Astéroïdes
Eros

   A partir de mi-février 2000 et pendant un an, Near a photographié Eros . Il serait un des témoins de la formation du Système solaire et avec Antéros, ils formeraient des morceaux d'un astéroïde plus important.

Dernière mise à jour: le 21 mai 2000 - § 4 - gravité et orbite.
                                   le 19 mai 2000 - § 3 - détails de 4 m.
                                   le 12 février 2001 - § 6 - fin de la mission.
                                   le 14 février 2001 - § 8 - mission étendue
                                   le 20 février 2001 - § 9 - 2ième bilan
                                   le 28 février 2001 - § 10 - 1ère conclusion.


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1 Description 6 dernières images
2 La grande aventure 7 premiers résultats
3 des détails de 4 m 8 mission étendue
4 gravité en orbite 9 20 février 2001
5 fin de la mission 10 28 février 2001
  1. Description

   Il navigue sur une orbite elliptique de 169,5/266,7 millions de km, inclinée à 10, 83° sur l'écliptique, lui faisant faire un tour autour du Soleil en 642,95 jours. 

  Les astéroïdes Armor approchent l'orbite de la Terre. Le plus connu, Eros, qui s'est approché à 22 millions de km en 1975.  Sa découverte en 1898 est due à Gustav Witt à Berlin, à l'aide du télescope de 5 mètre de long et un réflecteur de 314 millimètres. Les premières observations datent du début du siècle. Il est composé de Pyroxène, d'Olivine, de Fer et de Nickel. Il n'aurait pas une densité homogène. Certaines parties ont une densité de 2 à 3 g/cm³ et d'autres 6 à 8 g/cm³. Il serait issu d'un planétoïde de 500 km de diamètre, dont Antéros (découvert en 1977 sur une orbite identique) pourrait être le frère. Sa forme n'est pas régulière, ce qui lui donne une subtilité dans ses rotations sur lui-même. Il tourne en 5,4 jours sur son axe le plus long et mesure 33 x 13 x 13 km. Il a 2 cratères de 8,5 et 6,5 km de diamètre. Il est de la taille de celui qui serait à l'origine de la disparition des dinosaures.

  Lors de son passage en 1931au plus près de la Terre, il permit à l'astronome Jones d'améliorer la connaissance de la parallaxe solaire en vue de déterminer exactement la distance Terre-Soleil: 8.790 secondes d'arc soit 23 466 rayons terrestres ou 149 669 000 km.  C'est en 1976 que l'Union Astronomique Internationale a défini l'Unité Astronomique à 149 597 870 km soit une parallaxe solaire de 8.794 " ou 23 455 rayons terrestres.

Spencer Jones, H. & J.W. Jackson, “Observations of Eros at the Opposition 1930-31,”

http://adsbit.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?bibcode=1929MNRAS..90..190J

  1. La grande aventure

une vue schématique de la trajectoire de Near.
http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/image/near_traj.jpg

 

     Voici une vue schématique de la trajectoire de Near. Après avoir quitté la Terre en février 1996, NEAR est passé, le 27 mai 1997, à proximité de Mathilde (1212 km) qui se trouve dans la ceinture principale et Mathilde a été découvert par Moritz Loewy en 1885. Sa taille  est de 59 X 47 km.

  Après avoir survolé Mathilde , NEAR a, par contre, raté son premier rendez-vous avec Eros. Son moteur a refusé de fonctionner par suite d'un problème informatique, ne laissant la sonde s'approcher qu' à  3830 km.

   Pour atteindre Eros, Near s'est servi de la Terre en guise de tremplin gravitationnel, en passant à 478 km de la Terre, le 22 janvier 1998. 

    La première mise à feu du moteur s'est déroulée comme prévue le 2 février. La vitesse est passée ainsi de 975 m/s à 313 m/s. Le 8 février, nouveau coup de frein. La sonde passe à 30 m/s, pour atteindre le 14 février, 8 m/s. Ensuite l'écart entre les deux tombe à quelques dizaines de km, voire mieux. La sonde s'est mise en orbite rétrograde à 300 km, pour éviter les ennuis de gravitation autour de l'astéroïde. L'orbite diminuera au fur et à mesure de la connaissance de l'astéroïde. Ils navigueront ensemble pendant un an,  l'étude de sa forme est essentielle, afin de déterminer sa gravité pour mieux l'aborder. 

