Univers primordial
Pour comprendre l' Univers primordial, WMAP, sonde au regard perçant, a
examiné les fluctuations de l'horizon cosmologique. De ses
informations, l'âge, la géométrie et l'évolution de l'Univers se révèlent
à nous.
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http://map.gsfc.nasa.gov/ContentMedia/L2_990425_72.jpg
Pour minimiser les perturbations environnantes et pour obtenir de
meilleures
WMAP doit toujours se tourner à l'opposé
du Soleil. La figure ci-contre montre comment fut cartographiée,
grâce à la rotation de la Terre autour du Soleil, la voûte céleste
à partir du point Lagrange L2, trimestre après trimestre. Le point Lagrange L2 marque l'endroit où se combine les forces gravitationnelles de la Terre et du Soleil. Les forces centripètes des 2 astres s'équilibrent ce qui crée une zone de stabilité remarquable, accompagnant la Terre dans sa course autour de l'astre du jour. Cette zone est l'endroit rêvé pour parquer des satellites et les y maintenir, sans effort. De plus, à cette distance, le satellite est tenu à l'égard des perturbations radioélectriques et magnétiques, entre autres, de la Terre. De plus l'environnement thermique y est stable et l'observation est rendue efficace à 100% en tournant le dos au Soleil, à la Lune et à la Terre, grâce à un panneau de protection, afin de minimiser les perturbations.
http://map.gsfc.nasa.gov/m_mm/statusArt/990530_72.jpg La trajectoire des 4 orbites d'insertion dépend du jour du lancement par rapport au cycle lunaire et de l'instant où aura lieu la réaction de gravitation pour atteindre L2. La croisière est d'à peu près 100 jours à la fin des orbites d'insertion. La fenêtre de lancement est d'environ 20 minutes par jour pendant 7 jours tous les 2 mois. Une fois mis en orbite autour de L2, le satellite y décrit une orbite en figure de Lissajous* tel que le vecteur Terre-sonde reste compris entre 1 et 10 degrés, hors de l'alignement du vecteur Soleil-Terre pour maintenir des communications satisfaisantes et éviter les éclipses. Seulement 4 manœuvres par an sont nécessaires pour maintenir WMAP sur cette orbite. * Jules Antoine Lissajous (4/03/1822 - 24/06/1880) s'est intéressé aux ondes et développa une méthode optique pour l'étude des mouvements vibratoires. En radio et en électronique pour connaître un signal de fréquence inconnue, un signal de fréquence connue est appliqué sur la plaque de déviation horizontale d'un tube cathodique et le signal dont on veut mesurer la fréquence est appliqué sur la plaque de déviation verticale, la figure résultante (le quotient) est alors un multiple ou un sous-multiple des deux fréquences. http://www.cs.ubc.ca/nest/imager/contributions/scharein/knot-theory/lissajous.html
Des mesures en haute résolution de l'anisotropie du rayonnement fossile sur des régions limitées du ciel, succédèrent aux plates-formes basées sur Terre ou à bord de ballons. La priorité des missions spatiales est de cartographier tout le ciel avec une résolution angulaire < 0,3° où le retour cosmologique est important et les données ne peuvent être aisément obtenues d'aucune autre manière. Les caractéristiques optiques de WMAP sont de 1,4 m x 1,6 m sur les réflecteurs primaires, ce qui donne une résolution angulaire < 0,25° à la fréquence la plus élevée (90GHz).Le tableau ci-dessous indique les résolutions angulaires obtenues pour chacune des 5 bandes de fréquence de WMAP. La valeur donnée correspond à la largeur à mi-hauteur (full width at half maximum: FWHM) de la courbe de réponse (gaussienne) du faisceau, en degrés. Les mesures définitives des propriétés de faisceau principal ont été obtenues à partir des observations de la planète Jupiter, sur orbite. Ces informations seront utilisées pour déterminer la réponse efficace du faisceau sur le ciel d'après la moyenne azimutale qui se produit à partir d'observations d'un pixel donné avec une gamme d'orientations du faisceau. Cette information complète sera disponible avec les données de la carte de ciel quand elle aura été traitée.
