Energia Bourane 1

    Voici ce que devait être le fleuron de l'espace soviétique :  le lanceur Energia (Energya) avec la navette Bourane (Buran). La 1e partie concerne les maquettes, Energia, Bourane, Baïkonour et les moyens. La seconde concerne les essais entre autres.

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La mini navette

   Ce sont les Américains, par l'intermédiaire de leurs satellites espions, qui ont révélé l'existence de la mininavette. Les Russes confirmèrent partiellement et distribuèrent une photo. Voici la photo qui est apparue à la une de la presse occidentale laissant entrevoir une mininavette, à l'heure où les américains développaient le Shuttle et les européens: Hermès.

Cette photo de la mininavette, qui est apparue à la une de la presse occidentale
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Maquettes

   Plusieurs maquettes furent réalisées. Le monde occidentale fit la connaissance de celle ci-dessus: Bor4 . Elle avait les caractéristiques suivantes : longueur 3.4 m, envergure: 2.6 et une masse de 1074 kg en orbite et 795 kg au retour sur Terre. Entre 1982 et 1984, 6 essais furent effectués à l'aide de fusées Cosmos et les navette recevaient le nom générique de Cosmos. Pour que la maquette ne soit pas endommagée à l'atterrissage, il convenait de la ramener sur l'eau. Il a suffi d'un petit parachute pour amortir l'impact.


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La Chronologie des vols  des Bor4

   Nom  Date  Remarques
1 Cosmos 1374 3 juin 1982 retour dans l'océan Indien au sud des îles Coco 
2 Cosmos 1445 15 mars 1983 retour dans l'océan Indien au sud des îles Coco 
3 Cosmos 1517 27 déc 1983 retour en mer Noire
4    4 juillet 1984  Vol selon une trajectoire suborbitale. 
Altitude maxi de 130 km.
5 Cosmos 1614 19 déc 1984  retour en mer Noire
6    20 octobre 1987 Vol selon une trajectoire suborbitale. 
 Altitude maxi de 130 km.

     Pour des raisons de secret, il était préférable de faire revenir l'engin sur des zones maritimes soviétiques. Mais c'était la première fois qu'un véhicule soviétique devait revenir de l'espace en mode automatique. Or, les systèmes de gestion et de navigation n'étaient pas fiables à 100 %. C'est pourquoi la décision fut prise de poser Bor4 dans l'Océan Indien, après une orbite un quart.

   Lors du premier essai le 3 ou 4 juin 1982 (selon les versions) et pour ne pas avertir l'opinion publique, l'agence TASS a annoncé sèchement le lancement de Cosmos 1374 afin de poursuivre  des études spatiales. Mais compte tenu de la trajectoire originale, car il fallait avertir le monde entier qu'un espace maritime, au large de l'Australie, était interdit pour des raisons de sécurité, le monde occidental comprit qu'un retour de Avec Bor4, c'était la première fois qu'un véhicule soviétique devait revenir de l'espace en mode automatiquenavette était expérimenté. Dans cette zone, sept navires de la Marine de guerre de l'URSS croisaient aux abords de l'Australie et il était aussi difficile de les cacher. 

   Lors du retour, le plasma entourant l'appareil fut visible jusqu'à une altitude de 4 km. Le parachute s'ouvrit harmonieusement et Cosmos 1374 toucha doucement l'Océan Indien à 560 km de l'archipel des Cocos, avec  son cône phare de repérage sur le dos. Les coordonnées de l'atterrissage furent donner avec une imprécision de 200 km.

     Au deuxième vol le 16 mars 1983, celui de Cosmos 1445, les soviétiques furent désagréablement surpris de constater que les Australiens occupaient en permanence la zone d'atterrissage, avec un avion patrouilleur R-3S. Au moment de l'atterrissage, hélicoptères et patrouilleurs maritimes Australiens étaient rassemblés autour des navires soviétiques.  Des photos furent faîtes et données aux journalistes. Elles furent publiées dans plusieurs éditions de la presse occidentale. Mais pour autant, elles ne révélèrent pas l'essentiel, à savoir que Bourane ressemblait au Shuttle, car Bor4 ressemblait à la Navette européenne: Hermès.

