Voie lactée


  Avec un trou noir au centre et un anneau à l'extérieur, les connaissances sur la Voie lactée ont beaucoup évoluées ces dernières années. 

Présentation

   La Voie lactée est une galaxie dont la masse est probablement comprise entre 750 milliards et mille milliards de masses solaires. Son diamètre serait de 100 000 années-lumière. L'analyse de la distribution des nuages d'hydrogène révèle que c'est une spirale de type Sb ou Sbc ou peut-être de SBb à SBbc. Selon les dernières découvertes, il est possible qu'elle soit barrée.

les galaxies sont classées en 3 grandes catégories : elliptiques, spirales et spirales barrées

   Le Système solaire est situé dans les régions extérieures de la Voie lactée, à seulement 20 années-lumière au-dessus du plan galactique, mais à 28 000 années-lumière du centre, valeur confirmée par le satellite astrométrique de l'ESA, Hipparcos. Elle doit son nom à cette transparence laiteuse que nous apercevons dans le ciel et qui le traverse de part en part sur ce que les scientifiques appellent "l'équateur galactique". Son centre se trouve dans la constellation du Sagittaire, à côté de ses 2 voisines Ophiuchus et Scorpion.

Groupe Local

   La Voie lactée est la plus importante du Groupe Local dans lequel se trouvent 2 autres galaxies importantes: le grand et le petit nuage de Magellan et une trentaine de petites. Notre voisine, la galaxie d'Andromède M31 , se trouve à 2,55 millions d'années-lumière. Beaucoup de galaxies naines sont des compagnons du Groupe Local. Le membre le plus proche s'appelle SagDEG et se trouve à 80 000 années-lumière de nous et à 50 000 années-lumière du centre galactique, suivi par les plus visibles: le Grand Nuage de Magellan à 179 000 années-lumière et le Petit Nuage de Magellan à 210 000 années-lumière.

Carte d'identité

Carte d'identité de la Voie lactée ou Galaxie, avec un grand G.

  • Genre: galaxie spirale du type Sb ou Sbc ou peut-être de SBb à SBbc.  

  • Age   : celui de l'univers moins quelque millions d'années, c'est à dire ~15 milliards d'années.

  • Masse : 200 à 400 milliards d'étoiles selon les dernières estimations (1999)

  • Diamètre: 100 000 années-lumière, mais s'étend en fait jusqu'à 500 000 al.

  • Révolution au niveau du Soleil                           : 240 millions d'années.

  • Vitesse par rapport au fond diffus de l'univers    : 550 km/s

  • Epaisseur du disque au niveau du Soleil            : 700 al.

  • Distance du Soleil au centre                               : 30 000 al.

Au centre Sagittarus A*

    Les centaines de milliards d'étoiles tournant dans notre Galaxie, le font autour d'un astre minuscule: Sagittarius A*. Cette masse énigmatique est cachée derrière une quantité de poussières comparée à un filtre de 30 magnitudes soit une atténuation de 2,530 = 9.1011 soit une atténuation de 900 milliards .

    Une équipe internationale a réussi a identifié cet astre mystérieux. Dirigée par K. Lo de l'université de Taïpei, elle a mesuré cette structure à l'aide du VLBA (interféromètre radio) qui se trouve sur tout le territoire américain. 

   Sgr A* est une structure ovoïde, dont le grand axe mesure 540 millions de km et le petit, un peu plus de 100. Le gaz tournant, autour d'un trou noir central de 2,5 millions de masses solaires, est porté à la température de plus de 10 milliards de degrés.

la Voie Lactée, vu par le satellite Cobe


http://www.obspm.fr/messier/Pics/More/mw-cobe.gif

Cobe a vu la Voie lactée

   Nous voyons ici, la Voie Lactée, vu par le satellite Cobe. Le satellite Cobe (COsmic Background Explorer), dont la mission principale fut de mesurer le bruit de fond cosmologique, une relique du Big bang, a obtenu cette image de la région centrale de la Voie lactée. La Galaxie est un disque aplati formé d'un noyau central très dense entouré de 5 bras principaux déployés en spirale. Les nuages de poussières qui se trouvent à l'intérieur des bras spiraux sont transparents aux longueurs d'onde infra-rouge, celles qu'observe Cobe. Il a pu ainsi obtenir une image moins obscurcie de la structure de notre Galaxie, avec son bulbe central très important et le disque très brillant en infra-rouge où les nuages interstellaires sont concentrés.  Chaque point blanc est une étoile. Il y en a 200 milliards  environ et sûrement 400 milliards avec les naines brunes et autres objets indétectables actuellement. Elle s'étend au-delà des Nuages de Magellan, ce qui fait qu'ils subissent sa loi. En périphérie il y a de la matière peu lumineuse (étoiles naines, trous noirs, neutrinos, etc... , ci-contre, nous voyons la galaxie d'Andromède, M31. Sur le fond de ciel noir, chaque marque blanche, aussi petite soit-elle, est une étoile qui appartient à notre Galaxie. Par contre ce sont les milliards d'étoiles qui forment la galaxie M31, appelée aussi galaxie d'Andromède. 