Lors du premier gonflement du grumeau, sa taille est donnée par la distance parcourue par une onde de pression pendant 300 000 ans (avant que les photons ne s'échappent) dans l' Univers âgé de 15 milliards d'années. Dans un tel milieu, l'onde de pression se déplace à peu près à la vitesse de la lumière. La dimension du grumeau est donc de 300 000 années-lumière, pour une lumière qui se déplace en ligne droite. Compte-tenu de la dilatation d'un facteur 1 000, sa taille apparente sera de 1°. D'où la conclusion, l'Univers est plat. C&E 391 Archéops (Azar Khalatbari)
Durant les premières 300 000 années, la température de l' Univers excédait les 4 000 °K et l'hydrogène était toujours ionisé. L'électron de l'atome d'hydrogène était si excité qu'il ne pouvait pas se liait d'amitié avec son proton. Ainsi, l' Univers primitif était une soupe bouillante de protons et d'électrons très excités. Ce gaz chaud émettait constamment des particules de lumière appelées photons qui diffusées et étaient réabsorbées et qui sont finalement la source du rayonnement fossile. Tant que le gaz restait ionisé, ces particules pleines d'énergie restaient en interaction avec les photons, électrons et protons pour former un simple fluide brûlant. Le comportement du fluide a des implications sur le déplacement des ondes à travers le gaz. Si nous pouvions trouver un enregistrement fossile de ces ondes, nous pourrions étudier une grande quantité de propriétés sur le milieu dans lequel elles se déplacèrent et ainsi connaître les propriétés physiques de l' Univers d'antan. Notre grande chance, c'est que le rayonnement fossile contient cet enregistrement fossile. Lorsque WMAP observa le fond de ciel, il regarda en arrière l'instant où les électrons libres rayonnèrent pour la première fois. Cet horizon cosmologique, comparable à la surface des nuages, est appelée "surface de diffusion finale" (surface of last scatter) par les anglo-saxons. S'il y avait des caractéristiques marquées sur cette surface extérieure (régions plus brillantes ou plus sombres que la moyenne), elles resteraient marquées jusqu'à aujourd'hui, car la lumière émise voyage à travers l'Univers sans difficulté. Ainsi les observations du rayonnement fossile sondent directement les conditions physiques de cette époque, c'est-à-dire 300 000 ans après le Big bang.
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Lors des premières mesures, le rayonnement fossile paraissait homogène. Cette homogénéité serait due à la libération progressive des photons qui s'est effectuée en ~ 10 000 ans, un clin d'œil à l'échelle cosmologique. Lorsque WMAP mesura le rayonnement fossile sur tout le ciel, il le trouva pas tout à fait uniforme. Il y avait d'infimes variations ou des fluctuations (1.10- 6 par rapport à 2,7°K). Il y a un certain nombre de causes qui peuvent produire d'infimes différences de températures du rayonnement fossile:
Différents phénomènes
physiques sont donc responsables de chacun de ces effets et c'est en étudiant
le rayonnement fossile que les scientifiques vont pouvoir déduire
maintenant une multitude d'informations sur l' Univers d'autrefois.
L'amplitude et la position des fluctuations de température dépendent du contenu de l' Univers (ici, un Univers ouvert).
Le comportement de la fluidité de l' Univers primordial dépend aussi de la densité relative des électrons et des photons. Plus il y a d'électrons (et protons), plus fort est leur réponse à la gravité. Ceci conduit à une augmentation des premiers et troisièmes pics produits par le fluide tombant dans des puits de gravité et une suppression du deuxième pic provoquée par le fluide en sortant. C'est ainsi qu'en mesurant la hauteur relative des pics du spectre de fluctuation, les chercheurs sont capables de déterminer la densité relative du nombre de protons et d'électrons. L'accroissement du rapport d'électrons par rapport aux protons a pour effet de diminuer la propagation dans le fluide. Puisque le fluide se déplace plus lentement, les oscillations secondaires se produisent à de plus grandes échelles. Cet effet décale l'endroit des derniers pics dans le spectre de fluctuation.
