La Carène et Eta carinae

     Située dans l'hémisphère australe, la Carène ressemble à un losange couché et étiré vers la Poupe. A un cet endroit, se trouve l'étoile Canopus (à 300 al et 14 000 fois plus lumineuse que le Soleil) qui sert de phare aux sondes interplanétaires. Puis en remontant se trouve l'étoile Miaplacidus (à 110 al et 210 fois plus lumineuse que le Soleil). Nous sommes à proximité de la nébuleuse de La Carène. Elle est visible à l'œil nu, mais dans un petit instrument elle apparaît riche, très complexe et divisée en secteur par des nuages de poussières interstellaires. C'est dans ces nuages moléculaires que se trouve la supergéante h Carinae.

    A proximité de la Croix du Sud, la nébuleuse de la Carène est une région particulièrement riche en formations d'étoiles, dans notre Galaxie. Dans ce milieu sont localisées les premières et les dernières phases de la vie d'une étoile. On y trouve de nombreuses étoiles jeunes et chaudes dont le rayonnement UV ionise les gaz qui les entourent. La couleur rouge est due à la raie Lyman a de l'hydrogène.

mise à jour le 20/03/01: image X
   "              le 14/01/03: dernières nouvelles et que craignons nous ?

 

NGC 3324 ou Trou de Serrure

nébuleuse du Trou de Serrure (Keyhole)  ou NGC 3324 et Eta carinae
Credit: NOAO, NSF; Copyright: AURA

 

    Les anglo-saxons ont donné le nom de nébuleuse du Trou de Serrure (Keyhole) , à  NGC 3324, à cause de sa  forme inhabituelle.  Distante d'à peu près 9 000 années-lumières, c'est une petite région de la nébuleuse de la Carène contenant beaucoup de poussières. Ces nébuleuses sont créées par des étoiles mourantes, comme Eta Carinae, ci-dessous. En explosant, elles ensemencent l'espace de leur résidus et donnent de vastes nuages de gaz et de poussières. Une découverte récente montre de grandes structures de nuages de gaz moléculaires. Il y en a beaucoup dans la Galaxie. Plus tard, ces nuages peuvent être le siège de pouponnières de systèmes solaires. Leur détection se fait grâce aux étoiles placées derrière, qui les éclairent.

 

Eta carinae ( h Carenae )

  Cette image d'Eta Carinae dans le visible prise par le télescope Hubble révèle 2 bulbes de gaz en expansion rapide de part et d'autre de l'étoile agonisante. Ils s'éloignent en sens opposé à la vitesse de 2 millions de km/h. La région interne, visible sur l'image de Chandra et qui n'avait jamais été résolue auparavant, apparaît être associée à un disque de gaz en rotation rapide, expulsant vers l'extérieur un jet perpendiculaire à très haute vitesse. Dimension de l'image: 18 arcsec.

http://chandra.harvard.edu/photo/0099/0099_optical_lg.jpg

etacarinae_hst2_big.jpg (38331 octets)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://hubblesite.org/newscenter/archive/1996/23/

    Sur cette image, prise en septembre 1998 par Hubble et qui a subi un traitement informatique sophistiqué avec 3 images prises séparément dans le vert, le rouge et le bleu, voici une étoile au bord de la destruction.

    C'est une binaire (comprenez: 2 étoiles tournant l'une autour de l'autre) très massive entourée de poussières. Leur masse de 100 fois celle du Soleil (70 et 30) en fait un excellent candidat pour une supernova. L'ensemble est très instable. En 1843,  une explosion en a fait l'étoile la plus brillante du ciel austral. A cette époque, elle a éjectée une masse équivalente à 3 fois le Soleil à la vitesse de 1000 km/s. Elle brille comme 5 millions de Soleil. Elle est située dans la nébuleuse NGC 3324, le Trou de Serrure à 10 000 al de nous. Elle serait le seul phénomène à émettre naturellement un rayonnement LASER. Elle fluctue au rythme de 5 années environ.

      Nous voyons très clairement les 2 lobes, baptisés "homuncule" (NGC 3372), qui continuent à se déployer à la vitesse fabuleuse de 600 km/s et  s'étendent sur 1 al d'un bout à l'autre, soit 9 500 milliards de km, la région centrale très chaude ainsi que d'étranges raies sombres. Les lobes sont remplis de bandes de gaz et de poussières lesquelles absorbent la lumière bleue et l'ultra violette émise par le centre. Le rougeoiement extérieur environnant est composé de matières se déplaçant à grande vitesse et qui furent éjectées lors de l'explosion du siècle dernier. Les matériaux qui se déplacent à plus de 2 millions de km/h sont composés d'azote et d'autres éléments formés à l'intérieur de l'étoile massive. Sont-ils un indicateur sur la future explosion en supernova, telle est la question que se pose les scientifiques ? 

    La lumière bleu-blanc plus proche du centre est due à la matière éjectée. A la différence de la partie extérieure des lobes, des poches de  matière pleine de poussières, réfléchit la lumière de l'étoile. Leur diamètre: 200 millions de km. Le lobe de gauche se rapproche de nous et l'autre, s'éloigne de nous. 