    La zone initiale pour un retour dans l'océan Indien fut remplacée, après ces deux lancements, par la Mer Noire en raison de dépenses causés par les moyens mis en oeuvre pour la récupération au large de l'Australie et la persistance des occidentaux à vouloir découvrir la future navette. Une maquette fut perdue par l'équipe de récupération dans la Mer Noire. Il est intéressant de remarquer, la trajectoire de descente des mininavettes Bor4, car pour un atterrissage dans les eaux territoriales soviétiques de la Mer Noire, Bor4 passait à une altitude de 60-80 km au-dessus des territoires des principaux pays membres de l'OTAN (la Grande Bretagne et la Allemagne). C' était, juridiquement, une violation de leur espace aérien. C'est pourquoi, chaque vol de Bor-4 avec atterrissage près des frontière soviétiques avait une résonance politique et diplomatique.

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  http://www.buran.ru/htm/bors.htm

 

Mini navette

Cette mininavette devait envoyer en orbite 5 ou 6 cosmonautes et du fret.

  Successeur de Bor4, cette mininavette du projet "Spiral" devait envoyer en orbite 5 ou 6 cosmonautes et du fret. D'une masse à vide de 15 tonnes, elle aurait pu transporter quelques tonnes de fret. Sa longueur était de 17 m pour un diamètre de 4,5 m. Elle ressemblait à Hermès (à droite), la mininavette de Dassault. Elle ressemblait à Hermès, la mininavette de Dassault. (voir navette spatiale pour les détails de ses dimensions). Elle devait remplacer les Soyouz utilisés pour faire les liaisons Sol-Station orbitale. Sa protection thermique était assurée par des pièces en carbone-carbone supportant plus de 1650°C et des tuiles en céramiques de protection sur les parties dépassant les 1250°C. Pour les surfaces ne dépassant pas 379°C, des matériaux flexibles.

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Bor5

    Avec Bor5, les soviétiques avait changé d'orientation. Ils avaient fabriqué celle préfigurant Bourane.


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    Le modèle aérodynamique Bor5, géométriquement identique à Bourane, fut réalisé à  l'échelle de 1:8 et une masse de l'ordre de 1.4 tonnes. Six appareils furent lancés par la fusée Cosmos (désignation occidentale SL-8). Les lancements furent effectués de 1983 à 1988. Après la montée de l'appareil selon la trajectoire suborbitale à une altitude voisine de 120 km, l'étage supérieur s'allumait pour donner l'impulsion supplémentaire et accélérer Bor5 pour simuler les conditions de rentrée dans l'atmosphère (la vitesse de rentrée à l'altitude de 100 km passe de 7300 à 4000 m/s), ensuite Bor5 et le dernier étage du Cosmos se séparait.

    L'utilisation de la maquette Bor5 a permis de préciser les caractéristiques de stabilité (lacet, roulis, tangage), de l'efficacité des commandes de vitesses, de définir les caractéristiques aérodynamiques ainsi que d'étudier la répartition de la chaleur, issue du frottement avec les couches denses de l'atmosphère, sur le corps et les ailes.

L'utilisation de la maquette Bor5 a permis de préciser les caractéristiques de stabilité
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La Chronologie des lancements des Bor5:

  La Date
1 Le 04 juillet 1983
2 Le 06 juin 1984
3 Le 17 avril 1985
4 Le 25 décembre 1986
5 Le 27 août 1987
6 Le 22 juin 1988

Mise en orbite

Voici une animation montrant comment tourne une sonde en orbite autour de la Terre.

