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Arecibo trouvera-t-il des galaxies noires ?

04/02/05

   Equipé de son nouvel oeil, le radiotélescope d'Arecibo du National Science Foundation (NSF), le plus grand radiotélescope au monde et le plus sensible de sa catégorie,  a commencé, le 5 février 2005, sa longue période de surveillance des galaxies lointaines, à la recherche de galaxies insaisissables dépourvues d'étoiles ou "galaxies noires".

    Les astronomes d'Arecibo espèrent que la nouvelle surveillance du ciel aura comme conséquence un recensement complet des galaxies au-delà de 800 millions al, sur presque un sixième de la voûte céleste, soit environ 7 074 deg2 (degrés carrés).  Pour mémoire, la totalité de la voûte céleste fait 64 800 deg2. Mais faisons connaissance avec le radiotélescope d'Arecibo.


   Suspendue à 150 m au-dessus du réflecteur, il y a une plate-forme de 900 tonnes.  Semblable à la conception d'un pont, elle est accrochée entre ciel et terre par dix-huit câbles, qui sont fixés par trois piliers renforcés. Un mesure 111 m de haut, et les deux autres font  81 m de haut. Chacun des trois sommets est à la même altitude. Credit: Arecibo Observatory
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    Situé dans l'île de Porto Rico (Caraïbes), dans la jungle, au nord-est de Porto Rico, les américains ont fait d'une cavité naturelle le radiotélescope d'Arecibo. Sa construction débuta au cours de l'été 1960 et l'inauguration eut lieu le 1/11/63. Il possède un réflecteur grillagé de 305 m de diamètre au dessus d'une vallée karstique naturelle. La surface collectrice mesure 73 000 m2

     Suspendue à 150 m au-dessus du réflecteur, il y a une plate-forme de 900 tonnes. Semblable à la conception d'un pont, elle est accrochée entre ciel et terre par dix-huit câbles, qui sont fixés par trois piliers renforcés. Un pilier mesure 111 m de haut et les deux autres font  81 m. Chacun des trois sommets est à la même altitude. Le volume combiné de béton armé dans chacun des trois piliers, est de 7 000 m3. Chaque pilier est haubané au sol avec sept câbles en acier de 8,3 cm de diamètre. Un autre système de trois paires de câbles va, de chaque angle de la plateforme, à de grands blocs de béton, sous le réflecteur. Ils sont attachés à des vérins géants qui permettent l'ajustement de la taille de chaque coin avec une précision millimétrique.

   Ceux qui voient le radiotélescope d'Arecibo pour la première fois sont étonnés par l'énormité du réflecteur ou miroir radio. L'énorme "disque" sphérique (non parabolique) de 305 m de diamètre, 51 m de profondeur, couvre une aire d'environ 8,1 ha. Sa surface est constitué d'environ 38 778 panneaux d'aluminium grillagés, dont chacun mesure environ 0,9 m x 1,8 m, soutenus par un réseau des câbles en acier fixés au-dessous dans le karst. Les panneaux permettent, en laissant la lumière solaire atteindre le sol, aux paysans de cultiver normalement les 8,1 ha disponibles. Chacun des éléments de la surface collectrice peut être sondé par un laser installé dans la nacelle afin de vérifier qu'il présente bien la courbure voulue, au millimètre près.

   La vallée karstique résulte des écoulements souterrains particuliers qui se mettent en place progressivement dans les roches carbonatées (calcaires et dolomies) et dans les roches salines (gypse et parfois sel gemme). Le karst est  également un aquifère puisque l'eau souterraine est totalement impliquée dans sa formation et dans son fonctionnement.

    Le réflecteur du radiotélescope d'Arecibo  est fixé au-dessus d'une cuvette dans laquelle des paysans cultivent 8,1 ha de terres.
   Le réflecteur du radiotélescope d'Arecibo, dans l'île de Porto Rico (Caraïbes), fixé dans une cuvette naturelle, possède une antenne tendue au dessus d'une vallée karstique naturelle, sous laquelle les paysans cultivent leurs terres. Les 38 778 panneaux d'aluminium perforés laissent passer la lumière solaire qui, en atteignant le sol, permet d' y cultiver normalement les 8,1 ha disponibles.

http://www.naic.edu/public/about/photos/hires/ao010.jpg     Credit: Arecibo Observatory

  Revenons à la recherche, conduite par une équipe d'étudiants et de scolaires. C' est la première d'une série de surveillance  à grande échelle, qui va tirer avantage des nouveaux instruments installés l'année dernière: le réseau de distribution en bande L appelé ALFA (Arecibo L-Band Feed Array). Le dispositif est composé essentiellement d'une caméra à sept pixels ayant une sensibilité sans précédent, pour la production d'images radio du ciel, permettant aux astronomes de rassembler des données environ sept fois plus rapidement qu'avant. Le projet a été appelé  ALFALFA (Arecibo Legacy Fast ALFA Survey - recherche à acquisition rapide avec ALPHA). "Rapide" ne se rapporte pas au temps nécessaire pour effectuer la recherche, qui requerra environ un millier d'heures de temps de télescope et de quelques années pour conclure, mais plutôt à la technique d'observation, qui consiste à balayer rapidement de larges secteurs du ciel.

Ces 2 images optiques illustrent la différence entre des objets qui sont généralement découverts avec des télescopes optiques et ceux qui  peuvent être facilement vus sur la raie de l'hydrogène avec un radiotélescope.
http://www.news.cornell.edu/releases/Feb05/Arecibo.skysurvey.deb.html
  
Ces 2 images optiques illustrent la différence entre des objets qui sont généralement découverts avec des télescopes optiques et ceux qui  peuvent être facilement vus sur la raie de l'hydrogène avec un radiotélescope, mais sont la plupart du temps invisibles optiquement.
Une galaxie " normale " est bien visible sur une image, mais  très peu visible dans la seconde, mis à part  la tache brillante au premier plan, une étoile de la Voie Lactée. Un regard attentif montre, cependant, une légère amélioration de l'émission lumineuse au centre de l'image, indiquant que la majeure partie de la masse normale est sous forme de gaz, plutôt que des étoiles. Des objets de ce type seront facilement découverts par ALFALFA, comme le seront, peut-être, des objets sans les contreparties optiques de l'ensemble. Crédit: Palomar Observatory Sky Survey


