Io

   Io est un monde bouleversé, constitué de cratères éruptifs et de lacs de lave en ébullition. C'est l'astre du système solaire ayant le volcanisme le plus intense.

Dernière mise à jour: 
le
20 mai 2000  - le volcanisme
.
le 16/11/01: activité de Galiléo - 


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Présentation

 

Caractéristiques

  découvert par

  Simon Marius et Galiléo Galilée

  Année de la découverte

  1610

  Masse

  8,94.1019 tonnes

  rayon à l'équateur

  1 815 km

  densité

  3,55 g/cm3

 distance au centre de Jupiter

  421 900 km

  vitesse orbitale

  17,34 km/s

  Vitesse de libération

  2,56 km/s

  période orbitale

  1,769138 jours terrestres

Forces de gravitation

  Io possède un volcanisme inconnu sur Terre, dû à l'action de la gravitation. Il est lié gravifiquement à Europe et Ganymède par la relation a+2b-3c = 180° avec a, b, c correspondant à l'axe moyen des 3 corps et qui donne ainsi naissance à un malaxage interne d'une puissance estimée à 70 000 gigawatts. C'est un fait unique d'interactions entre des astres différents. Les effets mécaniques qui en découlent ont conduit Io à avoir la forme d'un ellipsoïde, dont l'axe principal est dirigé vers Jupiter, avec une légère libration. Ce grand axe varie selon les distances à Jupiter. Il est donc maximal pour la distance la plus courte.

      La première des forces vient de sa rotation propre. Io est stabilisé sur une orbite synchrone de 42 h 28mn. Mais l'action d' Europe et Ganymède, accroît fortement les perturbations, qui déforment l'orbite et la rendent elliptique. De plus, étant sur des orbites valant 2 et 4 fois celle de Io, des résonances interviennent. C'est ainsi que l'intensité des forces gravitationnelles varie tout au long de son orbite, causant un malaxage avec évacuation de l'énergie par des caldeiras. Ce mécanisme entraîne un flux de surface égal à 2,5 watts/m² et qui est 250 fois supérieur à ce que pourrait transmettre une radioactivité interne et 30 fois supérieur à notre flux thermique.

   Io ne possède pas de cratères d'impacts, sa surface étant en remodelage permanent estimé entre 0,1 et 1 cm/an. Ce qui explique la jeunesse de la surface qui peut être de quelques années seulement. Par contre il y a des centaines de caldeiras. Certaines cheminées peuvent atteindre 200 km de diamètre avec des parois hautes de 2 000 m.

   La température de surface est de - 140 à - 180°C, sur le côté éclairé, de - 200 à - 210°C sur les pôles et de - 180°C côté nuit.

Atmosphère

   Sa très faible atmosphère soufrée, très hétérogène, suit la distribution des volcans.  En moyenne elle est quasi inexistante (<1 nanobar). Mais cela n' empêche pas la création de vents soufflant à des vitesses supersoniques, par suite de grandes variations de pression. Des phénomènes de condensation et de sublimation existent entre la surface et l'altitude.

     Des émissions d'atomes d'oxygène, de soufre, de sodium et de potassium ont été décelés dans l'atmosphère et pouvant s'étaler sur des distances égales à 2000 fois le rayon de Io. Ceci s'explique par la faible gravité et l' action de la magnétosphère de Jupiter.  Les molécules s'échappent très facilement et forment un nuage autour de Io. Le rayonnement émis montre qu'environ une tonne de matière s'échappe par seconde. Mais ce n'est rien comparé aux milliers de tonnes par seconde éjectés par les volcans. Depuis sa création, Io a perdu ainsi, une épaisseur de plusieurs km.

    L'émission continue d'atomes crée un tore de plasma qui entoure l'astre d'une façon permanente. Tournant à la vitesse de 57km/s, les particules de ce tore heurtent Io, surtout sur la face cachée (opposée à Jupiter), ce qui chauffe l'atmosphère et la modifie. Ces particules, piégées dans le champ jovien, sont dirigées vers les régions polaires de Jupiter où elles y produisent des aurores polaires.

    Sous certains aspects, Io est comparable à notre satellite. Sa masse est de 89.1021 kg contre 73.1021 kg pour la Lune et sa distance de Jupiter  (421 900 km) est presque identique à celle séparant la Terre de la Lune.