    Beaucoup pensent qu'au centre se trouveraient 2 étoiles qui interagissent l'une sur l'autre. Lorsque les étoiles passent au plus près l'une de l'autre, à 500 millions de km tous les 5,5 ans, des excès de fièvre sont enregistrés. Leurs vents stellaires se percutent. De ce violent brassage apparaîtrait, au centre, des températures de 60 millions de degrés, selon les scientifiques intéressés par le comportement de cet objet, qui ont observé le rayonnement X. Il pourrait y avoir du phagocytage de l'une par rapport à l'autre, pour expliquer une telle débauche d'énergie.

       Augusto Damineli de l'université de Sao Paulo au Brésil qui l'étudie depuis quelques années avait prédit avec succès un regain d'activité. Il a déterminé l'orbite très allongée, effectuée en 5,5 ans. Et surtout trouvé les interactions de particules entre leur vent stellaire respectif, responsable de l'accroissement périodique d'activité. De plus, il a trouvé un anneau de poussières et de gaz important rassemblant l'équivalent de ½ masse solaire. De même, l'équipe de Pat Morris de l'université d'Amsterdam, travaillant avec le télescope ISO, a trouvé une grande quantité de poussières froides totalement indétectables autrement. Une équipe de l'ESO a complété les résultats en détectant un tore de poussières de 15 masses solaires, perpendiculaire aux lobes et de 5 al.

    Assisterons-nous au sursaut occasionné par l'ultime flambée de l'hydrogène, transformant l'étoile en géante dépouillée de son enveloppe d'hydrogène et brûlant son cœur d'hélium pour finir dans une explosion qui inondera le milieu ambiant de carbone, nickel, fer et autres éléments lourds qui ne peuvent être fabriqués qu'à ce moment-là ?

   Aujourd'hui nous pouvons raconter son histoire qui commença, il y a quelques milliers d'années, lorsque l'une des deux étoiles vit son régime se modifier. Son enveloppe s'est dilatée et l'étoile se trouva en grande instabilité. Lors du passage rapproché du compagnon, de la matière fut éjectée et forma le tore. En 1843, une crise plus importante éjecta de la matière, en provenance des couches profondes de l'enveloppe, en grande quantité. De forme sphérique, cette bulle heurta le tore qui s'arrêta de croître dans la région équatoriale. Il ne restait plus qu'à la masse de gaz de gonfler de chaque côté du plan équatorial, c'est-à-dire de l'endroit où est situé l'anneau de poussières. D'où la présence aujourd'hui des 2 lobes de 2,5 masses solaires.

coordonnées

  • constellation:                la Carène
  • Ascension droite:        10h45m04s
  • Déclinaison:                  - 59°41m03s
  • distance:                        7 000 al

Image X par Chandra

L'image X révèle un coeur chaud

NASA/CXC/SAO

 

  L'image X ci-dessus (71 sec d'arc de côté), révèle un cœur chaud. Le point central brillant est Eta carinae vue sur les images précédentes. On y remarque 3 structures distinctes: une, extérieure, en forme de fer à cheval de 1 à 2 al de diamètre, un noyau de 3 mois-lumière de diamètre et une source centrale de moins d'un mois-lumière de diamètre. Ces 3 structures représentent l'onde de choc produite par la matière éjectée du centre à une vitesse hypersonique. Le choc a élevé la température de 60 millions dans les régions centrales à 3 millions de degrés en périphérie. L'énergie émise est de 5 millions de fois celle du Soleil. Eta carinae est en état instable et peut se transformer en supernova à n'importe quel moment. Elle est située à 7 000 al de la Terre, ce qui en cas d'explosion, ne représente aucune menace, mais plutôt un joli spectacle, selon les scientifiques.

Dernières nouvelles

 Eta carinae pourrait être en réalité composée de 2 étoiles. La preuve pourrait venir cet été où on s'attend à ce qu'elle se manifeste à nouveau.

   Les scientifiques pensent que le cycle du rayonnement X peut être lié au petit compagnon. Lorsqu'une étoile est en orbite autour d'une autre, leurs vents stellaires entre en conflit produisant, en alternance, de fortes et faibles émissions de rayons X .

   Si la théorie des 2 étoiles est juste, le prochain pic se produira cet été. Elle a déjà doublé sa brillance en 18 mois. Les scientifiques ont déjà prévu d'observer Eta carinae sur toutes les longueurs d'onde sur Terre et dans l'espace. Ce sera l'événement astronomique le plus observé de l'histoire.

Que craignons nous ?

  Le danger d'une supernova réside dans la quantité de rayons gamma émis. Ils sont plus énergétiques que les rayons lumineux ou autres rayons X. Ils arrivent sous forme de particules qui cassent les molécules et les atomes. Ainsi ils interagissent avec l'azote de l'atmosphère terrestre, qui en contient 70% et le transforme en azote atomique et oxyde d'azote lesquels détruisent l'ozone.

  Des études séparées montrent que l'exposition à des particules hautement énergétiques en provenance de l'espace, à la longue peuvent causer des mutations génétiques. Les mutations génétiques ne sont pas forcément de mauvaises choses et peuvent être considérées comme bénéfiques pour l'évolution des espèces. Voir Géminga.

 

retour à étoile , Menzel 3 (Fourmi)

 

apod: http://antwrp.gsfc.nasa.gov/apod

nasa: http://www.nasa.gov

Chandra center: http://chandra.harvard.edu/

 

 

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