      Giovanelli explique que ALFA travaille sur des fréquences voisines de 1,42 GHz (giga = milliard), une échelle de fréquences qui inclut le spectre émis par l'atome d'hydrogène, le plus abondant de l'univers. ALFA détectera la signature de l'hydrogène et signalera, si tout va bien, la présence d'une galaxie non découverte. Presque chaque étude précédente, sur des galaxies choisies, a été faite en optique, en infrarouge- ou X.
ALFALFA sera 6 fois plus sensible, signifiant qu'il regardera beaucoup plus loin que la précédente recherche d'hydrogène, à champ large, effectuée en Australie vers la fin des années 90. Il ajoute que ce qui a rendu possible ALFALFA, est l'achèvement de la mise à niveau grégorienne au radiotélescope d'Arecibo en 1997, qui a permis à des réseaux de distribution d'être placés dans le plan focal du télescope et a augmenté la couverture instantanée en fréquences. 

   Sans compter que fournir un recensement complet de la teneur en gaz du proche univers, ALFALFA explorera des groupes et les amas de galaxies et étudiera l'efficacité par laquelle les galaxies convertissent le gaz en étoiles. Les astronomes sont particulièrement intrigués et ils se demandent si ALFALFA pourra déterminer les systèmes riches en gaz de faible masse qui n'ont pas été capables de convertir leur matière en étoiles, les prétendues galaxies noires, et, surtout, s'ils existent réellement. Puisque ces galaxies, sans étoile, sont optiquement inertes, les chercheurs espèrent qu'elles pourront être détectées par leur hydrogène.

   La recherche des galaxies est maintenant possible car, avec ALFA,  le télescope voit instantanément avec sept points, 7 pixels, réduisant considérablement la surveillance du ciel. Le détecteur, fabriqué en Australie, installé sur le radiotélescope, fournit la rapidité de formation d'images et la sensibilité que les astronomes ont besoin pour leurs recherches.

ALFALFA surveille 7074 deg2, aux latitudes galactique hautes.  ALFALFA surveille 7074 deg2, aux latitudes galactique hautes, accessibles au radiotélescope d'Arecibo, c'est-à-dire entre 0° et + 36° de déclinaison (subdivisé en 9 bandes de 4° chacune) et entre 07h30m à 16h30m et 22h à 03h en déclinaison droite. La surveillance de la totalité de la zone choisie, est faite en mode de dérive (c'est la rotation terrestre qui permet le balayage du ciel), selon la méthode à 2 passes (càd chaque bande de déclinaison sera balayée à deux époques différentes, séparées de quelques mois) avec le système ALFA, nécessitant 4 130 heures de télescope. Il faudra 5 ans pour accomplir la totalité de la recherche.
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 Couverture projetée de ALFALFA, dans la direction de la Vierge
   Couverture projetée de ALFALFA, dans la direction de la Vierge et de l'anti-vierge (à l'opposé). Dans chaque bande, les lignes rouges indiquent la zone de recherche. Le radiotélescope se situe par 18°21 de latitude nord et peut surveiller, à partir du zénith, des angles de moins de 20°, mais sa sensibilité est nettement supérieur pour Z.A. > 18°. La ligne en pointillés rouge indique la limite de ALFALFA. Les lignes cyan marquent de b = + 20° (supérieure) et - 20° (inférieure) tandis que la ligne verte indique le SGL* (SuperGalactic Longitude) = - 10°, 0°, + 10°. Les cercles bleus indiquent les galaxies avec une vitesse de récession héliocentrique cz < 700 km/s, cependant que les cercles ouverts magenta dénotent les objets se trouvant à 10 Mpc (Karachentsev et al. 2004),  basé en grande partie sur des distances primaires.
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     La réception se fait dans une nacelle mobile suspendue à 150 mètres de hauteur. Il n'est pas orientable et regarde le zénith en permanence. C'est la rotation terrestre qui permet le balayage du ciel. Il faut une année pour parcourir toute la voûte céleste, c'est la durée de la Terre sur son orbite.

Le dôme grégorien  (structure semi-sphérique à gauche) et la descente d'antenne (droite) 160 m au-dessus du réflecteur.
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Le dôme grégorien 
(structure semi-sphérique à gauche) et la descente d'antenne (droite) 150 m au-dessus du réflecteur. Le récepteur du SETI@home est caché derrière le boîtier de descente d'antenne.
Photo: Tony Avecedo/Arecibo Observatory

La réception se fait dans une nacelle mobile suspendue à 130 mètres de hauteur.
  La réception se fait dans une nacelle mobile suspendue à 130 mètres de hauteur. Il n'est pas orientable et regarde le zénith en permanence. C'est la rotation terrestre qui permet le balayage du ciel. Credit: Arecibo Observatory
http://www.naic.edu/public/images/wideaomd.jpg

   Juste au-dessous de l'armature triangulaire de la plateforme supérieure il y a une voie circulaire sur laquelle le bras azimutal avance en décrivant un cercle. Le bras azimutal est une structure formée par un arc de 100 m de long. La partie incurvée du bras est une autre voie, sur laquelle se trouve une nacelle avec la descente d'antenne d'un côté et le dôme grégorien (installé en 1996) de l'autre, qui peuvent être déplacés n'importe où, jusqu'à un débattement de vingt degrés autour de la verticale (zénith).  

A l'intérieur du dôme grégorien deux réflecteurs (secondaire et tertiaire) concentre le rayonnement vers un point de l'espace où se trouve un cornet positionné pour le recueillir.
A l'intérieur du dôme grégorien deux réflecteurs (secondaire et tertiaire) concentre le rayonnement vers un point de l'espace où se trouve un cornet positionné pour le recueillir.
http://www2.naic.edu/
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    A l'intérieur du dôme grégorien deux réflecteurs (secondaire et tertiaire) concentre le rayonnement vers un point de l'espace où se trouve un cornet positionné pour le recueillir. Accroché au-dessous du chariot, l'abri contient diverses  antennes chacune accordée sur une étroite bande de fréquences. Les antennes sont dirigées vers le bas et sont conçues particulièrement pour le réflecteur sphérique d'Arecibo. En dirigeant une antenne vers un certain point du réflecteur, les émissions radio provenant d'un très petit secteur du ciel sur la ligne de visée de l'antenne principale seront concentrées vers cette antenne. Des récepteurs radio très sensibles et très complexes sont fixés sur les antennes. Ces appareils fonctionnent immergés dans un bain d'hélium liquide qui maintient les récepteurs à très basse température. A de telles températures, le niveau du bruit électronique des récepteurs est très bas et seuls les signaux radio entrants, qui sont très très faibles, sont amplifiés. Le radiotélescope d'Arecibo opère sur des fréquences allant de 50 MHz à 10 GHz soit des longueurs d'onde allant respectivement de 6 m à 3 cm  (l = 1/f).