La propagation du rayonnement fossile de l'horizon cosmologique à nous est affectée des fluctuations gravitationnelles le long de la ligne de visée. Les photons tombant dans des puits gravitationnels accumulent de l'énergie. Ils en perdent lorsqu'ils les remontent. Si l'Univers est plat et composé entièrement de matière, ces 2 effets s'annulent et les protons ne sont pas perturbés le long de la ligne de visée. S'il y a une constante cosmologique, la profondeur des puits gravitationnels se dégrade en fonction du temps. Ainsi, un proton qui tombe dans un puit gravitationnel profond donnera l'apparence qu'il est peu profond. Cet effet a pour conséquence de légèrement accroître l'énergie du proton le long de la ligne de visée. Un autre photon qui traverse une région de faible densité (qui produit des "collines" gravitationnelle) perdra de l'énergie tout en en gagnant pendant la descente et donnera l'impression d'un différentiel plus important. A cause de cet effet, un modèle ayant une constante cosmologique aura des fluctuations additionnelles sur de grandes échelles angulaires. Des mesures à grand angle sont plus sensibles aux variations dues aux puits de gravité qu'au décalage vers le rouge (red shift) qui lui est dû à l'effet doppler.
Les fluctuations à une grande échelle: Z > 500.
Pour François Bouchet de l'IAP (Institut d'Astrophysique de Paris) les pics suivants le pic principal, qui contient le maximum d'énergie concentré sur les grumeaux de 1°, indiquent que les petits grumeaux sont en train de s'effondrer. Mais leur hauteur relative signifie qu'il y a une dissipation d'énergie entre 2 battements successifs: le grumeau est légèrement freiné dans son gonflement. Or, seule la gravitation, exercée par d'éventuels baryons (particules ordinaires lourdes de la matière: protons, neutrons) peut l'empêcher de gonfler. La hauteur des 2 pics renseigne les chercheurs sur le pourcentage de baryons présent dans l'Univers et leur permet d'annoncer que l'Univers ne contient que 5% pour Archéops (2002) et 4% pour WMAP (2003) de matière ordinaire. C&E 391 Archéops (Azar
Khalatbari)
WMAP a mesuré non seulement les fluctuations de températures du rayonnement fossile, mais aussi sa polarisation. Bien que personne n'ait encore décelé la polarisation du rayonnement fossile (CMB), les modèles théoriques prévoient son existence à une amplitude discernable par la sonde WMAP. La lumière du Soleil diffusée au loin par la brume ou celles des photons du rayonnement fossile diffusés par les électrons libres dans l' Univers primordial, est souvent polarisée. Cet effet se produit parce que la diffusion transversale électron-photon dépend de la polarisation du photon entrant (qui correspond à la direction du champ électrique du photon). En raison de cet effet, nous pouvons sonder les propriétés des électrons que le photon rencontre pendant qu'il se propage de l'horizon cosmologique à WMAP. A ce moment de la discussion, nous pourrions objecter qu'il n'y avait plus aucun électron libre lorsque l' Univers primordial se refroidit en-dessous de 4 000° K. Heureusement, ce n'est pas vrai. Une fois que les étoiles commencèrent à rayonner, leur radiation ionisèrent les atomes d'hydrogène libérant ainsi des électrons. Ces électrons libres produiront des fluctuations de la polarisation du rayonnement fossile qui sont potentiellement discernables.
