Des processus photochimique sont
responsables de la présence de cette brume. Les images comme celle-ci
révèlent certaines des étapes principales dans la formation et l'évolution de la brume de Titan.
Les scientifiques pensent que le processus débute
dans la haute atmosphère, aux altitudes au-dessus de 400 kilomètres,
là, où le rayonnement UV décompose les molécules de méthane en
azote. Les produits sont censés
réagir pour des molécules organiques plus complexes contenant du carbone,
de l'hydrogène et de l'azote qui peuvent combiner pour former les très petites particules
perçues comme de la brume.
L'image ultraviolette, ci-dessus, est en fausse couleur. Le corps principal orange pastel est vu presqu'en véritable couleur. Au-dessus du disque orange, nous remarquons deux couches distinctes dont la brillance et la couleur ont été amplifiées pour accentuer leur visibilité. Les 2 couches restent un mystère. Beaucoup d'autres questions seront débattues au cours de ces 4 prochaines années. Le vol d'octobre 2004 sera 30 fois plus proche que celle du 3 juillet.
Sur une cartographie en lumière visible et infrarouge, le
spectromètre de Cassini a vu (image ci-dessous, jour et nuit, des lueurs dont la taille
représentait le 1/6 du diamètre de Titan, alimentées par des
émissions de méthane et de monoxyde de carbone issus de la mince
atmosphère qui s'étend à plus des 700 km attendus par les
scientifiques. Cependant, la lueur brillant constamment au-dessus du côté
nuit de Titan, a étonné des scientifiques. De plus Titan est rayonne
en permanence en infrarouge. Une fois sur place, si notre vision nous
permettait de voir ce rayonnement, il y ferait jour en permanence.
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Cette image, acquise lors du survol du 2 juillet, est la résultante d'une combinaison en fausse couleur montrant la lueur atmosphérique enveloppant Titan, dans le proche infra-rouge.
Structure et composition de l'atmosphère
http://www.nasm.si.edu/research/ceps/etp/saturn/satimg/SAT_P23108titan.jpg
http://solarsystem.estec.esa.nl/planetary/planetary_page.htm#welcome
http://www.pha.jhu.edu/~reth/images/kurtsaturn.gif
Les différentes couches de l'atmosphère se situent aux altitudes suivantes:
La distribution
verticale des composés neutres de l'atmosphère de Titan a été
calculée par Luisa
Lara et Francesca
Ferri (1996) au
moyen d'un nouveau modèle photochimique s'étendant de 40 à 1 432 km. Ce
modèle s'est servi de nombreuses réactions réactualisées. Il inclut
également un traitement réaliste de la dissociation de l'azote (N2), du dépôt de l'eau dans l'atmosphère par usure météoritique et des processus de condensation.
La sensibilité des résultats au coefficient de diffusion des remous a
été étudiée. L'approvisionnement du profil thermosphérique du
méthane (CH4) et l'abondance stratosphérique des
hydrocarbures principaux, exige un mélange stratosphérique du méthane
de 1,5 à 2% plutôt que 3%. Le profil du gaz carbonique (CO2)
observé, peut être modélisé en imaginant une source extérieure d'eau
issue d'un modèle pour calculer le flux interplanétaire de la poussière
dans l'atmosphère de Titan, combinée avec un modèle d'usure des
cristaux de glace d'eau. Cela donne un afflux d'eau de ~ 3.106
cm-2 s-1 en excellent accord avec la plus récente
estimation de l'apport d'eau pour Saturne, favorisant le composant
interplanétaire et la source principale de l'oxygène à alimenter les
atmosphères externes (Coustenis et al.
1998). Dans un récent rapport,
Lara et al. (1998) ont modélisé le profil vertical de l'acide
cyanhydrique (HCN) de
l'atmosphère de Titan en présence d'une perte significative de N dans le
brouillard. La compréhension de la perte de HCN dans le brouillard, aide
à résoudre l'incapacité du modèle de reproduire simultanément les
abondances observés du cyanure d'hydrogène (acide prussique) et des hydrocarbures. Le rapport C/N
dans le brouillard, calculé à partir du modèle (1,7 à 2) est en accord
avec les plus récentes simulations en laboratoire.