  Dimension de la cible: 33 X 13 X 13 km.

Le 4 fev 2000, Near se trouvait à 7 000 km d'Eros.
http://near.jhuapl.edu/iod/20000208/index.html

Le 4 fev 2000, la sonde se trouvait à 7 000 km

A ce moment, Near s'approchait lentement pour être le 3 mars 2000  à 200 km d' Eros. Voici les premières photos . Ci-dessous des vues stéréoscopiques.

des vues stéréoscopiques d'Eros
http://near.jhuapl.edu/iod/20000224/index.html

 

    Les premiers résultats indiquent d'une part une structure en couche et d'autre part qu'il serait peut-être issu d'un corps parent de la taille de Vesta  (500 km). La rupture aurait été provoquée par une gigantesque collision. La structure en couche pourrait être aussi le résultat d'un volcanisme sur le corps parent ou bien les fractures internes à grande échelle seraient nées à la suite d'un impact gigantesque. Tout ceci ne sont que les premières idées au vu des premières photos. Les études approfondies en diront beaucoup plus. En comptant les cratères, les chercheurs indiquent que la surface d'Eros est aussi vieille que celle d'Ida. Par contre il n'a pas le même densité de cratères géants que Mathilde, qui est un gros astéroïde.

 

Les détails sont de 30 mètres.

   http://near.jhuapl.edu/iod/20000225/index.html

La sonde se trouvait à 355 km. Les détails sont de 30 mètres. Nous voyons les 2 hémisphères " Est et Ouest ".

  Ci-dessous, vue prise le 14 mars 2000 à 204 km. Elle montre 3 cratères côte à côte. Les 2 plus larges font de 4 à 5 km. Le plus petit détail mesure 20mètres. Sur les pentes on remarque des blocs rocheux de 50 à 100 mètres de diamètre. Déjà 2400 images furent prises après 1 mois d'études. Une éruption solaire exceptionnelle a inondé l'espace de particules le 2 mars. Le flot de rayons X reçu par Eros pendant que Near effectué des analyses, a permis de détecter du magnésium, du fer, du silicium peut-être du calcium et de l'aluminium. L'impact des rayons X sur Eros ont provoqué des réactions chimiques avec émission de fluorescence. Les scientifiques sont heureux car la fenêtre d'observation ne fut que de 10 minutes. Il semble de plus en plus probable qu'Eros soit une partie d'un corps plus gros. Le 1er avril, Near s'approchera à 100 km, ce qui doublera la résolution des images. La fin de la mission est toujours prévue pour février 2001.

La forme de "selle" sur la droite est relativement lisse.

 http://near.jhuapl.edu/iod/20000314/index.html

    La forme de "selle" sur la droite est relativement lisse, avec peu d'impacts et on voit quelques "rainures" au travers. Cet endroit doit être jeune. Sur le haut, on distingue quelques rainures courbées très brillantes. Sur le cratère en haut et à gauche, la pente est inhabituellement brillante. Elle est plus réflective que le reste. Des couches affleurent.  Un choc "récent" serait à l'origine de cette forme. Une relation est actuellement faite avec l'astéroïdes Antéros. Celui-ci fut découvert en 1977. Il navigue sur une orbite presque identique à Eros. Il est très tentant, pour les scientifiques de faire le rapprochement. Ils réclament une mission vers cette astéroïde pour voir, si par hasard, leur forme ne serait pas complémentaire.

  En hommage à Eugène Shoemaker, la sonde Near s'appellera désormais: Near-Shoemaker (14 mars 2000).

  Eugène Shoemaker fut un légendaire géologiste qui s'intéressa aux comètes et astéroïdes, avec sa femme Carolyn. Il se tua dans un accident de voiture en Australie en 1997. 

  Pour le grand public, son nom est attaché à la comète qui s'est écrasée sur Jupiter en 1994 (Shoemaker-Levy 9). Il était expert en cratères et impacts laissés par les astéroïdes. Il fut le découvreur de nombreuses comètes. Il est à l'origine de la datation des périodes géologiques de la Lune. L'année dernière, en s'écrasant sur la Lune pour permettre la détection depuis la Terre de la vapeur d'eau, Lunar prospector emportait aussi des cendres d'Eugène Shoemaker. Il fut un des membres importants qui participèrent à l'élaboration de Near, en 1985.