 

      Voici donc les plus belles images du Système solaire prises par la sonde Galiléo (décollage le 18-10- 89 ), en orbite autour du Jupiter depuis le 7-12- 95. Le satellite de Jupiter est appelé la "pizza" de l'espace par les scientifiques. 

Io et son ombre sur Jupiter

Voir aussi Jupiter et Io en grand format.


   Nous apercevons, sur cette vue, Io et son ombre sur Jupiter. Il se trouve à 421 900 km (environ distance Terre-Lune) du centre de Jupiter  ou 300 0000 km du sommet des nuages . Son diamètre de 3630 km ne représente rien comparé aux 142 984 km de son aîné.

   Identique en taille à la Lune, il ne présente pas de cratères d'impacts.  Le volcanisme intense remanie en permanence sa surface. Proche de Jupiter, il est dense et rocheux comme les planètes telluriques, tout comme Europe. Sa densité est de 3,55 g/cm³. Si Io était sur une orbite montrant toujours la même face à Jupiter, la hauteur des renflements ne varierait pas, mais les forces gravitationnelles exercées par les autres satellites, et notamment  Europe, le plus proche, étirent la surface de Io. Il est engagé dans une lutte  qui le tire d'un côté ou de l'autre. A chaque révolution sa surface se soulève de 100 mètres (contre 0,40 m sur Terre) et la distance Io - Jupiter varie de 1700 km. Cela provoque un échauffement important et crée le volcanisme. Tous les matériaux que l'on observe sont âgés de moins de 1 million d'années. 

Panaches et éruptions

  Les volcans les éjectent à plus de 300 km d'altitude, et ils recouvrent la surface sur une épaisseur de 100 mètres. Des geysers de matières en fusion propulsent les matériaux à des centaines de km de haut à la vitesse de 3 fois le mur du son (1km/s). Chaque année des dizaines de milliards de tonnes de lave recouvre Io. 

les panaches s'étalent en imposantes ombrelles  

  

   Par suite de sa faible gravité (diamètre voisin de celui de la Lune), les panaches s'étalent en imposantes ombrelles de 300 km de hauteur et permettent de déposer des anneaux circulaires de matière, pouvant atteindre 1400 km de diamètre.  
    VOYAGER 1 a enregistré 8 éruptions majeures simultanées, lors du survol de mars 1979, dont 2 montraient des panaches de dioxyde de soufre s'élevant à 200 km d'altitude. Lorsque Voyager 2 survola Io, 4 mois plus tard, 6 étaient toujours en activité.

 

  La sonde Galiléo a permis de découvrir une structure interne en 2 parties:  une couche de roches pétries par les effets de marée entourant un énorme cœur de fer  de 1800 km qui génère son propre champ magnétique. Il fait partie des corps possédant un champ magnétique autonome. C'est une découverte fondamentale. L'intérieur de Io est en fusion et cela provoque des éruptions volcaniques qui font passer tout l'intérieur à l'extérieur. La possibilité d'un océan de soufre a été envisagé, car il fond à 112°C.

     Une partie de la matière éjectée forme un tore de plasma autour de la planète géante. En se déplaçant le long des lignes de force du puissant champ magnétique, les particules chargées de ce tore sont affectées par le déplacement de Io et cela module les signaux radio. Io est attaché par un cordon ombilical magnétique dont le courant est évalué à 5 millions d'ampères et fournit une puissance de 2,2.1012 watts.

Vue globale

    Galiléo a fourni des images en haute résolution. Cette vue, ci-dessous, a été prise le 7 septembre 1996 à 908 000 km de Jupiter et à 487000 km de Io. Nous voyons la face de Io toujours tournée vers Jupiter. Les couleurs sont composées des données prises dans le proche infra-rouge, le vert et le violet. Cela correspond au spectre du visible. On remarque la richesse de couleurs et de brillance. Le blanc et le rouge brillant correspond à des éjections récentes, quelques années. Le filtre du proche infra-rouge rend l'atmosphère de Jupiter, bleue, d'où la couleur de fond.

       Le volcan en activité, Prométhée, est visible près du centre droit. Les scientifiques ont remarqué beaucoup de changement depuis les survols des sondes Voyager, il y a 17 ans. Le volcan se serait déplacé de 80 km. L'anneau brillant à un diamètre de 300 km.

     Les laves soufrées, qui percent la croûte de 50 km de Io, sont les plus chaudes du Système Solaire avec 1 600 degrés. Le magma, riche en silicate et magnésium, continuellement malaxé par les forces de marées de Jupiter, Europe et Ganymède explique ce phénomène. Pour mémoire les laves terrestre ne s'élèvent qu'à 1300°C. Nous voyons des centaines d'orifices volcaniques noirs, criblant la surface.