   

Vue d'ensemble sur le dôme grégorien.
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Vue d'ensemble sur le dôme grégorien.

Cornets d'antenne et vue sur le réflecteur par l'intermédiaire de la fenêtre du plancher tournant du dôme grégorien 
Cornets d'antenne et vue sur le réflecteur par l'intermédiaire de la fenêtre du plancher tournant du dôme grégorien
http://setiathome.ssl.berkeley.edu/arecibo_2003/
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Alimentation des cornets de réception sur le plancher tournant, dans le dôme grégorien
Alimentation des cornets de réception sur le plancher tournant, dans le dôme grégorien
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Promenade sous le réflecteur
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Promenade sous le réflecteur

Vue sur le grillage qui constitue le réflecteur
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Vue sur le grillage qui constitue le réflecteur ou surface collectrice

La nacelle et la descente d'antenne
La nacelle et la descente d'antenne
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   26 moteurs contrôlent la plateforme. Ces moteurs ajustent l'azimuth, le dôme grégorien et l'abri suspendu à toutes les positions avec une précision millimétrique. Le réflecteur tertiaire peut être déplacé pour améliorer la focalisation (concentration), les récepteurs sont déplacés pour se concentrer sur le fond tournant à l'intérieur du dôme grégorien et un système dynamique est activé pour maintenir la plateforme en position. L'émetteur de 1MW, situé dans une salle spéciale à l'intérieur du dôme, envoie des ondes radar vers des objets dans notre Système solaire. L'analyse des échos  fournit des informations sur les propriétés de surface et  la dynamique des objets.

    Comme tous les radiotélescopes, il étudie les propriétés des planètes, des comètes et des astéroïdes. Dans notre galaxie, il détecte les faibles impulsions de centaines, voire de milliers, de périodes par seconde, émises par les pulsars. Il détecte aussi les signaux émis par des objets situés à des millions et des milliards d'années-lumière de nous que nous ne serions pas capables d'entendre autrement. Il a détecté, dans les années 1990, les 3 premières exoplanètes, semblables à la terre, autour du pulsar B1257+12

   La grande taille du réflecteur en fait un instrument très recherché par les scientifiques. C'est la plus grande antenne  incurvée, qui en fait le radiotélescope le plus sensible du monde. D'autres radiotélescopes  peuvent avoir besoin de plusieurs heures d'observation pour obtenir assez d'énergie d'un signal très faible, tandis que pour un même signal, il n'a besoin que de quelques minutes.

     La recherche est encouragée par le centre national d'astronomie et d'ionosphère NAIC (National Astronomy and Ionosphere Center) à l'université Cornell, Ithaca, qui pilote l'observatoire d'Arecibo pour la National Science Foundation (NSF). En outre, l'appui est fourni à travers des allocations de recherches du NSF et la Fondation Brinson, au chef de projet, le professeur d'astronomie Riccardo Giovanelli et à Martha Haynes, à Goldwin Smith professeur d'astronomie à Cornell.

Radarastronomie

  Pendant ces premières décennies d'utilisation il fut utilisé en radiotélescope. Puis des améliorations furent apportées pour le transformer aussi en radarastronomie.

  Le radar est un appareil qui permet de déterminer la distance et la position d'un objet dans l'espace par l'émission d'une onde radio et la détection des ondes réfléchies par l'objet en déplacement. En astronomie la puissance d'émission doit être très puissante, car la puissance émettrice nécessaire pour obtenir un écho radar est proportionnelle à la puissance quatrième de la distance entre l'émetteur et la cible. Il faut donc une énorme puissance d'émission et une sensibilité exceptionnelle en réception, avec un challenge, car le récepteur ne doit pas entendre l'émetteur. C'était une des difficultés techniques, parmi d'autres, à vaincre: l'émetteur envoie des millions de watts et le récepteur est sensible à des millionièmes, voire des milliardièmes de watt. Imaginez que vous essayez d'écouter respirer une puce à proximité d'une fusée qui décolle.


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1999 JM8, découvert le 13 mai 99, a été
  ausculté par des radars.

    C'est en 1946 que 2 ingénieurs, De Witt et Stodola, du service des transmissions de l'armée américaine, ont obtenu pour la première fois un écho radar de la surface lunaire. C'est en 1961 que fut obtenu le premier écho de la surface de Vénus. Le 1er astéroïde a avoir été radarphotographié fut Castalia en 1989. Toutatis fut le 2ième  en dec 1992, par Goldstone et Arecibo alors qu'il se trouvait à 3,6 millions de km de la Terre (10 fois la distance Terre-Lune). Puissance émise: 400 kw.

    Depuis la Terre les radars permettent d'obtenir des informations de ces petits astres. Début août 1999, un nouvel astéroïde,  1999 JM8 (ci-contre), découvert le 13 mai 99, a été ausculté par des radars US. Il est à proximité de la Terre (8,5 millions de km). Sa taille 3,5 km. Il  ressemble à Toutatis. Des cratères de 100 m y furent découverts.

*Coordonnées supergalactiques

   Avec l'arrivée des études de structures à grande échelle, l'utilisation du système de coordonnées  supergalactiques, présenté par de Gérard de Vaucouleurs, est devenue universelle. L'équateur galactique est défini par le plan du Superamas local (Vierge, Hydre et Centaure) et l'origine de la longitude galactique est l'intersection des plans supergalactiques et galactiques.