Le terme de nucléosynthèse fait référence à la formation des éléments lourds, noyaux atomiques possédant plusieurs protons et neutrons, après la fusion des éléments légers. La théorie du Big bang nous enseigne que l' Univers primordial était très chaud. Une seconde plus tard, la température a chuté à 10 milliards de degrés et l' Univers, qui mesurait 10 années-lumière, baignait dans un océan de neutrons, protons, positrons (anti-électrons), photons et neutrinos. Lorsque l' Univers se refroidit, les neutrons soit dégénérèrent en protons et électrons, soit se combinèrent avec des protons pour fabriquer le deutérium, qui est un isotope (neutrons supplémentaires) de l'hydrogène. Au cours des 3 premières minutes, la plupart du deutérium s'est combiné pour donner l'hélium. Des petites quantités de lithium furent produites en même temps. Ce processus de fabrication des éléments légers fut appelé "nucléosynthèse primordiale" ou BBN (Big Bang nucleosynthesis) par les anglo-saxons .
Si les résultats n'avaient pas été en accord avec la théorie, aurait été remis en cause:
http://map.gsfc.nasa.gov/ContentMedia/990403b.jpg
Les courbes ci-dessous représentent l'expansion ou la contraction selon les divers scénarios envisagés de l'évolution de l' Univers.
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http://map.gsfc.nasa.gov/m_uni/uni_101bb2.html Preuves et démenti
http://map.gsfc.nasa.gov/ContentMedia/MAPevo1588_72.jpg Cette image nous montre les divers stades de l'évolution du rayonnement fossile vers l' Univers d'aujourd'hui pour répondre à la question:"Qu'est-il arrivé autrefois pour produire le ciel d'aujourd'hui?" . Les scientifiques commencent à voir le phénomène des premiers instants de l' Univers: l'inflation (ce rapide mouvement d'expansion une seconde après sa naissance). Ils ont éliminé le cas d'école du retour en arrière (Big crunch), mais il en reste d'autres qui supportent les nouvelles preuves. Comme nous le voyons sur les diverses courbes d'expansion possible, nous sommes à la croisée des chemins, où toutes se confondent. Il est donc difficile d'en privilégier une. La question suivante peut être: "Qu'adviendra-t-il plus tard ?" Les nouvelles données de WMAP furent combinées et comparées avec d'autres mesures cosmiques (amas galactiques, concentration de nuages sur la raie Lyman alpha, supernovae, etc...) et une nouvelle compréhension unifiée de l' Univers fut trouvée:
Pour rendre ce tour d'horizon plus complet, il faut tenir compte des avis opposés. Le plus pertinent est celui de Mr Magnan, Astrophysicien, professeur à l'Université de Montpellier et au Collège de France. Selon lui: "Tant qu'un cadre théorique plus solide ne sera pas disponible, nous nagerons en pleine spéculation et tant que des mesures directes n'en apporteront pas la preuve, les mesures seront toujours entachées d'incertitudes, notamment à cause du bruit de fond cosmique. D'autre part on peut montrer que pour avoir accès aux caractéristiques complètes de l'expansion, et notamment son ralentissement, il faudrait mesurer l' Univers de façon suffisamment précise sur au moins une dizaine de milliards d'années de lumière car en notre « voisinage » l'expansion d'un Univers fini ne se distingue pas de celle d'un Univers infini. Or notre exploration se limite à quelques milliards d'années". Sur l'infini, il ajoute que: "le modèle infini ne peut pas être mis en rapport avec le réel, un tel rapport supposant une mesure et un monde infini étant par essence hors d'atteinte de toute mesure. L'expérience qui consisterait à «vérifier» que notre Univers serait infini est une expérience qui, du fait même des propriétés de l'infini, est incapable de fournir un résultat dans un délai fini. Et une expérience dont on sait par avance qu'elle ne fournira pas de résultat n'est évidemment pas acceptable".