La région centrale

     L'image ci-dessus nous montre la région centrale de la Voie Lactée. Nous découvrons toute la richesse de cet environnement. Devant nous s'étalent le sagittaire, la balance, le scorpion et ophiuchus. Des nébuleuses M8, M16, M17, M20 et la nébuleuse de la Pipe que l'on peut admirer sur l'image ci-après. Les amas ouverts M6, M7, M18, M21, M23, M24 et M25. Des amas globulaires M9, M22, M28, M54, M69, M70 sans oublier la fenêtre de Baade, que vous pouvez voir ci-après.

la région centrale de la Voie Lactée

http://www.obspm.fr/messier/more/mw_cen.html
http://www.astr.ua.edu/gifimages/galcenter.html

La région centrale de la Voie Lactée annotée

la région centrale de la Voie Lactée annotée

http://www.obspm.fr/messier/Pics/More/galc_map.gif

 

 La Nébuleuse de la Pipe (pipe nebula)

  La nébuleuse de la pipe, visible en bas à gauche, s'appelle ainsi en raison de la forme causée par des "nuages" de poussières qui absorbent la lumière des étoiles et donnant l'impression de volutes de fumée sortant d'une pipe. Ces poussières pourraient être issues de l'étoile Rhô Ophiuchus, à droite. L'étoile brillante rouge est la géante Antarès. Nous voyons plusieurs types de nébuleuses. Les rouges sont des nébuleuses à émission, les bleues en réflexion et les sombres par absorption. L'image a été digitalisée pour la mettre en valeur.

impression de volutes de fumée sortant d'une pipe


http://antwrp.gsfc.nasa.gov/apod/ap970621.html

Credit and Copyright: Jerry Lodriguss

 

La fenêtre de Baade (Baade's Window)

  Une question a toujours hanté l'homme dés l'instant où il sut que le Système solaire faisait parti d'un monde peuplé de milliards d'étoiles. Quelle est la forme de cet ensemble ? De quoi est-il fait? Lorsque l'on chercha à regarder à l'intérieur de la Galaxie, les poussières empêchèrent d'aller voir bien loin. Il fallut chercher un endroit pour percer le secret de la Voie Lactée. Dans les années 40, Walter Baade identifia une fenêtre prés du centre, où l'opacité était moins élevée. Désormais, cette fenêtre porte son nom. Elle contient des millions d'étoiles et elle sert de moyen d'études des distances dans la Voie Lactée.

Crédit: Photograph made from plates taken with the UK Schmidt Telescope.
Color photography by David Malin.
Copyright: Anglo-Australian Telescope Board

 

    Une utilisation astucieuse de l'effet de lentille gravitationnelle, imaginée par Bohdan Paczynski, consiste à observer des millions d'étoiles dans le bulbe galactique  pour contrôler leur luminosité. Beaucoup d'observations se firent à travers la fenêtre de Baade. Des dizaines de cas d'amplification gravitationnelle ont pu être ainsi relevés. Cela a permis de déceler une barre d'étoiles en travers du noyau galactique pointant presque vers le Soleil.

IC4678

La nébuleuse de la lagune.   L'extension peu apparente de la nébuleuse de la lagune vers l'Est (vers le haut de l'image et au delà) a son propre numéro : IC 4678.

   Cette région dans le Sagittaire extrêmement riche de notre Galaxie illustre brillamment la complexité de l'évolution de la matière au sein des galaxies. Les nuages moléculaires, vus comme des nébuleuses très sombres, se condensent et se transforment en nurseries stellaires. Après des millions d'années ils se métamorphosent en étoiles, puis en fin de vie éjectent leur manteau dans le milieu interstellaire qu'elles enrichissent en éléments plus lourds. Parfois les nuages se dissolvent dans le milieu et les étoiles choisissent une vie indépendante dans les tourbillons de la galaxie se mélangeant à d'autres générations d'étoiles. Cette image était prise par le télescope CFHT avec la nouvelle caméra CFH12K.