Paramètre Description
al2000 Ascension Droite J2000
de2000 Déclination J2000
al1950 Ascension Droite B1950
de1950 Déclination B1950
l2 Longitude Galactique
b2 LatitudeGalactique
sgl Longitude Supergalactique 
sgb Latitude Supergalactique 

   Les longitudes supergalactiques (SGL) et latitudes supergalactiques (SBG) sont définies par: 

     Nord SG à  l = 47,37° 
                       b = 6,32°

      Noeud à  l = 137,37° 
                  sgl =  0 (inclination 83,68°).

   Voir la définition dans  RC2 (de Vaucouleurs et al. 1976) et RC3 (de Vaucouleurs et al. 1991).

   La position du noeud reporté dans RC2 (137,29°) diffère du RC3 (137,37°)

    Les données sont calculées dans l'esprit de la série célèbre Bright Galaxy Catalogues (RC1, RC2, RC3) de Gérard de Vaucouleurs et ses associés. RC3 fut créé en utilisant la base de données du LEDA

http://leda.univ-lyon1.fr/leda/param/celpos.html


http://cxc.harvard.edu/ciao/ahelp/prop-coords.letter.pdf


Cornell news:    http://www.news.cornell.edu/releases/Feb05/Arecibo.skysurvey.deb.html
Arecibo Observatory

toutes les images du radiotélescope: http://setiathome.ssl.berkeley.edu/arecibo_2003/


Alfalfa:   http://egg.astro.cornell.edu/alfalfa/

http://www.naic.edu/public/the_telescope.htm

coordonnées célestes: http://cxc.harvard.edu/ciao/ahelp/prop-coords.letter.pdf

 


Ont-ils trouvé une partie de la masse manquante ?

04/02/05

   Le télescope X Chandra a découvert deux immenses nuages diffus intergalactiques de gaz chaud. Ces nuages sont la meilleure preuve actuelle, qu'une vaste toile cosmique de gaz chaud contient  la matière noire recherchée depuis longtemps, environ la moitié des atomes et des ions de l'univers.


  Le gaz qui entoure notre Galaxie est 100 fois plus chaud que le Soleil, si chaud qu'il brille beaucoup en rayonnement X au lieu de la lumière visible à basse énergie.

   Disparus depuis 10 milliards d'années, 7% de la masse de l'univers viennent d'être retrouvés. L'un des mystères astronomiques, la masse sombre, semblerait résolu. Les scientifiques ont localisé un immense morceau de l'univers qui semblait avoir disparu lorsque les premières étoiles se sont formées. Flottant dans un flot de gaz extrêmement chaud (des centaines de milliers à des millions de degrés), invisible à l'oeil nu, il entoure les galaxies comme la nôtre. Un genre complètement différent de matière noire - la matière sombre - pourrait l'avoir mis là. Les résultats sont parus dans l'édition du 3 février 2005 de Nature.

    Pour faire cette dernière découverte, les astronomes de l'université d'état de l'Ohio et leurs collègues ont utilisé le télescope X Chandra pour prendre des spectres à haute résolution, jamais réalisés auparavant.

   Bien que les astronomes aient précédemment détecté des flots de gaz avec des télescopes X, c'est la première fois que le gaz a été étudié avec suffisamment de détails pour calculer la quantité externe. La quantité de gaz est compatible avec la quantité de matière qui a disparu, il y a 10 milliards d'années a écrit Smita Mathur, professeur associé en astronomie à l'université de l'Ohio.

   Elle a effectué ce travail avec le doctorant Rik Williams et des astronomes du centre Harvard-Smithsonian pour l'astrophysique (CfA), à l'université de Berkeley, Californie, de Instituto de Astronomia du Mexique et au MIT ( massachusetts institute of technology). L'auteur de l'article est Fabrizio Nicastro du CfA.

   Nicastro et ses collègues n'ont pas simplement trébuché sur les baryons absents - ils sont allés les rechercher. Les simulations sur ordinateur de la formation des galaxies et des amas de galaxies ont indiqué que les baryons absents pourraient être contenus dans un système de nuages de gaz chaud, extrêmement diffus à partir desquels les galaxies et les amas de galaxies se sont formés.

   Selon les théories actuelles, au début, l'univers contenait une certaine quantité de matière normale, un lieu de stockage des protons et des neutrons qui composent aujourd'hui tous les atomes normaux, la substance que nous connaissons. Les astronomes utilisent des télescopes optiques pour remonter le temps et pour voir ce que sont devenus les atomes, appelés baryons. Il y a 10 milliards d'années, lorsque la moitié des baryons devenaient des étoiles et des galaxies et illuminaient le ciel, l'autre moitié sembla disparaître. Cette nouvelle étude prouve que les baryons absents sont toujours là, mais à l'extérieur, déclara Smita Mathur, ils flottent dans un gaz trop chaud et de densité extrêmement faible, pour être vus avec un télescope optique. Le gaz entourant notre Galaxie, par exemple, est 100 fois plus chaud que le Soleil, si chaud qu'il brille très fort en rayonnement X, au lieu d'être visible en rayonnement visible, à basse énergie.

   C'est en 2002, que Smita Mathur et ses collègues ont utilisé le télescope X Chandra pour recueillir la première preuve que le gaz est constitué de baryons. L'image obtenue est un spectre à différentes longueurs d'onde du rayonnement X émis par la matière constituant ce nuage. Mais pour prouver qu'il y a assez de matière expliquant la présence de tous les baryons perdus, ils ont besoin d'images plus détaillées. 

   Pour Smita Mathur, ces premiers résultats sont encourageant, mais non infaillibles. Le rapport signal/bruit du spectre était juste assez bon. Pour effectuer ces mesures, ils ont eu besoin d'une source lumineuse, pour extraire le signal, située de l'autre côté du nuage de gaz, par rapport à la terre, afin qu'il se trouve sur la ligne de visée étoile - Terre. Cette source fut en réalité un quasar située dans la constellation de la Grande Ourse.