Une étape suivante sur la compréhension de l'atmosphère de Titan fut le développement d'un modèle couplé avec l'atmosphère supérieure et l'ionosphère par Banaszkiewicz et al (1998). Le modèle ionosphérique inclut tous les processus physiques appropriés pour les composants neutres et ionisés. Le principal résultat concernant l'ionosphère est l'apparition de pics ionosphériques d'environ 8 000 électrons cm-3 à environ 980 et 1 000 km. La densité maximale des électrons, plus grande que prévue, est causée par un angle solaire, utilisé dans les recherches, plus petit au zénith (30° à la place de 60°), lequel est en faveur d'une pénétration plus profonde de l'ionisation solaire dans l'atmosphère.
Parallèlement un modèle ionosphérique de l'atmosphère inférieure de Titan a été développé. Les composants dans cette zone sont ionisés par l'impact des rayons cosmiques galactiques, dont la puissance de pénétration est plus élevée comparée au rayonnement UV ou aux électrons magnétosphériques de Saturne. En conséquence, un pic d'ionisation est formé à 90 kilomètres d'altitude, avec une densité maximum de 2 150 cm-3 électrons.
A noter que les modèles développés pour Saturne furent utilisés pour Pluton lequel possède une atmosphère comparable (Lara et al. 1997).
Références
Lara, L.M. et al., 1999, A&A, 341, 312
Lara, L.M., et al., 1997, Icarus, 130, 16.
Les équipes d'astronomes du California Institute of Technology (Caltech) et de l'université de Berkeley, Californie, ont découvert des nuages de méthane près du pôle du sud de Titan, résolvant ainsi des discussions enflammées sur leur existence.
Les nouvelles observations ont été faites, en décembre 2001, en utilisant le télescope Keck II de 10 mètres et le télescope de 8 mètres Gemini Nord installés sur le volcan Mauna Kea d'Hawaï. Les deux télescopes sont équipés d'une optique adaptative qui a permis de voir des détails sans précédent. Les résultat furent publiés dans la revue "Nature" le 19 décembre par les équipes du Caltech et le 20 décembre dans le Astrophysical Journal par les équipes de Berkeley et du Nasa Armes Center. Les nouvelles observations ont été faites, en décembre 2001, en utilisant le télescope Keck II de 10 mètres et le télescope de 8 mètres Gemini Nord installés sur le volcan Mauna Kea d'Hawaï. Les deux télescopes sont équipés d'une optique adaptative qui a permis de voir des détails sans précédent. Les résultat furent publiés dans la revue "Nature" le 19 décembre par les équipes du Caltech et le 20 décembre dans le Astrophysical Journal par les équipes de Berkeley et du Nasa Armes Center.
Auparavant, des observations spectroscopiques avaient laissé entendre que l'existence de nuages sur Titan était possible, mais n'avaient donné aucun indice de position. Ces premières données ont été chaudement débattues, puisque les mesures de Voyager avaient montré une atmosphère calme et sans nuage. En outre, les images précédentes de Titan n' en avaient indiqué aucun, trouvant seulement des particularités inchangées en surface et des changements saisonniers très progressifs de la nébulosité.
Les améliorations de la résolution et de la sensibilité des télescopes terrestres ont mené à la découverte actuelle. Les observations ont employé l'optique adaptative, dans laquelle un miroir flexible, actionné par des vérins pilotés par ordinateur, compense rapidement les déformations provoquées par turbulence atmosphérique terrestre. Ces déformations provoquent le scintillement bien connu des étoiles. En utilisant le système d'optique adaptative, les détails de 300 kilomètres sont visibles à 1,3 milliards de kilomètres, équivalent à lire un permis de conduire à une distance de 100 kilomètres.
http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA06112
En plus des nuages au-dessus du pôle sud, les images du Keck montrent, comme des données précédentes le laissaient supposer, un continent très brillant de la taille de l'Australie, qui pourrait être une montagne gelée, entouré de régions sombres, qui pourraient être des océans d'éthane ou des terres recouvertes de goudron. Michael Brown, professeur d'astronomie planétaire et auteur d'un article sur le sujet, est enthousiasmé à la vue de ces images, car pour lui, elles sont les plus spectaculaires obtenues de la surface. Elles sont si détaillées que les spéculations sur une géologie de Titan, lorsque l'énigme des surfaces brillantes et sombres sera résolue par les sondes Cassini et Huygens, pourront commencer.