comment tourne une sonde en orbite autour de la Terre

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Historique

   A la suite des 4 échecs cuisants de leurs fusées lunaires, les soviétiques décidèrent de changer d'objectif, la course à la Lune étant terminée. C'est en 1974 que débutèrent les études alors que les stations orbitales Saliout 1 et 2 volaient. Il était devenu important d'avoir un lanceur et un orbiter plus grands pour mettre en orbite des charges plus lourdes et surtout qu'ils soient réutilisables. La fabrication fut décidée le 12 février 1976. Le client était le  Ministère de la Défense de l'URSS. De nombreux modèles furent étudiés pour s'arrêter sur celui que nous connaissons. Le 12 décembre 1976, le projet d'esquisse du Système Multiple Spatial était ratifié par l'ingénieur général V.P.Glushko. L'universalité du schéma permettait de réaliser le rêve de tous les concepteurs. Tout alla très vite. La décision suivante du Gouvernement, le 21 novembre 1977, définissait les coopérations, fixait les délais et les tâches sur un planning détaillé. Les entreprises du Ministère des Industries Mécaniques élaborèrent la fusée porteuse Energia ( nom donné sur proposition de l'ingénieur général V.P.Glushko en 1987 pour énergie en russe, qui est aussi le nom de la société constructrice NPO Energia et aussi en rapport avec Bourane, l'orage ou tempête) capable d'emporter plus de 100 tonnes en orbite basse ou 20 tonnes en géostationnaire ou même 32 tonnes vers la Lune. Elles coopéraient largement avec les instituts et les usines du Ministère de l'industrie aéronautique, responsables de l'avion orbital conçu pour le vol automatique. Initialement l'année du lancement fut fixée à 1984, mais la période de réalisation s'avéra trop courte et 1987 fut choisie en souvenir du 70e anniversaire de la révolution d'octobre 1917.

Le lanceur

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La base du lanceur s'inscrivait dans un rectangle de 23,9 m pour l'envergure des ailes et 24,52 de l'extrémité de la dérive à la cote hors tout des boosters.     Deux versions furent fabriquées, une monoétage (spiral), pour une mininavette et l'autre, bi-étage, pour la navette. Cette dernière avait un corps central de 58,765 m de long pour 7,7 m de diamètre, flanqué de  4 boosters de 39,46 m de haut pour un diamètre de 3,92 m. Ce diamètre des boosters était dicté par des possibilités des transports ferroviaires.  La base du lanceur s'inscrivait dans un rectangle de 23,9 m pour l'envergure des ailes et 24,52 de l'extrémité de la dérive à la cote hors tout des boosters. 
    Energia avait une masse totale de 2266,7 tonnes, y compris  les 105 tonnes de Bourane . Le premier étage était composé de 4 boosters ayant une masse à vide de 65,6 tonnes chacun. Les boosters furent dérivés de la fusée Zénith, qui pouvait donner une accélération de 4 à 5 g (g = la force de pesanteur). Cet étage avait une masse totale de 1490,5 tonnes avec 886,8 tonnes d'oxygène liquide à - 186°C et 341,2 tonnes de kérosène refroidi. Le corps d'un booster était soudé. Il y avait 4 moteurs RD-170 (oxygène liquide et kérosène refroidi) à 4 chambres assurant chacun une poussée de 740 tonnes. Le deuxième étage est constitué du corps central d'une masse à vide de 72,56 ou 40 tonnes (selon les documents) contenant 602,775 tonnes d'oxygène liquide pour un volume de 552 m3 et 100,868 tonnes d'hydrogène à - 255°C, pour un volume de 1523 m3. 4 moteurs RD-0120 (hydrogène et oxygène liquides) à une chambre sur le corps central assuraient 147,6 tonnes de poussée chacun. Poussée totale au décollage: 3550 tonnes [(147,6 x4) + (740 x 4)]. Accélération maximale: 3 g. L'impulsion spécifique des boosters étaient de 308,5 secondes au niveau de la mer et pour le bloc central de 353,2 secondes au niveau de la mer. L'impulsion spécifique, c'est la durée de fonctionnement d'un moteur de fusée alimenté par 1 kg de carburant pour fournir 1 kg de poussée. Elle est exprimée en secondes.