Makarian 421 en X par Chandra   Les astronomes pensent qu'un trou noir massif se cache au sein d'un quasar. Les trous noirs à l'intérieur des quasars n'aspirent pas simplement la matière, ils éjectent également la matière dans un jet à haute vitesse. Il en résulte un puissant faisceau lumineux, juste ce que l'équipe avait besoin pour prendre les spectres. Ils décidèrent d'utiliser la lumière de Makarian (Mkn) 421, un des plus brillants quasars connus, situé à 400 millions d'al. Sur 2 jours, un en octobre 2002 et l'autre en juillet 2003, lorsque Mkn 421 fut suffisamment brillant et que son faisceau fut dirigé vers la Terre, Fabrizio Nicastro et Marthur et leur équipe prirent 2 spectres X de très bonne qualité, du gaz intercepteur. Estimant que le rapport signal/bruit est excellent, les astronomes pensent que leurs images spectrales sont les meilleures jamais obtenues.

 

Cette image illustre l'absorption des rayons X du quasar Makarian 421 par deux nuages galactiques de gaz diffus et chaud.
  Cette image illustre l'absorption des rayons X du quasar Makarian 421 par deux nuages galactiques de gaz diffus et chaud. Ces nuages, distants de 150 millions d'al et 370 millions d'al, sont la partie vraisemblable d'un système de nuages chauds de gaz diffus, comme une toile d'araignée cosmique, à  partir desquels galaxies et amas se seraient formés. Credit: CXC/M.Weiss.
http://chandra.harvard.edu/photo/2005/mkn421/mkn421_ill_spec_med.jpg

     Ces données montrent que 2 nuages de gaz chauds sont situés à 150 millions d'al et à 370 millions d'al de la Terre, absorbant le rayonnement X de Mkn 421 placé derrière. Les données indiquent que les ions de carbone, d'azote, oxygène et néon sont présents et que les températures des nuages sont d'un million de degrés environ. La combinaison des données avec des observations en ultraviolet permit à l'équipe d'estimer l'épaisseur (environ 2 millions d'al), la masse et la densité des nuages.

     Le spectre n'est pas, ce que la plupart des gens considèrent, une magnifique image. C'est en réalité un graphe de l'énergie lumineuse qui pénètre un gaz, mais pour Smita Mathur il est absolument magnifique, car il prouve définitivement qu'il y a suffisamment de baryons pour expliquer la masse manquante. Enthousiaste, elle déclara que le spectre est si merveilleux qu'il n'y aucun doute sur son sujet. 

   Une fois  les nouveaux spectres obtenus, les astronomes pouvaient calculer la densité des baryons dans le gaz et confirmer que la quantité de matière est compatible avec la matière absente qu'ils recherchaient. Quant à la façon dont les baryons absents ont abouti où ils furent découverts, Mathur suspecte qu'ils furent entraînés par la pesanteur d'une matière d'un genre différent, connu sous le nom de matière sombre. Les astronomes savent qu'une certaine matière invisible fournit la majeure partie de la pesanteur de l'univers, bien qu'ils soient en désaccord sur sa constitution réelle.

    En supposant que la taille et la distribution des nuages sont représentatives, Nicastro, Mathur et leurs collègues pourraient faire la première évaluation fiable de la densité de masse moyenne des baryons dans de tels nuages et dans tout l'univers. Ils ont constaté que c'est conforme à la densité de la masse des baryons absents.

    S'ils ont raison, alors leur conclusion confirme une théorie surprenante: cette matière sombre fournit une sorte d'épine dorsale à l'univers, où la structure de la matière ordinaire, comme celle des galaxies, suit une structure à l'origine de la matière sombre.

   Mkn 421 a été observé 3 fois avec le filtre de transmissions basse énergie LETG (Low-Energy Transmission Grating) de Chandra, 2 fois en combinaison avec la caméra à haute résolution (mai 2000 et juillet 2003) et une fois avec la caméra CCD du spectromètre imageur (octobre 2002).

  Cette recherche fut financée par le pool Nasa - Chandra et les programmes à long terme en astrophysique de la Nasa.   


http://chandra.harvard.edu/photo/2005/mkn421/

Observations de Mkn 421: http://parsnip.wooster.edu/thesis/html/node58.html

DARK MATTER

 


Changement dans l'arctique: Conséquences pour le monde

03/02/05

   La carte ci-dessous est l'itinéraire comparé entre le Vagabond et Amundsen. Cette carte de l'Arctique permet de bien visualiser le Pôle Nord et les zones côtières formant la banquise. Ces régions sont concernées par le réchauffement climatique.

La carte ci-dessous est l'itinéraire comparé entre le Vagabond et Amundsen.
http://www.transpolair.com/info_actu/vagabond/passage_no_051003.gif
http://www.transpolair.com/info_actu/vagabond/projet2003.htm

 

diminution de la banquise boréale
Cette image, issue de données satellitaires, montre la diminution de la banquise boréale (% par décade) d'octobre 1978 à  septembre 2002. La quantité la plus importante de glace perdue est en bleu foncée. Credit: Georgia Tech.  image plus grande

    Les données sur le changement climatique indiquent que la température moyenne de la Terre a augmenté au cours des 100 dernières années. Cette augmentation est probablement causée par les activités humaines, particulièrement la combustion de combustibles fossiles et la déforestation. Il est généralement reconnu que les plus fortes augmentations de la température auront lieu dans les régions polaires telles que l'Arctique canadien. Il est nécessaire d'assurer une surveillance à long terme des conditions météorologiques et de la température du pergélisol afin de suivre les changements du climat des parcs nationaux dans l'Arctique de l'Ouest, et de comprendre leurs répercussions sur l'environnement de cette région.

    Des observations et des modélisations par ordinateur ont depuis longtemps prouvé que l'Arctique jouait un rôle important dans la stabilité du climat terrestre. Cependant, des changements cruciaux de l'environnement arctique, particulièrement au cours des dernières décennies, ont pu mener à des oscillations dramatiques dans les modèles climatiques à travers le reste du globe, avec des conséquences de grande envergure pour les écosystèmes et les populations humaines. Des sociétés, qui se sont adaptées à leurs climats, peuvent être confrontées à des périodes relativement courtes, fortement perturbées.

  
Des mesures de températures au sol montrent que le taux de réchauffement de l'Arctique de 1981 à 2001 est 8 fois supérieur à celui qui s'est produit au cours du siècle dernier. Il y a eu également quelques changements saisonniers remarquables. Les saisons arctiques se sont réchauffées, rallongeant la période, au cours de laquelle la banquise fond, de 10 à 17 jours par décennie.