La platitude de l' Univers ne l'émeut pas outre mesure car nous n'avons accès qu'à une partie du contenu, celle de l' Univers "visible" c'est-à-dire celui qui est étudié actuellement. C'est comme si une petite partie du globe terrestre était étudiée. A l'échelle humaine, la Terre est plate. Une autre incompatibilité existerait entre le monde subatomique et le monde astronomique. Chacun décrit parfaitement son domaine, mais la mécanique quantique est inconciliable avec la relativité générale. Einstein a trouvé l'expansion par le calcul tandis que Hubble la mettait en évidence par l'observation et on n'insistera jamais assez sur le fait que c'est la conjonction de ces deux démarches qui fait la grande force de ce modèle. La mécanique quantique rend compte parfaitement des fluctuations quantiques. Par contre la fuite des galaxies ne peut pas s'expliquer dans ce cadre. Aucune théorie ne relie ces deux mondes que 1060 secondes séparent (10-43 pour le monde quantique et 1017 pour l'âge de l' Univers). Seul le développement de la physique théorique permettra d'expliquer ce que les mathématiques ont produit. Alors, il faudra sans doute réinterpréter les mesures actuelles. Quant à la question de plusieurs Univers, dont certain (parmi le public) sont friands, il déclare:"l'existence d'autres Univers n'est pas plus fondé d'un point de vue scientifique que de disserter sur les dieux, les anges ou les démons. D'autres disciplines peuvent se le permettre, pas la science". Je me aussi suis permis d'extraire de son site et de reproduire dans son intégralité: "La morale de cette histoire, je la tire d'un article de Steven Weinberg paru dans Nature (Vol. 385, 20 mars 1997, p. 213) consacré à une réflexion sur la question des particules dites « élémentaires ». Je cite:
A lire absolument, afin de se faire une opinion: Christian Magnan L'infini, ça n'existe pas ! Page d'accu eil:http://www.dstu.univ-montp2.fr/GRAAL/perso/magnan/index.html C&E 392 Entretien (Azar Kalatbari)
La fin de l' Univers sera, peut-être ou non, décrite ainsi. 1000 milliards d'années après le Big bang, commencent le printemps des étoiles, sorte de renouveau qui durera jusqu'à 1014 années. Elles auront alors consommé tout le gaz des galaxies. Déjà aujourd'hui, il ne se forme plus que quelques dizaines d'étoiles par galaxie. Comparé aux centaines de milliards qu'elles contiennent, c'est très peu. La fin de l' Univers sera, peut-être ou non, décrite ainsi. 1000 milliards d'années après le Big bang, commencent le printemps des étoiles, sorte de renouveau qui durera jusqu'à 1014 années. Elles auront alors consommé tout le gaz des galaxies. Déjà aujourd'hui, il ne se forme plus que quelques dizaines d'étoiles par galaxie. Comparé aux centaines de milliards qu'elles contiennent, c'est très peu. Vers 1020 années, toutes les galaxies seront évaporées. C'est la fin de la matière organisée. Maintenant 2 cas se présentent :
Les scientifiques ont fait une découverte
inattendue dans un mini Big bang. Ils ont recréé la température qui régnait dans l’ Univers
primitif, pendant la première µs (microseconde)
et les événements ne se sont pas déroulés tout à fait comme
prévu. Les scientifiques pensaient bien connaître l’interaction énergie-matière
et la force électronucléaire forte avant d’entreprendre des expériences
dans le RHIC (Relativistic Heavy Ion Collider). Mais les résultats font
apparaître une faille dans le raisonnement selon Steven Manly,
professeur à l’université de physique et d’astronomie de Rochester
et co-auteur de ce papier en date du 17 nov 2002.
La nature des interactions dans un milieu chaud et dense ou au
moins ses manifestations, change selon l’angle avec lequel elle est
regardée. Les chercheurs en ignorent la raison. De nouveaux morceaux
furent ajoutés au puzzle et ils sont en train d’essayer de voir
comment cela s’emboîte. Au
RHIC à Brookhaven, New-york, Manly et ses collaborateurs qui
travaillent sur le programme PHOBOS, ont voulu sonder la nature de la
force électronucléaire forte qui permet la cohésion de l’atome. Ils
ont projeté 2 atomes d’or, l’un contre l’autre pour tenter de créer
un plasma de quark-gluon, représentant une brève période où la température
est des dizaines de milliers de fois plus élevée qu’à l’intérieur
des étoiles les plus chaudes. Des particules jaillissent de cette soupe
primordiale sans se heurter avec d’autres particules. C’est un peu
comme si nous désirions sortir d’une pièce bondée, le plus
difficile étant de sortir.