L'extension peu apparente de la nébuleuse de la lagune vers l'Est: IC4678

http://cdsweb.u-strasbg.fr:2001/HawaiianStarlight/AIOM/English/CFHT-Coelum-AIOM-Nov2002.html

 

   La nouvelle caméra CFH12K créée pour le télescope France Canada Hawaï (CFHT) utilise un nouveau capteur depuis janvier 1999. Elle a un champ très large de 42 x 28 mn d'arc (Lune et Soleil: 30 mn d'arc) grâce à 2 x 6 capteurs de 2048 x 2048 pxls, placés côte à côte donnant un capteur géant de 12288 x 8192 pxls, ce qui porte à plus de 100 000 000 pxls (470 000 pour un camescope) ou 200 mégabits de données par image. La taille du pixel est de 15 µ, donnant ainsi une résolution de 0,206 sec d'arc à f/4 parfaitement adaptée à la qualité du ciel de Mauna Kea. 

 

La Galaxie passée aux rayons X

vue splendide du rayonnement X de la Voie lactée     Cette image est constituée par une mosaïque de photos représentant un champ de 400 x 900 années-lumière prises par le satellite X Chandra. Cette vue splendide du rayonnement X de la Voie lactée révèlent des centaines de naines blanches, d'étoiles à neutrons et des trous noirs baignant dans un brouillard incandescent de plusieurs millions de degrés. Le centre galactique est situé à l'intérieur de la tache blanche presqu'au centre de la vue. Les couleurs  indiquent la bande où l'énergie des rayons X rayonnent le plus intense (rouge: bande basse, vert: bande moyenne et bleu: bande haute).

  les régions centrales sont affectées par l'évolution turbulente du milieu.   Les scientifiques peuvent, grâce à cette image, voir comment les régions centrales sont affectées par l'évolution turbulente du milieu. L'analyse des données X montra que la température du gaz environnant n'atteignait pas les 100 millions de degrés attendus, mais plutôt une température plus agréable de 10 millions de degrés. Ce gaz, chimiquement enrichi par la mort fréquente d'étoiles, apparaît être issu du centre galactique. Voilà un excellent laboratoire, pas trop éloigné de nous (26 000 années-lumière), où peut être étudié le cœur d'une galaxie.

http://chandra.harvard.edu/photo/2002/gcenter/gcenter_xray_rgb.jpg

 

Au Centre, un monstre se cache

   Le centre de la Voie lactée se situe au sud de la constellation du Sagittaire dans la zone de l'Archer et à seulement 26 000 années-lumière de nous. Sur une image à haute résolution, il est possible de discerner des milliers d'étoiles individuelles à l'intérieur de la région centrale et sur seulement 1 année-lumière, ce qui correspond à la zone d'influence du Soleil.

 De précédentes observations sur les vitesses des étoiles au centre de la Voie lactée et sur les émissions variables du rayonnement X dans cette zone ont fourni la preuve de la présence d'un trou noir et ont implicitement démontré que les concentrations de masse vues dans beaucoup d'autres noyaux galactiques, sont probablement provoquées des trous noirs super massifs. Cependant, il n'a pas encore été possible d'exclure définitivement plusieurs autres configurations alternatives.

  C'est en utilisant le mouvement de ces étoiles, pour sonder le champ gravitationnel, que des observations, au cours des années passées, avec le télescope NTT ( New Technology Telescope) de 3,5 m de l'ESO à l'observatoire de La Silla (Chili) (et plus tard sur le télescope Keck de 10 m de Hawaï) ont montré qu'une masse de 2,6  ± 0,2 millions de fois le Soleil est concentrée à l'intérieur d'un rayon de 10 années-lumière, centrée autour de la source intense de signaux radio et rayons X: SgrA* ("Sagittarius A"), au centre d'un amas d'étoiles. Ceci signifie que SgrA* serait la contre-partie d'un présumé trou noir et en même temps elle serait le centre galactique, la meilleure pièce à conviction pour l'existence d'un tel trou massif. 

   L' image ci-dessous, représente la zone la plus secrète de la Voie lactée. Elle fait à peine 2 années-lumière et fut obtenue à la mi-2002, avec l'instrument NACA du VLT Yepun de 8,2 m de l'ESO, en combinant les images prises dans 3 longueurs d'onde comprises entre 1,6 et 3,5 µm. Ces objets compacts sont des étoiles dont leur couleur est liée à leur température (bleu = chaud et rouge = froid). Il y a aussi des émissions diffuses de rayonnement infrarouge provenant des poussières situées entre les étoiles. Les 2 flèches jaunes indiquent la position au centre de la Voie lactée autour du candidat trou noir "SgrA*" . L'échelle de 1 année-lumière est l'équivalent d'un champ de 8 sec d'arc dans le ciel.