   Récemment, des recherches, menées par Jiping Liu spécialiste de l'atmosphère à l'Institut Technologique de Géorgie ont permis de découvrir que la superficie totale de l'Arctique a diminué de 30 848 km2/an à 35 372 km2/an selon les données relevées entre 1978 et 2002 par le satellite Nimbus 7 de la Nasa et plusieurs autres satellites militaires.

   Pour Jiping Liu, si la tendance actuelle continue, la banquise s'amincira et deviendra presque inexistante en été, ce qui accroîtra l'effet de serre. L'article "Variations récentes de la banquise: connexions des oscillations arctiques et de ENSO (El Niño-Southern Oscillation)" fut publié en mai 2004 dans Geophysical Research Letters.

  L'arctique est  important pour le climat mondial car il joue le rôle d'amortisseur à l'énergie excessive dégagée par les activités humaines. Afin d'essayer d'équilibrer l'énergie à la surface de la Terre, la chaleur est constamment  transportée, par la circulation atmosphérique et les courants océaniques, de l'équateur aux pôles, où elle est finalement libérée vers l'extérieur, dans l'espace.

   Mais si le climat continue à se réchauffer aussi vite dans l'Antarctique, alors, aux latitudes plus basses, le transfert de la chaleur diminuera, affaiblissant la circulation atmosphérique mondiale. Cet affaiblissement modifiera le trajet des tempêtes et leur intensité, mais l'impact le plus profond sera sur la température. Les océans sont capables d'emmagasiner une quantité énorme de chaleur, qui, une fois transférée de la surface à l'atmosphère, peut d'une manière significative modifier les modèles de température et de pression. Quelques scientifiques spéculent sur le fait que, puisque l'eau de surface, aux basses latitudes, se réchauffe, des forces comme El Niño se renforceront et deviendront encore plus influents sur le climat mondial.

   El Niño se signale par un réchauffement de la surface océanique le long des côtes occidentales de l'Amérique du Sud. Le phénomène se reproduit selon un cycle de 4 à 12 ans, quand les eaux froides des profondeurs, riches en nutriments, en provenance du pôle sud, ne remontent pas en surface. Cela cause la mort du plancton, des poissons et affectent les alizés modifiant le trajet des cyclones et perturbe le climat mondial. L'oscillation, dans l'hémisphère sud, est un jeu de bascule entre haute et basse pression, qui évolue entre Tahiti et Darwin en Australie.

   D'autres chercheurs pensent qu'un autre système de pression atmosphérique cyclique, appelé l'oscillation arctique peut également être responsable de la diminution de la banquise. Cette oscillation se rapporte à un système de haute et de basse pression entre l'Arctique et les latitudes moyennes. Lorsque l'oscillation entre dans la phase positive, comme ce fut le cas au cours des 20 dernières années, la pression atmosphérique tend à être basse au-dessus de l'océan arctique.

   Quelques scientifiques émettent une théorie sur un réchauffement général de la Terre qui pourrait pousser l'oscillation vers une phase qui réchauffe l'Arctique. L'oscillation permet d'expliquer pourquoi la banquise d'été est plus mince qu'au cours des années passées. Depuis les années 1980, les changements de vents,  liés à l'oscillation, ont poussé la glace à part et ont poussé plus de glace de l'Arctique dans l'Océan Atlantique entre le Groenland et la Norvège.

    Bien que l'étude de Liu montre que les tendances de l'oscillation arctique et de
El Niño ne peuvent pas expliquer les tendances récentes de la banquise, sa recherche les a trouvées influencer la banquise boréale, à un certain degré, d'année en année. Par exemple, avec une phase positive de l'oscillation arctique, les chercheurs observèrent plus de glace dans l'arctique occidental. Avec des El Niño plus importants, toutefois, il y a plus de glace à l'ouest et l'est de l'arctique.

    Pour Liu il faut plus d'études pour mieux comprendre comment les tendances régionales peuvent répondre au réchauffement climatique, incluant les processus à grande échelle, les moins compris telle que l'oscillation décadaire du Pacifique (un modèle persistant de variations possibles du climat du Pacifique, comme El Niño) et d'autres influences, comme le débit des fleuves dans le bassin arctique de Russie et du Canada et des glaciers du Groenland.


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   Le littoral de la mer de Beaufort au Canada se compose de sédiments non consolidés cimentés avec de la glace. Ici les falaises affaissées prés du Cap Bathurst

    Cependant en fondant, la banquise Arctique influencera la circulation atmosphérique aux moyennes et hautes latitudes, par conséquent en modifiant les modèles climatiques mondiaux et le trajet des cyclones, elle pourrait menacer la biodiversité de l'Océan Arctique.

     Une étude conduite par Kevin Arrigo de l'université de Stanford,  sur les "Cycles annuels de la banquise et du phytoplancton du polynie du cap Bathurst, au sud-est de la mer de Beaufort, dans l'Arctique canadien", publiée en avril 2004 dans Geophysical Research Letters, examine l'impact du déclin de la banquise dans les écosystèmes marins de l'Arctique canadien. Spécifiquement, l'étude a examiné l'association entre les cycles annuels de la banquise et la productivité biologique de la polynie du cap Bathurst à 70° 44' 37'' de latitude Nord, l’une des plus connues, dans la mer de Beaufort, à l'est du fleuve Mackenzie, dans le Yukon canadien.

 

Carte de la région de la polynie du cap Bathurst
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Carte de la région de la polynie du cap Bathurst: La localisation approximative de la polynie est visible en grisé et les lignes bathymétriques sont en mètres. La zone d'étude, dont toutes les statistiques sur la concentration moyenne et le secteur de l'eau libre furent extraites, est située entre les deux lignes droites épaisses. Credit: Kevin Arrigo

     Une polynie est toute ouverture non linéaire dans la glace. Les polynies sont des zones qui contiennent très peu de glace ou seulement une mince couche de glace et résultent de diverses combinaisons de marées, de vents, de courants et de remontées d'eau profonde. Une polynie réapparaissant à la même position tous les ans est appelée polynie récurrente. Certaines de ces polynies récurrentes demeurent ouvertes tout au long de l'hiver; d'autres peuvent être couvertes de glace pendant les mois les plus froids mais l'eau libre y apparaît tôt au printemps, bien avant la débâcle des glaces ailleurs. Les zones d’eau libre sont une source d’humidité et elles favorisent toute l’année la formation de nuages bas et de brouillard. L’automne et l’hiver, les nuages et le brouillard sont souvent composés de gouttelettes d’eau surfondue et donc capables, l’un comme l’autre, de produire de la bruine verglaçante et un givrage important. Les nuages bas et le brouillard qui se forment au-dessus des zones d’eau libre sont régulièrement transportés dans les terres du côté sous le vent.