A l'échelle, en bas à gauche l' Empire State Building.

http://near.jhuapl.edu/iod/20000317/index.html

  Ci-dessus, un gros plan depuis 206 km. Nous voyons des cratères de toutes tailles. A l'échelle, en bas à gauche l' Empire State Building. L'image représente une hauteur de 10 km. En haut et au centre, on distingue 3 petites bosses. Ce sont 3 gros rochers de 80m. Chacun à la taille d'un terrain de foot-ball. Au centre de l'image on remarque des rainures de 200 m de largeur.

 

  Ci-dessous, nous voyons la région du pôle Nord acquise depuis une distance de 206 km. La plupart de la surface de 10 km est couverte de  cratères, sauf la région supérieure, qui est une partie de la "selle". Cela pourrait indiquer que cette zone a été modifiée depuis sa formation. Elle serait postérieure à la formation des cratères. Surtout que nous voyons des plissements qui pourraient être la conséquence de l'impact qui aurait séparé Eros d'Antéros. L'analyse des images obtenues fait penser qu'une partie fut exposée à l'espace et pas l'autre.

L'analyse des images obtenues fait penser qu'une partie fut exposée à l'espace et pas l'autre.

http://near.jhuapl.edu/iod/20000320/index.html

  L'axe de rotation d'Eros est parallèle du plan orbital, tout comme Uranus, donnant des saisons exagérées. Actuellement c'est l'été pour le pôle Nord qui est continuellement éclairé.

 Voici un montage donnant une idée de la taille d'Eros par rapport à celle de Mathilde. Les 2 vues sont prises à la même distance, 1800km. Mathilde , à gauche mesure 56 km et Eros, à droite, 33 x 13 km. Mathilde est de type C (carbone) et Eros de type S (roche). Mathilde a été traité en surbrillance pour être visible, mais il est en réalité beaucoup plus sombre qu'Eros. Il y a un rapport de 6 dans les brillances.

 

un montage donnant une idée de la taille d'Eros par rapport à celle de Mathilde.

  http://near.jhuapl.edu/iod/20000330/index.html

  Le couple Near-Shoemaker - Eros se trouve à 240 millions de km de la Terre. Actuellement, la Terre va à leur rencontre. Le différentiel de vitesse est de 15 km/s pour la Terre. Ceci augmente la difficulté de l'analyse des perturbations gravitationnelles engendrée par la forme de l'astéroïdes. Nous avons une grande modulation de vitesse avec de petites variations de l'orbite. La modélisation est un impératif important pour que Near-Shoemaker s'approche davantage. Ces perturbations ne sont pas "keplériennes" compte tenu de la forme et de l'axe de rotation d'Eros. Place aux calculs et aux ordinateurs.

  1. Des détails de 4 m

 

des détails inférieurs à 4 m

http://near.jhuapl.edu/iod/20000515/index.html

   Prise le 11 mai 2000, cette vue nous montre des détails inférieurs à 4 m. Elle a été prise à 52 km de distance et représente un champ horizontal de 1,8 km. La rondeur du paysage résulte du modelage par de petits impacts. La surface est couverte de régolite. Les gros rochers éparpillés partout sur le sol, sont de gros fragments de régolite.

à droite se trouve une partie des plus rocailleuses d'Eros.

http://near.jhuapl.edu/iod/20000516/index.html

Ces images du 16 mai 2000, nous montrent une scène de 1,8 km, prise à 50 km. En haut , à droite se trouve une partie des plus rocailleuses d'Eros. Les blocs les plus larges font 60 m de diamètre. Ils recouvriraient les 2/3 d'un terrain de football. En bas les surfaces brillantes n'ont qu'un albédo différent de quelques % du reste.

les surfaces brillantes n'ont qu'un albédo différent de quelques % du reste.

http://near.jhuapl.edu/iod/20000518/index.html

   Sur l'image ci-dessous, nous voyons des sillons comme sur d'autres astéroïdes tels Ida, Gaspra et le satellite de Mars, Phobos. Les images haute-résolution d'Eros vont permettre de comprendre l'origine de ces sillons grâce à des détails sans précédents.