   Le but de ce nouveau lanceur étant la réutilisation pendant des dizaines de vol. Des parachutes équipèrent les 4 boosters pour une récupération après séparation du corps central. Des problèmes de normalisation sont vite apparus entre différentes unité de production et ont eu des incidences sur le déroulement du programme.

    La réalisation du corps central fut une étape très difficile. Les dimensions gigantesques, la quantité importante de tuyaux, de joints, de câbles se sont présentés comme autant d'obstacles compte-tenu du délai de réalisation de 18 mois. L'usine Progress de Kuibyshev fut choisie pour assurer sa fabrication et son intégration. De grandes structures du corps central furent transportées pour l'assemblage final, du lieu de fabrication au lieu de lancement, à l'aide de l'avion modifié 3M-t (photo ci-dessous). Sur ces bases, des modifications de An124 furent entreprises afin de transporter des charges plus élevées et c'est ainsi que fut conçu l'An225 Mriya capable de transporter 225 tonnes. Pour la 1ère fois, en décembre 1988 il transporta la Navette soviétique Bourane, puis on vit une démonstration en vol en 1989 lors du salon du Bourget et ensuite lors de quelques expositions en Europe et aux USA.

Les grandes structures du corps central furent transportées à l'aide de l'avion modifié 3M-t
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     Pour concevoir et faire décoller ce nouveau lanceur, il fut décidé de modifier le complexe de lancement conçu pour la fusée lunaire N1L3 et de prévoir des pistes de secours à employer pour un atterrissage d'urgence. En outre, pour fournir et assembler le système Energia - Bourane, de nouveaux dispositifs d'assemblage, de déplacement, de levage et de redressement ont été développés, fabriqués et montés, des routes de transport ont été construites ou améliorées, des canaux et des ponts aménagés. - Bourane, de nouveaux dispositifs d'assemblage, de déplacement, de levage et de redressement ont été développés, fabriqués et montés, des routes de transport ont été construites ou améliorées, des canaux et des ponts aménagés.

   Il avait été décidé que la mise en place sur le pas de tir s'effectuerait d'une manière de nouveaux systèmes de levage furent développés traditionnelle, chez les soviétiques. Energia arriverait couchée sur un train spécial pouvant rouler jusqu'à 5 km/h, avec Bourane acollée sur le flanc. La navette se trouvait ainsi en position horizontale sur Energia. L'ensemble serait amené sur des rails, tracté par 4 locomotives réparties 2 à 2 sur 2 voies parallèles, sur une longueur de 5 km.  On trouva ainsi une locomotive devant et derrière (ou bien toutes devant) sur 2 voies, large de 1,524 m, qui encadraient une plate-forme portant  les 2 engins, dont la masse fut de 2756 tonnes, lors des préparatifs du 15 novembre 1988. La longueur de cette plate-forme mobile: 90 m avec les locomotives, pour une largeur de 29,5 m et une hauteur de 21,2 m.

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les moteurs: http://www.buran.ru/htm/odu.htm

L'Orbiter Bourane

    L'Orbiter Bourane (orage ou tempête en russe) fut le seul et unique véhicule spatial réutilisable soviétique. Il fut conçu pour le vol automatique (décollage et atterrissage compris), revenir d'une orbite terrestre et se poser sur un aérodrome. Les débuts du vol automatique débutèrent lors du 5e vol avec le premier atterrissage automatique du 10 novembre 1985. Ses prédécesseurs ne pouvaient jouer que des rôles séparés: Vostok et Soyouz étaient destinés à transporter des équipages et le Progress est un cargo qui emporte des charges en orbite. Les Soviétiques se sont posés les mêmes questions que les américains à savoir que la taille moyenne des fusées ne leur permettait que d'emporter des charges moyennes. Attendu que les charges en orbite s'accroissent, le développement d'un véhicule utilisable leur était devenu évident.