     Les polynies et les chenaux côtiers sont des points chauds biologiques en raison d'une intense prolifération de plantes microscopiques et d'amphipodes (genre de petites crevettes), ce qui en fait certaines des régions marines les plus riches du globe. Elles offrent aux oiseaux de mer et mammifères marins un refuge d'hiver et elles leur servent de zone d'alimentation au printemps et en automne. Lorsque l'hiver est trop rigoureux et que les polynies ne s'ouvrent pas, les conséquences sont souvent tragiques. En 1964 la polynie du cap Bathurst n'est pas apparue et 100 000 canards ont péri sur les glaces.

    Bien que relativement petits dans le secteur, les polynies côtiers jouent un rôle disproportionné dans plusieurs processus physiques et biologiques des régions polaires. A l'est de l'Antarctique, par exemple, plus de 90 % de toutes les colonies de pingouins de la Terre Adélie vivent prés des polynies côtiers.

   Arrigo constata que l'étendue d'eau ouverte de la polynie du cap Bathurst et sa persistance, pouvait évoluer d'une manière importante sur une période de 5 ans (1998 - 2000). Le phytoplancton a également changé considérablement en intensité et dans le temps. Il est constitué d'organismes minuscules qui sont la première source alimentaire de beaucoup de mammifères marins et d'oiseaux et ils sont responsables de la majeure partie de l'activité de photosynthèse dans les océans. Les polynies, combinés avec les eaux côtières peu profondes, fournissent aux couches supérieures de l'océan, la lumière solaire supplémentaire, créant les conditions idéales pour l'épanouissement du phytoplancton. Pour Arrigo, les eaux ouvertes retiennent plus de chaleur contribuant à une mince couverture de glace et conduisent à un épanouissement précoce d'un plancton plus fort, mais de courte durée. 

   La compréhension de la dynamique de formation des polynies et du développement de l'épanouissement du phytoplancton est importante en raison de leurs ramifications pour d'autres composantes de l'écosystème marin ajoute Arrigo. Plusieurs espèces de poissons utilisent les polynies comme garde-manger et nurseries et puisque les températures saisonnières influencent la formation des polynies, il est clair que les modifications climatiques puissent avoir un impact important sur la pyramide alimentaire à court et long terme.

   Pour déterminer la quantité de phytoplancton produite dans l'Arctique, Arrigo a récupéré les données de SeaWiFS, le satellite d'observation de l'océan avec un capteur à champ large de la Nasa (Sea-viewing Wide Field-of-view Sensor). SeaWiFS mesure la quantité de lumière émise par l'océan à diverses longueurs d'onde et peut mesurer l'intensité de la verdure provenant de la chlorophylle dans le phytoplancton.

Tendance de la température de surface au cours de 22 années d'études de août 1981 à juillet 2003
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   Tendance de la température de surface au cours de 22 années d'études de août 1981 à juillet 2003. Les teintes bleues indiquent les zones froides, les teintes ocre les zones chaudes. Des couleurs plus claires indiquent moins de changement, tandis que des couleurs plus foncées indiquent plus de changement. L'échelle de couleur indique les écarts autour de la température de référence de 0°C avec des pas de 0,2°C. L'échelle des données va de -0.162 °C à +0.487 °C. Credit: NASA

   Un réchauffement global peut réduire la banquise boréale et se traduire par l'accroissement du phytoplancton produit. Mais le changement climatique global fera fondre plus de glace, de plus, il modifiera les précipitations et les vents. L'augmentation des vents réduira la production biologique en mélangeant les eaux de surface et le phytoplancton se développera trop profondément, comme cela se passe actuellement dans une grande partie de l'Antarctique. Les effets du réchauffement global sont très complexes et les scientifiques ne savent pas encore comment les écosystèmes arctiques sont susceptibles d'y répondre.

    Pour Arrigo, beaucoup d'organismes se sont adaptés à vivre dessus, dedans, près de la banquise et d'autres réductions dans la banquise auront presque certainement un impact sur ces communautés biologiques. Si l'Arctique devient plus ou moins biologiquement productif, cela aura comme conséquence une diminution incertaine de l'épaisseur de la banquise. Il est pratiquement certain que nous verrons des changements dans les espèces qui vivent aujourd'hui, en raison des changements dans la chaîne alimentaire.

   Des modifications de la chaîne alimentaire signifieront que quelques espèces pourront s'adapter aux changements de la banquise, tandis que d'autres ne le pourront pas et mourront. Avec le temps, la biologie des espèces peut évoluer pour assurer la survie dans leur nouveaux climat et environnement.

   Les scientifiques savent qu'en ajoutant des gaz à effet de serre, comme le CO2, cela accroît l'effet de serre en réchauffant la planète. Puisqu'une atmosphère réchauffée contient plus de vapeur d'eau (à cause d'une évaporation intense), les précipitations à travers l'Arctique ont déjà augmenté plus qu'en n'importe quel autre endroit sur Terre, d'environ 15 % , au cours des 40 dernières années. Ces eaux ruissellent à travers les continents et retournent par l'intermédiaire des fleuves, à l'océan. Les enregistrements prouvent que le volume d'eau douce en provenance des trois plus grands fleuves de Sibérie, s'est accru d'un quart du volume annuel du Mississippi et que cette eau est ensuite retournée directement dans l'Océan Arctique. La circulation globale océanique est régulée par l'eau froide plus dense qui s'écoule au fond des océans à partir de l'Arctique, en se dirigeant vers l'équateur. Elle remonte ensuite en surface et se réchauffe. L'eau chaude, plus légère, retourne vers le nord où elle agit comme un radiateur en libérant sa chaleur dans l'atmosphère.