nous voyons des sillons

http://near.jhuapl.edu/iod/20000519/index.html

  1. Gravité et orbite

  Dans le courant de la première semaine de mai, la sonde  Near-Shoemaker s'est placée en orbite à 50 km du centre d'Eros. C'est suffisamment proche pour mesurer la composition, rechercher un champ magnétique et étudier la structure interne. Mais c'est aussi suffisamment proche pour que l'orbite soit affectée de manière importante par la forme (donc le champ de gravitation) irrégulière de l'astéroïde. L'étude de la gravité permet de déterminer la distribution des masses à l'intérieur. A un certain égard, l'orbite n'est guère différente de ce qui est déjà connu, mais pourtant, elle est plutôt étrange.

   La petite taille d'Eros et sa faible gravité, comparées, par exemple, à celles de la Terre, signifient que sa vitesse orbitale est beaucoup plus faible. A 50 km, elle est de 3 m/s, tandis qu'autour de la Terre elle est de 7,7 km/s. De toute façon, il n'est pas juste de les comparer car l'orbite terrestre permet une orbite basse  sphérique, tandis que pour Eros, de forme allongée, une orbite de 50 km cela représente une orbite éloignée. Pour une sphère du même volume qu'Eros, le rayon serait de 8,5 km et sa vitesse orbitale de 7 m/s.

   Pourquoi j' insiste sur la comparaison des vitesses orbitales ? Parce que nous pouvons comparer la période orbitale de l'orbite basse terrestre de celle autour (à 8,5 km) d'un hypothétique astéroïde , elle n'est guère différente: 89 mn autour de la Terre et 120 mn autour de l'astéroïde, tout comme à 100 km, autour de la Lune. La période d'une orbite basse d'un objet sphérique est inversement proportionnelle au carré de la densité moyenne. Actuellement la densité moyenne d'Eros (entre 3 et 6) est à peu près la même que celle de la croûte terrestre (3), laquelle est à peu près la moitié de la densité totale de la Terre (5,5). Le noyau terrestre, riche en fer, est un plus dense (13,5) que la croûte. Donc la densité terrestre étant un peu plus élevé que celle d'Eros, il en résulte une période orbitale de l'orbite basse, plus courte.  La racine carrée du facteur de densité diffère d'un facteur de 2, alors que la taille diffère de plusieurs ordres de grandeurs entre l'astéroïde et la Terre. D'où pour chaque astéroïde, la période orbitale de l'orbite circulaire basse sera toujours à peu près la même, quelle que soit la taille. La vitesse moyenne d'une telle orbite est directement proportionnelle au rayon de l'astéroïde. Une sonde qui orbiterait à 2 fois la vitesse, et à 2 fois le rayon aurait la même période orbitale.

   Quelle est l'orbite différente d'une orbite basse? Nous devons faire le rapport entre le rayon orbital et le rayon de l'objet pour faire une comparaison valable. Si nous comparons la période orbitale à une distance égale au rayon terrestre avec la période orbitale à une distance égale au rayon de l'astéroïde, nous trouvons que les deux sont identiques (sauf pour l'inverse de la racine carrée de la densité). La période orbitale à 6 rayons terrestres soit 38 000 km du centre de la Terre est à peu près de 22 h, pas très différent des 30 h à 6 rayons de l'astéroïde: 6 x 8,5 = 51 km du centre d'Eros. Cette remarque est à prendre en considération compte tenu de la grande disparité de taille, de masse et de force de la gravité entre la Terre et l'astéroïde. Mais il faut aussi tenir compte de la forme. Nous savons grâce aux lois de Kepler que les orbites autour d'un corps sphérique sont une section conique ou dans notre cas des ellipses ( avec des cercles inclus dans un type spécial d'ellipse). Cependant dès qu'est introduit un champ de gravité non sphérique, tel qu'un champ à moment quadripôle, les orbites ne restent pas longtemps coniques. En effet, elles ne restent pas de longues courbes fermées d'une sorte de tout, mais tracent de fantastiques filigranes en 3 dimensions sans jamais retourner au point de départ et sans jamais rester au point fixé. L'orbite précessionne. A présent la sonde essaie de rester sur son orbite de 50 km, malgré la forme irrégulière de la gravité. La distance varie actuellement de 48 à 52 km, une vraie promenade chaotique. Aucune sonde n'a parcouru une orbite aussi perturbée. 
   La combinaison de la forme, de la densité et du spin ont permis de créer un modèle de "gravitation topographique" dont les différentes teintes, image ci-dessous, montrent la diversité. Les surfaces rouges sont des collines "uphill" et les bleues des vallons  "downhill". Une bille roulerait de la colline rouge vers le fond bleu en traversant la surface verte.