Nous voyons la face de Io toujours tournée vers Jupiter

 

Projection Mercator

    Ci-dessous, sur cette projection Mercator, les plaines volcaniques de Io ont été photographiées par Voyager 1 et couvrent une surface qui s'étend de 60° de latitude Nord à 60° de latitude Sud et de 100 à 345° de longitude. De nombreuses caldéras, de flots de laves et d'éruptions volcaniques sont visibles. La composition des plaines volcaniques et des flots de laves n'a pas été déterminée, mais peut être constituée essentiellement de soufre avec du givre de dioxyde de soufre ou de silicates (tel que le basalte) incrustés avec du soufre et des condensés de dioxyde de soufre. Les taches blanchâtres brillantes, sont probablement de dépôts de givre de dioxyde de soufre (SO2) ou d'anhydride sulfureux. La couleur jaune orangé est causée par des composés soufrés ou oxydes polysulfurés (SnOp)  et produite par leur dissociation. C'est une chimie fort complexe, à base de soufre, qui domine.

 

sur cette projection Mercator, les plaines volcaniques de Io

 

Haemus Mons

 

Haemus Mons se situe non loin du pôle Sud

 

  Ci-dessus, cette montagne (Haemus Mons) se situe non loin du pôle Sud et sur cette image, près du terminateur. Sa base est de 200 X 100 km. Quelques sommets sur Io, s'élèvent à plus de 10 000 m.

    Sur la photographie ci-dessous, au nord de Ra Patera, prise le 5 mars 1979 par Voyager 1 à 129 600 km de Io, ce qui  paraît être une caldeiras volcanique, est une cheminée d'échappement des gaz (tache bleu vif au centre gauche). Nous voyons un réseau de caldeiras volcaniques avec un sol sombre relié par des matériaux  rouge vif. Une tache bleue est visible sur le  sol de la caldeiras la plus au nord. Les scientifiques pensent que ce sont des nuages de gaz issus des cheminées volcaniques. Ces nuages se condensent pour former de fines particules qui apparaissent bleues.

 

un réseau de caldeiras volcaniques avec un sol sombre relié par des matériaux  rouge vif

 

  Depuis que le spectromètre infra-rouge de Voyager 1 a découvert du dioxyde de soufre sur Io, il est possible que celui-ci soit le composant essentiel des nuages. Les nuages de dioxyde de soufre gèle rapidement et retourne au sol sous forme de neige. Il est aussi possible que les surfaces sombres, sur le plancher des caldeiras, soient des mares d'une sorte très sombre de soufre fondu.

   En plus de sa complexité chimique, Io étonne par sa complexité physique. Certains volcans sont en relief et peuvent dépasser 4000 m (par ex. Pelé, possédant une base de 950 x 1400 km et une caldeira de 10 km, dont la température du cratère est estimée à 300°C), d'autres sont en dépression et se mesurent aussi en km. Ils sont sur des terrains qui se sont effondrés (Maasaw Patera).

    Les volcans sont classés en 2 catégories. Il y a la classe A pour ceux de vie longue et puissance moyenne (Prométhée, ci-dessus, ainsi que Loki, Marduk, Amirani) et la classe B pour les volcans explosifs à vie courte (Pelé, Surt et Ater) dont les laves jaillissent à 1000 m/s.

Galiléo suite

Galiléo a été lancée par la navette Atlantis le 18 octobre 1989. La sonde est en orbite autour de Jupiter depuis le 7 décembre 1995. Compte tenu du succès remporté jusqu'à présent (c'est une sonde sérieusement handicapée),  la Nasa a décidé après ses 3 survols réussis à 611 km, le 11 octobre,  le 26 novembre à 300 km et le 22 février 2000 à 200 km, de prolonger l'expérience pendant 1 an . Ceci permettra d'avoir, avec Cassini, 2 sondes en même temps, en décembre, à proximité de Jupiter. 

     Ce sera une compensation à l'absence de photos, lors de premier survol à 892 km, le 7 décembre 1995, pour préserver l'enregistrement des données du module qui s'apprêtait à plonger dans l'atmosphère jovienne.

   Galiléo a effectué avec succès, le 22 fev 2000, un 3e survol à basse altitude (230 km) de Io.