  Les quatre premiers vols de Bourane (lancement par Energia) devaient être automatiques. Lors du  2e vol, il  avait été envisagé de faire une approche suivi d'un arrimage automatique avec la station orbitale "Mir". À partir du cinquième vol, la 3e navette devait être utilisée, équipée du système de "support vie" et de deux fauteuils. Les vols de 5 à 8 étaient considérés aussi comme vols d'essais, c'est pourquoi l'équipage aurait dû comprendre deux cosmonautes. Ils étaient envisagés pour 1994-95. Le premier équipage devait être composé de  P.Volk et de A.S.Ivanchenkov.

    Bourane devait mettre en orbite des charges utiles de 30 tonnes max sur une orbite à 200 km, inclinée à 50,7° et ramener sur Terre des charges de 20 tonnes max, pour une masse maximale de l'Orbiter de 87 tonnes à l'atterrissage, compte tenu de la vitesse, des freins et du train d'atterrissage. Sa soute avait des dimensions impressionnantes: 17 m de long pour 4,5 m de diamètre lui permettant d'emporter de grandes structures. Elle était équipée d'un bras manipulateur. L'équipage composé de 2 à 4 membres prenait place dans une cabine de 73 m3, tandis que 6 à 7 passagers pouvaient faire partie du voyage. Il avait été prévu de construire 3 navettes  pour le vol automatique. Déjà avec le 2ème vol, un arrimage avec Mir était prévu.  5 vols furent programmés, mais 1989 marqua la fin du monde soviétique et le début des ennuis pour l'industrie spatiale russe. Le vol de 2 cosmonautes n'avait été envisagé qu'en 1994 - 1995.

1206 organismes et 100 ministères et agences ont participé au développement du système spatial Energia-Bourane. 



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Baïkonour et Tioura-Tam

    Sur la carte dont je dispose, il semble que Tioura-Tam se trouve à 10 km à l'ouest de Diirmentobe. Léninsk est le nom donné à la nouvelle ville construite en face, de l'autre côté du Syr Daria.

                                                                                la partie ouest de la Russie

carte de la Russie  Pour localiser la base, voir la carte de la Russie à gauche (2 Mo) et la carte de Russie concernant  la région ouest   à droite (300Ko). Pour faire court, Baïkonour est à mi-chemin sur la route Paris - Changhaï.

   Le 20 mai 1954, le Conseil des ministres donne le feu vert pour le choix d'un cosmodrome. Le choix d'une région de lancement fut imposée par une faible population, des terres peu ou pas agricoles, ensoleillement élevé, loin des frontières, le plus au sud possible afin de bénéficier au maximum de la rotation de la Terre, une voie "Ils épient !" disait cette affiche dans les usines. ferroviaire et une voie navigable (ici, à Moscou sur la Moscova). C'est à l'est de la mer d'Aral (160km) et à 800 km à l'ouest de Tachkent qu'une région semi-désertique fut choisie. Elle se trouve à 350 km au sud-ouest de la petite ville de Baïkonour. Au nord de celle-ci, un plateau porte le joli nom de "steppe affamée". Au sud, ce sont les sables du désert Karakum. A proximité coule un des plus importants fleuvesbaikonour.jpg (137305 octets) d'Asie, le Syr-Daria. Il prend sa source dans les montagnes du Kirghizistan et après un parcours de 3000 km dans les steppes du Kazakhstan, se jette dans la mer d'Aral. Voir la zone autour de la mer d'Aral (130Ko) pour mieux localiser Baïkonour et Tioura-Tam.

   Pour leurrer "l'adversaire potentiel", les services secrets soviétiques ont donné à la Fédération Aéronautique Internationale, le nom de cette ville comme lieu de lancement de Gagarine, pour faire homologuer ce vol humain. "Ils épient !" disait cette affiche dans les usines. J'ai connu la même chose en France. Or, le cosmodrome se trouve à proximité de Tioura-Tam. Pour faire plus vrai, le nom de Baïkonour était affiché à l'entrée de la base. Toujours dans ce but, les coordonnées de la base furent officiellement de 47,4° N et 63,4° E, alors qu'en réalité il s'agit de 45°57' N et 63°18' E. Ce n'est qu'à l'occasion du vol Apollo-Soyouz de 1975, lors de visite de journalistes, que la supercherie fut découverte, quoique qu'un astronome japonais, en 1957, s'était rendu compte du stratagème. La superficie de Tioura-Tam (Baïkonour) représente le quart de la Belgique (8000 km2 environ, soit un carré de 90 km de côté). Sur le schéma ci-dessous, des kilomètres séparent chaque bâtiment. Par exemple entre 5 et 1, il y a 5 km et entre 5 et 3, il y a 16 km.