 

Les surfaces rouges sont des collines "uphill" et les bleues des vallons  "downhill".
http://near.jhuapl.edu/iod/20000929/index.html

 

    C'est en comparant la forme avec l'image de la gravité, que les scientifiques ont conclu que la densité est a peu prés uniforme.
 
Pour finir, n'oublions pas que de la modélisation exacte dépendait l'atterrissage de février. 

  1. Fin de la mission

  Ce 12 février a eu lieu à 3h01mn52s pm Est (21h01mn52s  heure de Paris), l' atterrissage sur Eros. Il est situé actuellement à 316 millions de la Terre. C'est la première tentative d'atterrissage sur un astéroïde. L'engin ayant pratiquement utilisé tout le carburant nécessaire au maintien de son orbite autour de l'astéroïde, il a été décidé de le poser en douceur plutôt que de le laisser en orbite. Ayant déjà recueilli plus de 180 000 photos (10 fois plus que prévu), il était tentant pour les scientifiques de terminer en apothéose une mission qui a peu coûté, 223 M$. 

Near s'est posé à proximité de Himeros à la vitesse de 1,9 m/s.

http://near.jhuapl.edu/iod/20010208/index.html

  Near s'est posé à proximité de Himeros à la vitesse de 1,9 m/s (6,8 km/h). En réalité à 200 m du point prévu, ce qui confirme l'excellence de la mise en équation des paramètres d'atterrissage et de la modélisation de la gravité.

  A partir de l'orbite (35 km) l'approche doit durer quelques heures et débutera à partir de 16h30 heure française. Quelques impulsions de freinage amèneront la vitesse de l'engin à quelques km/h (< 10). La première a eu lieu à 17h05 heure française et la suivante aura lieu à 20h16. Des photos seront prises toutes les minutes lors de la phase d'approche. La dernière montrera le sol à 500 m d'altitude permettant de voir des détails de quelques centimètres. Son précédent rase-motte avait eu lieu fin janvier 2001 à quelques 2500 m d'altitude.

  La difficulté de l'opération provient du fait que l'astéroïde est de forme irrégulière, entraînant une non homogénéité de la gravitation. Il est très compliqué de tenir compte de toutes les formes. C'est pour cela que pendant une année, la sonde a aussi étudié la forme de l'enveloppe gravitationnelle de l'astre.

 La difficulté de l'opération provient du fait que l'astéroïde est de forme irrégulière, entraînant une non homogénéité de la gravitation.

http://spaceflightnow.com/near/graph.html

L'engin n'ayant pas été conçu pour se poser, aucun dispositif n'a été prévu pour garder le contact. Les scientifiques estiment à 1% la probabilité de liaison après l'atterrissage, si la sonde s'est posée correctement, c'est-à-dire l'antenne dirigée vers la Terre. 

  1. Dernières images

   69 images furent prises sur les 5000 m de la descente.

  A 700 mètres d'altitude, l'image a un champ 33 m. Le gros rocher oblong mesure 7,4 m de long.

Le gros rocher oblong mesure 7,4 m de long.

http://near.jhuapl.edu/iod/20010212d/index.html


     Dernière vue complète à 250 m. Champ de 12 m.  L'amas de roches en haut, à droite, mesure 1,4 m.

L'amas de roches en haut, à droite, mesure 1,4 m.

http://near.jhuapl.edu/iod/20010212e/index.html


     Dernière image, interrompue par l'impact, prise à 120 m d'altitude et couvre  6 m de côté.  Le bloc rocheux mesure 4m.

Dernière image, interrompue par l'impact, prise à 120 m d'altitude et couvre  6 m de côté.

http://near.jhuapl.edu/iod/20010212f/index.html

  10 mn après l'atterrissage, les techniciens essaient de rétablir le contact. Il semble que cela c'est passé beaucoup mieux que prévu.

  25 mn depuis l'atterrissage: un signal faible a été perçu, ce qui voudrait dire que la sonde fonctionne toujours.