    Voici 4,5 ans que la sonde étudie le monde jovien. Après une première étude qui dura 2 ans (dec95-dec97), une deuxième fut entreprise de dec97 à dec99. Vu le bon comportement, malgré les survols de Io à basse altitude dans les radiations, sa mission se prolonge encore 1 an, sous le nom: Mission Galiléo Milennium. Aujourd'hui 20 mai 2000, la sonde a survolé Ganymède.

Fin de Galiléo

   La fin de la mission a eu lieu le 28 février 2003. Depuis, la sonde a été mise sur une orbite de rencontre avec Jupiter le 21 septembre 2003. Afin de ne pas contaminer les satellites, les scientifiques ont préféré qu'elle plonge dans l'atmosphère de la planète géante. La sonde n'avait pas été désinfectée pour un séjour sur un astre quelconque. Au plus fort du programme, 300 personnes ont collaborés à l'exploit de cette sonde handicapée. La sonde a fait découvrir le monde jovien pendant 8 ans.

 

Volcanisme

    L'analyse détaillée de Io révèle un monde plein de couleur, actif, avec beaucoup de surprises, selon le 5e rapport publié le 19 mai 2000, issu des vues de Galiléo et du télescope Hubble.
    Le rapport décrit des panaches éruptifs géants, des coulées de lave et des dépôts rouges et verts qui changent en composés de soufre instables, d'immenses panaches et des montagnes qui se fendent et se plissent sur des centaines de km.

   Galiléo a trouvé plusieurs taches rouges proches des volcans actifs, où un processus de conversion de soufre a probablement lieu. Des dépôts rouges furent découverts prés des caldeiras, là où la lave atteint la surface en premier, souvent loin des retombées des panaches, où les coulées  vaporisent apparemment les matériaux de la surface.

   La composition des matériaux brillants de couleur verte est une énigme. Par endroits ils apparaissent lorsque les matériaux rouges se sont déposés sur des coulées de lave fraîche, principalement sur le fond des caldeiras. Ils se transforment en matériaux verts. Il est possible que la surface soit encore chaude, accélérant ainsi la transformation d'une sorte de soufre rouge et la sublimation du dioxyde de soufre. Eventuellement les 2 matériaux acquièrent une couleur jaune pâle qui est la caractéristique ordinaire du soufre, fait d'un anneau de 8 atomes de soufre.

    Bien que Io soit le corps actif le plus volcanique du Système solaire, les montagnes (plus de 16 000 m de haut) ne sont pas des volcans. Elles n'ont ni cheminées ni coulées; à la place, elles apparaissent comme de morceaux géants de croûte. Des dépressions géantes pourraient être des caldeiras formées par l'effondrement de chambres magmatiques vides. Différentes des caldeiras terrestres, plusieurs dépressions sur Io ont des bords très raides, angles vifs et sont localisées près des montagnes. Sur les nouvelles images de la dépression Hi'iaka Patera, adjacente aux montagnes, on voit comme 2 blocs montagneux avec des fractures et des fissures,  écartés de 145 km formant un bassin comme la vallée de la mort en Californie. La surprise est venue du fait que de tels mouvements sur Terre sont causés par la tectonique des plaques, mais il n'y a pas d'indications de processus similaires sur Io. Les scientifiques pensent plus probablement que les mouvements latéraux peuvent être menés par de profonds mouvements dans le manteau, causés par des montées de multitude blocs rocheux surchauffés.

Prométhée

Galiléo a révélé que le volcan Prométhée est similaire aux volcans hawaïens   

  Galiléo a révélé que le volcan Prométhée est similaire aux volcans hawaïens, mais beaucoup plus actif et beaucoup plus large. Jaillissant à 80 km de hauteur, les panaches de gaz et de particules s'étendent jusqu'à l'extrémité de la coulée de lave, comme ceux de Hawaï qui vont jusqu'à l'océan. Ce sont les panaches les plus actifs. 

 

  Sa taille et sa forme sont restées les mêmes au moins depuis 1979, par contre le panache s'est déplacé de 85 km vers l'ouest entre 1979 et 1996.
  La cheminée principale ne doit pas bouger déclare le Dr Rosaly Lopes-Gauthier du JPL, mais le panache se déplace. Tandis que le Dr Susan Kieffer du Science Consulting Inc. of Ontario (Canada) ajoute que ce comportement n'a jamais était vu sur Terre. Ils suggèrent que le panache est alimenté par une surface de dioxyde de soufre et/ou du soufre qui se vaporise sous la coulée de lave et des matériaux jaillissent à travers la lave.