 

la zone la plus secrète de la Voie lactée

http://www.eso.org/outreach/press-rel/pr-2002/phot-23a-02-preview.jpg

At the Center of the Milky Way
Credit: Rainer Schödel (MPE) et al., NAOS-CONICA, ESO

Trou noir

  Le 17 octobre 2002 dans un article paru dans le magazine Nature, les chercheurs ont rapporté leurs résultats, incluant des images haute résolution permettant de tracer les 2/3 de l'orbite de l'étoile S2. Leurs résultats prouvent d' une façon convaincante que S2 se déplace sous l'influence de l'énorme pesanteur d'un objet invisible, qui doit être extrêmement compact -- un trou noir super massif. C'est actuellement l'étoile observable la plus proche de "SgrA*" ("Sagittarius A"), la plus proche du centre galactique. Sa période orbitale serait de 15 ans. Les nouvelles mesures excluent que la masse sombre qui se trouve au centre de la Galaxie, se compose d'un amas d'étoiles exotiques ou de particules élémentaires et laissent peu de doute sur la présence au centre de la Voie lactée, d'un trou noir super massif.

 

  Cette conclusion étonnante, aujourd'hui pratiquement indéniable, est basée sur les observations des étoiles orbitant très près du centre galactique. En utilisant un des très grands télescopes de l'observatoire du Paranal  (Chili) équipé de la caméra infrarouge NACO , les astronomes ont patiemment suivi l'orbite d'une étoile particulière, appelée S2, qui évolue à environ 17 heures-lumière du centre de la Voie lactée (soit 3 fois l'orbite de Pluton), image ci-dessous.

l'orbite d'une étoile particulière, appelée S2

http://www.eso.org/outreach/press-rel/pr-2002/phot-23c-02-preview.jpg

  

     La capacité de NACO's à dépister des étoiles aussi près du centre galactique, permet de  mesurer exactement la masse du trou noir et peut-être même de fournir un test sans précédent de la théorie d'Einstein par l'observation de l' étoile S2 satellisée autour du trou noir.

Sur le tracé de droite est affiché l'orbite de S2 observée entre 1992 et 2002 par rapport à SgrA*. La position de S2 à différentes époques est indiquée avec la date exprimée en fraction annuelle. La taille des croix indiquent la marge d'erreur. L'ellipse de l'orbite est représentée fidèlement  et un de ses foyers est occupé par SgrA*. Les points de 2002 viennent des observations avec l'instrument NACO.

http://www.eso.org/outreach/press-rel/pr-2002/video/vid-02-02.mpg

animation du centre galactique

533 ko faite par le Max Planck Society

animation du centre galactique   Jamais un événement comme celui-là n'avait été enregistré. Ces données uniques montrent que S2 se déplace sur un orbite elliptique dont l'un des foyers est centré sur SgrA*. Elles ont permis de déterminer avec précision la forme, l'amplitude etc.. les paramètres de l'orbite. Elles montrent que S2 a atteint son périgée au printemps 2002, juste au moment ou elle était à 17 heures-lumière de la radio source ou bien à 3 fois de la distance Soleil-Pluton. Elle se déplaçait à 5000 km/s soit presque 200 fois plus vite que la Terre sur son orbite autour du Soleil. Sa période orbitale est de 15,2 ans. L'excentricité de l'orbite est de 0,87, c'est-à-dire allongée et indique que S2 s'éloigne jusqu'à 10 jours-lumières de SgrA*.

  Maintenant, selon Rainer Schödel, premier auteur du rapport, les chercheurs sont capables de démontrer avec certitude que SgrA* est à l'intérieur de la "masse noire" dont ils ont prouvé l'existence. Encore plus important les nouvelles données ont rétréci par un facteur mille le volume contenant la masse de plusieurs millions de Soleil. En effet, les modèles indiquent que la meilleur estimation du trou noir logeant au centre de la Voie lactée est de 2,6 ± 0,2 millions de masses solaires.

Il n'y a pas d'autres possibilités.

   Les autres possibilités, tel que amas d'étoiles à neutrons, trou noir de taille stellaire ou étoiles de faibles masses et même une boule de présumés neutrinos peuvent être définitivement exclus.

 La seule configuration  viable serait une étoile hypothétique constituée de particules élémentaires lourdes appelées bosons, lesquelles peuvent être considérées comme des trous noirs. Toutefois, d'après Reinhard Genzel, même si de tels bosons sont possible en principe, ils s'effondreraient rapidement en un trou noir supermassif de toute façon.

  

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