  45 mn plus tard, la fête bas son plein au centre de contrôle. C'est la première fois qu'une sonde atterrit en douceur sur un astéroïde.

  Les scientifiques resteront à l'écoute jusqu'au 14 février 2001. Après, le réseau DSN interrompra sa mission.

  1. Premiers résultats

    Pendant un an, Near-Shoemaker a étudié la composition du petit astre, avec une instrumentation complexe, en rayons X, rayons gammas et infra-rouge. Les premières analyses avaient suggéré qu' Eros était de composition similaire aux chondrites.

   Aujourd'hui, Eros peut être considéré comme un astre qui n'avait jamais été observé auparavant. Il est possible que de très rares météorites ressemblent à Eros, mais actuellement ce n'est pas certain. Il faut attendre le dépouillement des données, ce qui demandera au moins encore une année, selon le professeur Boynton du UA Lunar and Planetary Laboratory, qui fut l'un des responsables du programme.

   Les scientifiques n'ont pas encore compris pourquoi, à certains endroits, de gros rochers sont présents. Cela ne fut pas observé sur la Lune. Autour de la "Selle" des rainures sont visibles comme si Eros se fendait. Pour l'instant la raison est inconnue. Ce qui est presque certain, c'est qu'Eros est une partie d'un astre plus gros. Les sillons pourraient avoir pris naissance lors de l'impact qui provoqua la rupture. 

    Pour être sûr de toutes ces suppositions, il faudrait atterrir et faire des études sur place ou par prélèvements d'échantillons ramenés sur Terre. Les Russes avaient prévu un tel scénario sur Phobos, mais une erreur de programmation anéanti tous les espoirs, à proximité du satellite de Mars. Pour l'avenir des projets existent, mais les fonds sont difficiles à trouver.

  1. Mission étendue

  La sonde étant considérée en bon état après son atterrissage sur Eros, La sonde fut considérée en bon état après son atterrissage sur Erosil a été décidé d'utiliser cette opportunité. La mission a donc été prolongée de 10 jours. La première opération consistera à collecter des données sur la composition de la surface en utilisant le spectromètre de la sonde. Cette durée est jugée suffisante pour accroître la précision des mesures d'un facteur 10. La caméra qui n'est pas en position de prendre des images et le magnétomètre ne seront pas utilisés. De plus l'antenne à petit gain ne serait pas suffisante pour acheminer le débit. 
  Il reste moins de 8 kg de combustible pour permettre à Near de sauter vers une autre région. Robert Farquhar, le directeur de la mission a déclaré que c'était une mission calme. De toute façon, cette mission a démontré que l'atterrissage sur un astéroïde était réalisable et que le modèle mathématique était bon.

http://public.srce.hr/damirspace/pic/neardown.jpg

  1. 20 février 2001

   Le modèle d'Eros a été pleinement confirmé par les images hautes résolutions acquises durant la phase d'atterrissage du 12 février. Elles révèlent que la surface est criblée de roches de toutes tailles sur une même surface (du mm au cm). Il n'y a pas de signes de petits cratères ou de "zap pits" sur les roches et la plupart apparaissent aiguës et non érodées.

  1. 28 février 2001

  

   La mission Near-Shoemaker a pris fin. Le signal radio a été interrompu le 28 février 2001. La Nasa a tenu à faire une conférence de presse pour expliquer les premières conclusions des responsables de la mission.

   Après une année en orbite et un atterrissage parfait sur l'astéroïde, les données de la sonde Near-Shoemaker confirment ce que beaucoup de scientifiques se sont mis à penser récemment: 433 Eros n'est pas un morceau d'une planète, ni un quelconque débris. Les mesures ont mis en lumière qu'il est une relique de la formation du Système solaire, un des blocs originaux qui ont servi à construire les planétésimaux, c'est-à-dire les embryons de planète. 

   Les scientifiques avaient espéré que la sonde puisse se poser, bien que n'étant pas étudiée pour cela. Mais ils n'avaient pas osé espérer qu'elle survive. Et pourtant, elle a survécu permettant au spectromètre de fournir des renseignements 10 fois meilleurs qu'en orbite. Ainsi, il a pu analyser les éléments chimique de ce planétésimal.