Culann Patera

 

Culann Patera est l'un des volcans les plus colorés au centre de Io

  Culann Patera est l'un des volcans les plus colorés au centre de Io. C'est la pièce maîtresse d'une mosaïque à haute résolution que Galiléo est envoyé. L'image a été réalisée à partir de vues filtrées dans le rouge, le vert et en ultra-violet, puis traitées pour mettre en valeur les variations de teintes. La résolution est de 200 m par pixel (picture element). Le Nord est en haut.
   La mosaïque de couleurs montre les relations complexes entre les dépôts rouges, ceux plus confinés, verts et les variations colorées des coulées de lave. La caldeira centrale, en haut et à droite du centre, a une bordure en forme de coquille très irrégulière et un sol de couleur verdâtre. Les coulées de lave se répandent hors de la caldeira, de tous les côtés. Une ligne rouge sombre incurvée, s'étendant du NW au SE à l'extrémité de la caldeira et marquant la croûte formée au-dessus de la lave, alimente une coulée de silicates (basalte ?) chaud et sombre. Des coulées inhabituellement rouge sombre partant du SE de la caldeira peuvent être des coulées de soufre ou de silicate qui ont modifié la surface. Les matériaux rouge diffusés autour de la caldeira peuvent être des composés soufrés déposés par des panaches de gaz.

  
La caldeira et quelques coulées de lave s'étendant depuis la caldeira, sont couvertes de matériaux verdâtres. Il y en a aussi dans la caldeira, en bas et à droite, appelée Tohil Patera. Le matériau vert a souvent des frontières bien marquées, il apparaît confiné sur le plancher de la caldeira et les coulées sombres. Les scientifiques de l'équipe Galiléo étudient si ce matériau s'enrichit en soufre en couvrant des laves chaudes de silicate. 

Tvashtar

le volcan Tvashtar en éruption, le 25 novembre 1999

 

  L'image ci-dessus montre le volcan Tvashtar en éruption, le 25 novembre 1999. C'est une chaîne de caldeiras mise en valeur par la couleur.

    Une combinaison d'images couleur en basse résolution (1,3 km/pxl) prises le 3 juillet 1999 à 17000 km, avec celles N&B de plus haute résolution (180 m/pxl) a été nécessaire pour obtenir ces images. L'œil utilise l'image en noir et blanc pour former la haute résolution. C'est pour cela que seule la couleur est utilisée en basse résolution. Ceci est dû au rôle joué par les cônes et les bâtonnets de l'œil.

   La lave fondue était assez chaude, par conséquent brillante, pour surexposer l'image originale en N&B en bas à droite. Le rideau de lave brillant (chaîne de fontaines de laves) et la coulée en surface dans l'image en couleur sont assemblés comme une interprétation par les scientifiques de l'équipe Galiléo, qui se basent sur leur connaissance du comportement de la caméra en saturation. La lave apparaît produisant des fontaines hautes de 1,5 km au-dessus de la surface. Quelques autres coulées de lave peuvent être aperçues sur le plancher de la caldeira. Les coulées les plus sombres sont probablement les plus récentes. La caldeira allongée au centre de l'image est presque arrondie. Ses bords sont érodés par un travail de sape. Cela se produit lorsque le fluide s'écarte de la base de la falaise par suite d'effondrement. Sur Terre, cela se produit à cause du flux et du reflux de la mer agissant sur la falaise. Sur Mars c'est une caractéristique clé, mise en évidence par Mars Global Surveyor, pour prouver que l'eau y existait par le passé. Sur Io, le fluide fut du dioxyde de soufre qui se vaporisa instantanément lorsqu'il atteignit le vide de la surface, en soufflant les matériaux à la base des falaises.

  Le Nord est en haut de l'image et le Soleil éclaire la surface en bas et à gauche.

Zal Patera

    La région de Zal Patera est vue ici grâce à une combinaison d'images en haute résolution N&B (260m/pxl) prises à 26 000 km par Galiléo le 25 nov 1999 et des images basse résolution en couleur (1,3 km/pxl) prises le 3 juillet 1999 à 130 000 km. En combinant les 2 types d'images les scientifiques comprennent mieux les relations qui existent entre les différents matériaux du sol et les structures géologiques. Par exemple au centre de l'image et vers le haut, sur les flancs de la caldeira, ils ont remarqué des écoulements sombres coïncidant avec le rebord du plateau. De même le matériau rouge au pied de la montagne peut indiquer que des gaz sulfureux s'échappent le long d'une faille liée à la formation de la montagne.