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La superficie de tioura-Tam (Baïkonour) représente le quart de la Belgique
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1

2 sites de lancement Energia-Bourane

2

zone Energia-Bourane pas de tir universel

3

piste d'atterrissage de Bourane

4 zone d'avitaillement en ergols d'Energia-Bourane 5 Banc d'essai vibrations d'Energia-Bourane 6 Bâtiment d'assemblage, de contrôle et d'essais d'Energia
7 Bâtiment d'assemblage, de contrôle et d'essais de Bourane 8  Bâtiment de préparation du lanceur  Soyouz et des vaisseaux spatiaux 9 Bâtiment d'assemblage et de contrôle de Sémiorka, des vaisseaux Soyouz et Progress
10 Pas de tir de Sémiorka 11 zone de télémesures 12 unité de communication
13 Pas de tir des lanceurs Sémiorka/Soyouz et Vostok 14 Zone technique des lanceurs Sémiorka et de leurs satellites 15 Zone de télémesures
16 Zone technique du lanceur Zénith 17 2 pas de tir du Zénith 18 usine de production de l'oxygène liquide et de l'azote
19 station de poursuite Saturne 20 Calibration des moyens radio de la base 21 aérodrome de Diirmentobe
22 zone du lanceur Proton 23 2 pas de tir du Proton 24 2 pas de tir du Proton

 

   Tioura-Tam est située sur la ligne de chemin de fer joignant Moscou à la capitale de l'Ouzbékistan, Tachkent, permettant d'apporter tous les matériaux nécessaires à la construction de la base. Autre avantage, la base de Baïkonour se trouve sur un axe favorable avec la base de Kapoustin Yar (le trou au choux) située au sud-est de Volgograd (ex Stalingrad) et au nord de la mer Caspienne. Cette base militaire possède en Baïkonour, une station sur la trajectoire des tirs qui y sont effectués, ce qui accentua la décision de construire une base à Tioura-Tam. Le premier détachement de constructeurs militaires est arrivé à  Tioura-Tam le 12 janvier 1955. Il y règne un climat continental très rude avec un été chaud (plus 40°C) et un hiver glacial (inférieur à - 40°C)  intensifiant toutes les difficultés. D'ailleurs les conditions de vie y sont tellement difficiles que les pionniers appelèrent le site: "Tiourma-Tam" signifiant en russe "prison là-bas". Le 6 mai 1957 décollait la première fusée R-7, la célèbre Sémiorka appelée aussi la fusée de Korolev (1907 - 1966), qui plaça le premier satellite en orbite, le 4 octobre 1957.

    Aujourd'hui, la base ne survit que grâce aux capitaux occidentaux, qui ont permis l'installation de laboratoires ultramodernes avec salles blanches aux normes spatiales occidentales. Les occidentaux bénéficient du savoir-faire des Russes par l'intermédiaire de sociétés américano-russe ou franco-russe tel que Starsem. Des hôtels ont surgi pour abriter les occidentaux.

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http://www.buran.ru/htm/homepage.htm

http://www.luebeck.com/~lux/ra_lx/mri/spmr.htm

 

Lire le livre: Baïkonour, la porte des étoiles de la SEP et édité chez Armand Colin (1994).

Textes du site: http://www.buran.ru/  
traduits à l'aide du logiciel de PROject MT online: http://www.e-promt.com/

Pour traduire une page russe, mettre l'url de la page à traduire (copier-coller) dans la case réservée à cet effet à l'adresse suivante: 

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