   Le spectromètre X-gamma  est  un détecteur sensible entre 1 et 10 keV pour étudier le rayonnement X dont le sol est émetteur lors des éruptions solaires, telle celle de mars 2000. Cela permet un repérage plus facile des raies de magnésium, de silicium, d'aluminium, de calcium, de titane et de fer. Il y a aussi un détecteur couplé à un scintillateur sensible entre 0,3 et 10 MeV. "Les rayons cosmiques, particules de grande énergie issues des explosions de supernova, percutent Eros en créant des neutrons secondaires qui vont exciter les atomes des composés de surface, sans les casser. Ces atomes excités émettent des rayons gamma que le spectromètre déchiffre en pouvant révéler la présence d'un quelconque élément" explique Jack Tromka, responsable du spectromètre. Il continue en déclarant que l'oxygène et l'hydrogène sont analysés pour voir le rayonnement qu'ils produisent sous le bombardement cosmique et que le fer et le silicium peuvent être détectés en plus des radio éléments naturellement radio-actifs que sont le potassium, le thorium et l'uranium. La mesure de l'abondance de ces éléments  est un test important pour l'hypothèse planétésimal. 

   Les planétésimaux se créèrent lorsque le Système solaire était un nuage interstellaire tourbillonnant et qui s'effondra lentement pour former le Soleil et les planètes. Les grains de poussières se condensèrent à l'intérieur du gaz primitif. Ces grains très petits se collèrent  en s'entrechoquant pour former des objets de la taille de cailloux qui s'accumulèrent dans le disque de la nébuleuse primitive. Ils s'agglutinèrent pour former des pierres de plus en plus grosses atteignant des tailles de 1 à 100 km. Ce furent les planétésimaux, les briques fondamentales de toutes les planètes. Pour des raisons inconnues, Eros ne fut jamais capturé. Il resta l'égal des autres mondes du Système solaire. 

  Les planètes comme la Terre sont chimiquement différenciées, c'est-à-dire que les éléments lourds sont proches du noyau et les éléments légers en surface. Si Eros avait été un morceau de planète, peut-être dans la ceinture des astéroïdes, il aurait des signatures chimiques correspondant aux couches des mondes différenciés. Par exemple il pourrait être riche en fer s'il provenait du noyau d'une telle planète ou bien riche en silicium, s'il venait de la croûte.

  "Au lieu de cela, les mesures en orbite font apparaître 433 Eros comme un astre indifférencié, constitué de ce que l'on appelle chondrite ordinaire" ajoute Andrew Cheng, le responsable du projet au JHUAPL (John Hopkins University Applied Physics Laboratory).

  Eros parait formé d'une mixture que l'on ne trouve, dans le Système solaire, que seulement dans les éléments des corps non altérés par la fusion, étape inévitable du processus de formation des planètes. Mais, selon Cheng, une contradiction est possible. Il continue en déclarant que le soufre d'Eros est moins abondant que prévu dans les chondrites ordinaires. Toutefois, le spectre X nous en raconte beaucoup plus sur les 100 µm de la surface et nous ne savons pas si la diminution se produit dans une mince couche ou partout dans le corps de l'astéroïde. Le spectromètre peut détecter à plus de 10 cm sous la surface. Bien que l'instrument ne puisse détecter le soufre, il est sensible aux émissions X des autres éléments, comme la radio-activité du potassium, qui sont des bons indicateurs de la fusion. Tel le soufre, le potassium est un élément volatil (il s'évapore facilement lorsque la roche est chauffée). Si l'abondance du potassium est révélée, cela renforcera le fait qu'Eros  n'ait pas été fondu et qu'il est un corps primitif. D'autre part une pauvreté en éléments volatils signifierait qu'il n'en est pas un, ce qui est le cas pour le soufre.

  C'est une question importante et la connaissance de l'enveloppe de cet astéroïde (sa structure interne et sa composition chimique) est une application pratique de nos théories. Le Système solaire est composé de roches plus ou moins semblables à Eros et beaucoup s'approchent dangereusement de la Terre. Et Cheng conclut en disant qu'un jour il nous faudra connaître parfaitement ces corps pour éviter qu'ils ne percutent la Terre. Ils peuvent aussi être, pour plus tard, une source d'approvisionnement en matières premières. En d'autres termes, mieux les connaître est une bonne idée.