    Les scientifiques utilisent aussi la longueur des ombres portées pour estimer la hauteur des montagnes. Ils estiment que le plateau le plus au nord, qui bondit le bord occidental de Zal Patera, s'élève à environ 2 kilomètres de hauteur. La montagne au sud de la caldeira culminerait à 4 600 m, tandis que le petit sommet au bas de l'image culminerait à 4 200 m.

  Le nord est au sommet de l'image, lequel est à 33,7° de latitude nord et 81,9° de longitude ouest. La lumière solaire vient de la gauche. 

   Le Jet Propulsion Laboratory, Pasadena, CA est responsable de la mission Galileo pour le NASA's Office of Space Science, Washington, DC. Le JPL est une division du California Institute of Technology, Pasadena, CA.

Galileo mission home page: http://galileo.jpl.nasa.gov/

Infos:  http://galileo.jpl.nasa.gov/images/io/ioimages.html.

Image:  http://photojournal.jpl.nasa.gov/cgi-bin/PIAGenCatalogPage.pl?PIA02527

Participation de l' University of Arizona

 

Activité de Galiléo

7 août 2001

    Galiléo a survolé Io, à environ 200 kilomètres, le 6 août 2001. En vue d’une modélisation, et tout en étudiant la Lune jovienne, Galiléo a scruté les couches  nuageuses de Jupiter.

    Les mesures initiales n’ont pas révélé si la sonde était passée au travers un panache volcanique. Le survol de Tvashtar (§ ci-dessus) était au programme, car des panaches y avaient été observés au cours des 7 derniers mois. Cette région est intéressante pour quantifier une zone hautement volcanique dont on s’attend à constater des changements. Mais  l’appareil de prise de vues, endommagé lors du précédent survol par suite de surdose de radiations de Jupiter, a eu un fonctionnement intermittent pendant la phase du survol. 9 ou plus, des 16 observations programmées, sont perdues. Les ingénieurs espèrent toutefois, grâce à leur effort, que la caméra pourra fonctionner lors de passages à plus grandes distances, dans les jours suivants.

    L’orbite polaire fut choisie afin de déterminer si la lune jovienne possède un champ magnétique comme la Terre, Jupiter ou Ganymède. Cela permettrait de comprendre la constitution du noyau et de connaître l’importance du magnétisme de la Lune la plus volcanique du Système solaire. C’était le but prioritaire de la mission. L’instrumentation et notamment le compteur de particules, semblent avoir résisté aux flots de radiations lors du survol. Les scientifiques sont satisfaits du comportement de Galiléo, qui a déjà reçu 3 fois plus de particules que la dose maximale admissible.

16 octobre 2001

    Le 32ième survol a eu lieu le 16 octobre 2001 à 180 km, au-dessus pôle sud. La maîtrise du domaine jovien (et de ce fait de la mécanique céleste) est telle, que les contrôleurs de vol ont réussi à faire arriver Galiléo à moins de 3 km du point prévu (181 km) et avec un retard de 0,7 s. La sonde a pu effectuer ses relevés de particules et autres champs magnétiques. Les scientifiques espèrent pouvoir bien modéliser l'interaction du vent solaire dans le domaine jovien. Les scientifiques attendent aussi une continuité des données dans le temps leur permettant de voir l'évolution de l'environnement et une continuité spatiale pour voir les structures à grande échelle du domaine jovien. Toutes ces données sont stockées dans la mémoire de l'ordinateur et périodiquement vidées sur le magnétophone pour une restitution différée. Souvenons-nous que l'antenne grand gain étant bloquée, seul l'acheminement des données (images et mesures) s'effectue à très basse vitesse. La première priorité est de recueillir le maximum des images, même si cela nécessite du temps. Un changement récent du logiciel d'ordinateur du vaisseau spatial semble avoir maintenu le problème de se reproduire pendant le survol. Il faut attendre la première série de transmissions pour savoir si l'appareil de prise de vue a fonctionné. 

 

retour Jupiter, Soleil, limite de Roche, marées gravitationnelles

Credit: NASA/JPL/University of Arizona.

University of Arizona: http://pirlwww.lpl.arizona.edu/

Galiléo: http://galileo.jpl.nasa.gov/

photojournal: http://photojournal.dlr.de  

JPL/caltech: http://www.jpl.nasa.gov

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