La vigueur des interactions entre
les particules dans ce plasma, déterminée
par la force du flot de particules observées avec minutie, peut révéler
beaucoup de choses sur les forces opérant à de telles températures. Pour
simplifier leurs observations, les chercheurs ont projeté l’un contre
l’autre des atomes d'or sur une trajectoire légèrement décentrée
de sorte que la zone de l'impact ne soit pas de forme circulaire, mais plutôt ovale. Ceci afin de forcer les flots de particules à
s’orienter vers l’une des extrémités de l’ovale pour en savoir
plus sur le plasma plutôt que sur une particule adjacente, chargée.
Les différences dans la quantité de particules s'échappant à
l’extrémité opposée devait révéler quelque chose sur la nature du
plasma et peut-être quelque chose sur la force électronucléaire forte
elle-même. Mais une surprise attendait les chercheurs. Au moment où les atomes se sont heurtés, les particules prirent plus de temps de sortir à l’extrémité de l’ovale que sur les côtés, plus loin de l’impact. Cela défit la loi d’invariance *. « Lorsque les résultats furent présentés à la conférence de Stony Brook, l’assistance n'en croyait pas ses oreilles » raconte Manly. « Ils dirent que ce n’était pas possible. Il y a une violation de la loi d’invariance ». Mais nous sommes allés au-delà de nos résultats pendant plus d'une année et cela se vérifient. Hormis que les scientifiques aient déclaré qu’il leur manquait un morceau du puzzle, la compréhension du phénomène sera plus longue que prévue. Non seulement les physiciens doivent mesurer l’impact où les atomes se sont rencontrés, mais ils doivent aussi mesurer la longueur du plasma, transformant ainsi un problème bidimensionnel en un problème tridimensionnel. Comme dit Manly "cela augmente considérablement la complexité du traitement de chaque nouvelle modélisation".Modéliser et comprendre de telles collisions est extrêmement important car le chemin qui mène à la condensation du plasma, comme celui de la vapeur d’eau contre une porte de douche, peut expliquer le mécanisme qui donne sa masse à la matière. La provenance de la masse fut longtemps une énigme pour les physiciens. Manly souhaite pouvoir comprendre exactement le comportement du plasma quark-gluon tel qu’il est, pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. La compréhension de toute la dynamique de la collision est vraiment capitale pour obtenir les informations attendues. «Il est possible que nous ayons un indice réel de quelque chose de fondamental, qui est quelque chose de différent que nous ne comprenons pas » et ajouta-t-il en souriant: «encore !». Source: University Of
Rochester *La notion d'invariance d'échelle s'appréhende, comme une non propriété : l'absence d'échelle caractéristique. En d'autres termes, on ne peut pas identifier dans le système ou le signal étudié des échelles jouant un rôle spécifique : on doit considérer que toutes les échelles interviennent simultanément. C'est cette «non propriété» que l'on nomme couramment phénomène d'invariance d'échelle, comportement en loi d'échelle ou simplement loi d'échelle, sans chercher à être plus précis, et qui est communément désignée de façon très économique en anglais par scaling. Un renversement de perspective permet également d'envisager l'invariance d'échelle comme la signature de l'existence d'une organisation forte dans les données ou les systèmes. En physique, par exemple, les propriétés d'invariance et de quantités conservées rendent compte, de façon fondamentale, de la structure des systèmes. Lois
d'échelle, fractales et ondelettes Pour tout
savoir sur WMAP:
(voir C&E n° 346 et 391)
Jean-Pierre Luminet Directeur de recherches au C.N.R.S. pour son Univers chiffonné : http://darc.obspm.fr/luminet.htmlretour à Matière, matière noire sommaire formulaire |
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