  Ce fut au tour de Jack Trombka de dire combien ces journées supplémentaires sur le sol d'Eros ont apporté d'informations très intéressantes et formidables. Le spectromètre a pu fournir des données complémentaires à celles recueillies en orbite.

  C'est ainsi que se termine une aventure humaine extraordinaire. Pour la première fois un corps primitif va révéler son histoire. Ce jour du 12 février 2001 restera une date importante pour la compréhension de la formation du Système solaire.

Composition d'Eros

NEAR mission gives clues to composition of asteroid Eros
CORNELL UNIVERSITY NEWS RELEASE
Posted: July 23, 2005

  L'analyse minutieuse des structures externes des astéroïdes peut en dire plus sur leur structure interne. Ainsi tandis qu'il cartographié la surface de l'astéroïde 433 Eros  Peter Thomas, un chercheur en astronomie à l'université de Cornell, a trouvé une solution simple à un puzzle sur la composition de l'astéroïde.

 A l'aide des images collectées, il put dresser une carte numérique de la surface, piquetée de milliers de cratères d'impact

 

  Sur la surface de l'asteroïde, prévisible
pock-marquée avec des milliers de cratères s'est accumulé des
impacts au-dessus de sa vie, il a vu une structure d'abord noté par
le marc Berthoud d'étudiant gradué de Cornell: que quelques pièces
rapportées particulières étaient inexplicablement lisses. Cette
observation avait mené à de diverses théories -- mais à aucune qui
ont semblé complètement satisfaisantes.

Thomas was using images collected by the Near Earth Asteroid Rendezvous mission in 2001 to create a digital map of Eros. On the asteroid's surface, predictably pock-marked with thousands of craters accumulated from impacts over its lifetime, he saw a feature first noticed by Cornell graduate student Marc Berthoud: that a few particular patches were inexplicably smooth. That observation had led to various theories -- but none that seemed completely satisfying.

In a letter appearing in the current issue of the journal Nature (Vol. 436, No. 7049, p. 366), Thomas and Northwestern University geologist Mark Robinson show that the asteroid's smooth patches can be explained by a seismic disturbance that occurred when the crater, known as the Shoemaker crater, was formed.

The fact that seismic waves were carried through the center of the asteroid shows that the asteroid's core is cohesive enough to transmit such waves, Thomas says. And the smoothing-out effect within a radius of up to 9 kilometers from the 7.6-kilometer Shoemaker crater -- even on the opposite side of the asteroid -- indicates that Eros' surface is loose enough to get shaken down by the impact.

Asteroids are small, planetlike bodies that date back to the beginning of the solar system, so studying them can give astronomers insight into the solar system's formation. And while no asteroids currently threaten Earth, knowing more about their composition could help prepare for a possible future encounter.

Eros, whose surface is a jumble of house-sized boulders and small stones ("what geologists call 'poorly sorted,'" says Thomas), is the most carefully studied asteroid, in part because its orbit brings it close to earth.

Thomas and Robinson considered various theories for the regions of smoothness, including the idea that ejecta from another impact had blanketed the areas. But they rejected the ejecta hypothesis when calculations showed an impact Shoemaker's size wouldn't create enough material to cover the surface indicated. And even if it did, they add, the asteroid's irregular shape and motion would cause the ejecta to be distributed differently.

In contrast, says Thomas, the shaking-down hypothesis fits the evidence neatly. "The classic light bulb goes on in your head," he says; the crater density of small craters increases with the distance from the Shoemaker crater. "Simple geometry says something like a simple seismic wave."

The NEAR mission, in which a NASA spacecraft landed on the asteroid's surface in 2001 after orbiting it for a year, yielded more than 100,000 images of the small asteroid. (Eros is about 33 kilometers long, 13 kilometers wide and 8 kilometers thick). Since the mission's conclusion 16 days after the landing, scientists from institutions around the world have been sorting through the data.

That process is expected to continue for years. "Careful mapping of things on the surface can give you a good clue as to what's inside," says Thomas. "And in one sense, we've barely begun."

 

Pour voler au-dessus d'Eros: http://near.jhuapl.edu/iod/20001024b/263_ani.gif

 

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 JHUAPL (John Hopkins University Applied Physics Laboratory): http://near.jhuapl.edu

Sciences@NASA: http://science.msfc.nasa.gov

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