Cassini recherchera les nuages de Titan, au cours de sa vie (4 ans) autour de Saturne. Les changements dans leur distribution au cours de la saison suivante aideront à expliquer le processus de leur création. Huygens devrait se poser non loin du continent brillant.
Press Release from Caltech Media Relations
http://pr.caltech.edu/media/Press_Releases/PR12323.html
Afin d'aider les scientifiques qui préparent l'arrivée de Huygens sur le sol de Titan, les Japonais, avec leur télescope Subaru (8,2 m) installé à Hawaï sur le Mauna Kea, ont mesuré des vents de 756 km/h dans la stratosphère du satellite de Saturne. De nouvelles observations indiquent que le vent souffle dans la même direction que la rotation de Titan et que les vents stratosphériques sont plus faibles, environ 425 km/h, près des régions équatoriales, comme le prévoient les modèles de jet-stream .
Il est difficile mesurer à distance la direction des vents sur Titan parce que l'atmosphère supérieure de Titan se compose d'une brume orange d'hydrocarbures (molécules d'hydrogène et de carbone) sans repères particuliers pouvant servir à détecter un mouvement. Ces mesures doivent compléter les mesures locales faîtes par la sonde Huygens au cours de sa descente. L'acquisition de la direction et de la vitesse des vents est importante pour comprendre la dynamique des atmosphères planétaires et en particulier la dynamique des corps qui tournent lentement, comme Titan dont la journée dure 16 jours terrestres.
C'est avec le HIPWAC (Heterodyne Instrument for Planetary Wind And Composition)
couplé au télescope que les japonais ont effectué les mesures. Le HIPWAC
est un appareil qui peut mesurer la vitesse et la direction du vent en se
basant sur les légères variations du rayonnement infrarouge des molécules
en mouvement contenues dans l'atmosphère de Titan. Ce déplacement provoque
une modulation de la fréquence interrogatrice, tout comme la variation de
la fréquence sonore du train qui s'approche, puis qui s'éloigne de
l'observateur. C'est l'effet Doppler-Fizeau, plus connu sous le nom de
Doppler. Doppler et Fizeau sont deux scientifiques qui ont étudié le
phénomène. Le décalage de fréquence est proportionnel au déplacement.
Aussi sur Titan, le déplacement des molécules modulent le rayonnement
infrarouge que le HIPWAC traite pour en extraire la vitesse et le sens du
vent. Pour obtenir une précision acceptable le HIPWAC possède une
résolution spectrale 200 fois supérieure aux appareils terrestres actuels
et il est capable de discriminer une fréquence parmi 100 millions.
En plus des
Japonais, l'université de Maryland, l'université de Hawaï, l'université de
Cologne (Allemagne) et le Challenger Center for
Space Science Education ont participé aux recherches.
Chandra a vu l'atmosphère de Titan
http://chandra.harvard.edu/photo/2004/titan/titanpathcomp_scale.jpg
Il est rare qu'un objet passe dans la ligne de mire de la Terre. Pourtant,
le 5 janvier 2003, Titan est venu occulter partiellement la nébuleuse du
Crabe, qui est un puissant émetteur de rayons X. Ainsi, le satellite en bande X Chandra a pu déterminer que
l'atmosphère de Titan s'étendait à 880 km soit plus de 10% que ce que les
chercheurs pensaient, selon les mesures effectuées en 1980 par la sonde
Voyager. Le passage de Titan (diamètre de 1 seconde d'arc = pièce de 10
cts à 4 km) a diminué le flot de rayons X issus de la nébuleuse. Cette
diminution est proportionnelle à la taille du satellite de Saturne et de
son atmosphère. Tous les 30 ans Saturne et Titan passent "à
proximité" de la nébuleuse du Crabe. C'est la première fois que ce phénomène
fut visible depuis la Terre. La prochaine fois ce sera en 2267. Il était
temps de faire une radio.
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