    Un afflux d'eau douce vers l'Océan Arctique pourrait empêcher l'eau froide de descendre en profondeur et surtout stopper la convection haline qui affecte l'ensemble des océans. Le moteur de la circulation thermohaline est la variation de densité des eaux, induite par des changements de température et de salinité. Des modifications dans la circulation océanique actuelle peuvent grandement compliquer le climat  mondial et, entre autres, laisser quelques régions, comme l'Angleterre et le Canada oriental, beaucoup plus froides qu'elles ne seraient autrement.

    Cependant la formation d'eau profonde est très localisée et n'a lieu que dans deux régions du globe :

  • l'Atlantique Nord (mer de Norvège, et dans une moindre mesure mers du Groenland et du Labrador). La formation d'eau profonde dans l'Atlantique Nord est liée au refroidissement des eaux très salées, remontées par le Gulf Stream, depuis la mer des Caraïbes. Lorsque les eaux du Gulf Stream arrivent en mer de Norvège, elles subissent un brusque refroidissement. Ces eaux étant déjà très denses, à cause de leur salinité élevée (35,25 pour mille), le refroidissement augmente encore la densité, ce qui est suffisant pour les faire plonger. En hiver, la formation de la glace de mer, au nord de la mer de Norvège, favorise ce phénomène. Les eaux qui plongent s'accumulent dans le bassin océanique sous-jacent (bassin de Norvège). Celui-ci se remplit progressivement puis se vide par brusques décharges, lorsque l'eau passe par dessus la ride sous-marine (hauteur topographique).


         Les couches de surface de l'Atlantique subtropical (jusque vers 800 m) sont sujettes à une circulation anticyclonique (rotation dans le sens des aiguilles d'une montre) directement forcée par les vents de surface, présentant une asymétrie marquée entre les natures du mouvement vers le nord (écoulement rapide, tourbillonnaire, concentré sur une étroite région le long du bord ouest) et du mouvement vers le sud (écoulement plus lent, moins turbulent et distribué sur une plus grande étendue longitudinale)

  • l'Antarctique (mer de Weddell et, dans une moindre mesure, mer de Ross).
    Dans l'Antarctique, le phénomène a pour origine la combinaison entre le refroidissement des eaux de surface et la formation de la glace de mer.

 

Schéma de la circulation océanique mondiale
http://www.ens-lyon.fr/Planet-Terre/Infosciences/Climats/Ocean/Images/circulation-mondiale.gif
Schéma de la circulation océanique mondiale
(en bleu, les courants océaniques profonds)
   

    Une conséquence importante du réchauffement global est une réduction possible de l'albédo, une mesure du taux de réflexion du rayonnement solaire. En raison de sa couleur blanche, la couverture neigeuse de la banquise reflète la majeure partie du rayonnement solaire, ce qui fait baisser la température. En fondant, la glace et la neige laissent la place à la surface sombre de l'océan où une grande partie de l'énergie sera absorbée conduisant au réchauffement. Le réchauffement de l'océan aboutit à la fonte puis au retrait de la neige et des glaciers, accroissant le réchauffement. C'est une rétroaction positive menant vers un réchauffement global. C'est en particulier cette rétroaction positive qui conduit les scientifiques à prévoir que le réchauffement dans l'Arctique sera plus prononcé, apportant des changements profonds du climat dans d'autres régions du monde.

    Mais ce n'est pas si simple. En fondant, la banquise permettra à l'océan d'accroître la surface d'évaporation et la couverture nuageuse, qui pourra bloquer le rayonnement solaire et faire baisser la température. C'est une rétroaction négative. Les scientifiques essayent d'entrevoir l'influence des rétroactions et comment elles peuvent jouer un rôle à l'avenir.

    Peut-être que le meilleur outil permettant aux scientifiques de répondre aujourd'hui, à ces questions, est la modélisation par ordinateur, en simulant les comportements océaniques et atmosphériques et en faisant le lien entre les deux pour le climat futur. Mais compte tenu de la puissance de calculs limitée des ordinateurs d'aujourd'hui, il n'est pas possible de calculer tous les processus physiques qui gouvernent le climat. La plupart des modèles prédisent une augmentation continue des pluies à des latitudes élevées et un réchauffement des eaux de l'Arctique au cours des 70 prochaines années, avec un doublement du dioxyde de carbone. Mais, ces modèles indiquent seulement une hypothèse favorable quant à la façon dont les scientifiques croient à différents processus de climat interactifs.

by Mike Bettwy for NASA Earth Science News

http://www.nasa.gov/centers/goddard/earthandsun/arctic_changes.html

http://www.ens-lyon.fr/Planet-Terre/Infosciences/Climats/Ocean/Articles/thermohal-Antar.htm

    Pour ceux qui veulent aller plus loin, il faut lire l'événement le plus important de l'histoire de la Terre.

   Il y a 252 millions d'années (252,3 à 251,4 millions d'années (imprécision sur les 2 nombres ±300 000 ans), au Permien, s'est produit la plus grande extinction de masse que la Terre ait connue. Les volcans sont-ils responsables ?

    Gerald Dickens de la Rice university (Texas) est géologue, spécialisé dans les énergies nouvelles, a fait une découvertes: une légère augmentation de la température de l'eau peut faire fondre le méthane stocké au fond des océans et libérer le carbone. Pour expliquer les quantités de carbone 12 que l'on retrouve dans les données géologiques, il suffit que l'eau des fonds marins se réchauffe de 5°C. 

   Une importante quantité de matière organique qui se dépose sur les fonds océaniques est incorporée dans les sédiments. Sous l'action des bactéries anaérobies, ces matières organiques se transforment en méthane dans les premières centaines de mètres de la pile sédimentaire. Un volume très important de méthane est ainsi produit. Une partie de ce méthane se combine au molécules d'eau pour former l'hydrate de méthane, dans une fourchette bien définie de température et de pression. L'hydrate de méthane est une glace qui contient une quantité énorme de gaz: la fonte de 1 centimètre cube de cette glace libère jusqu'à 164 centimètre cubes de méthane.

    A la lecture de cet article et de celui de l'extinction du Permien, nous pouvons nous poser la question: si le réchauffement se produit, de combien de degrés, l'eau du fond des océans, va-t-elle s'élever ? De la réponse dépend notre avenir.

 

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