Mars1 - Le mythe
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http://www.lns.cornell.edu/~seb/celestia/plmars.jpeg http://www.wanderer.org/references/lowell/Mars/p24a.gif Percival Lowell pensait que les " canaux " amenaient l'eau des pôles vers l'équateur, afin de satisfaire les besoins d'irrigation des martiens. |
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Le phénomène des canaux a beaucoup contribué à l'engouement du monde martien. Tout a commencé
, lors de la célèbre opposition de 1877 (56,2.106 km) lorsqu'un italien Giovanni Schiaparelli (1835 - 1910) fit part de la découverte de " canali " sur Mars. Il pensait "chenaux" que quelqu'un a malencontreusement traduit par canaux. A cette époque de grands travaux, le mot " canal " a eu une résonance humaine, le canal de Suez ayant été inauguré 8 ans auparavant. En 1876 une compagnie internationale pour le canal de Panama venait d'être constituée. Elle fit faillite et fut reprise par le français Ferdinand de Lesseps en 1880. Il en est de même en France avec l'achèvement des canaux construits aux siècles précédents, de plus, le 19e siècle est le siècle du bouleversement industriel avec la construction des voies ferrées, des routes, des ponts et viaducs. Donc, dans l'esprit des hommes de cette période, il était tout à fait concevable que sur la "soeur" jumelle de la Terre, des êtres intelligents en fassent autant. D'autant plus que l'observation des calottes polaires par Percival Lowell, qui y mis plus de passion que de raison, leur a fait croire que ces êtres y puisaient de l'eau pour l'amener vers les régions équatoriales, plus arides. Entre 1877 et 1894, date à laquelle Lowell confirme l'existence de ces "lignes", nombre d'astronomes cherchent à voir et confirmer l'existence des " canaux ". Il écrivit 2 livres Mars and Its Canals (1906) et Mars as the Abode of Life (1908). Ce sont réellement des livres scientifiques, Lowell est un astronome éminent. Emporté par ses spéculations sur l'existence de " canaux ", il obtient un succès. Il a envisagé que Mars pouvait être habitée par des créatures intelligentes qui irriguèrent leur monde désertique avec de l'eau issue de la fonte des calottes polaires. Il spécule également sur la forme des martiens par rapport aux humains. Pourtant, certains astronomes ont déclaré que pour être visibles de la Terre, ces canaux devaient faire au monis 300 km de large. Pourtant les "canalistes" ne désarmèrent pas. Mais ils se sont discrédités en dessinant des canaux sur d'autres planètes, sur lesquelles, les astronomes étaient certains qu'il n'y en avait pas.Le mythe martien est né avec la parution de " la guerre des mondes " de Herbert Georges Wells en 1898, puis avec Edison's Conquest of Mars (1898) par Garrett P. Serviss. A l'origine édité pour des feuilletons périodiques dans un journal de New York, Serviss a écrit son histoire comme une sorte de suite à la guerre des mondes. Serviss a profité de la popularité de ce livre et de la fascination du public pour l'inventeur Thomas Edison (ampoule électrique), qui a réellement accepté pour en être le héros. Ce n'est pas un livre de grande portée, mais une apostille historique intéressante.
http://members.aol.com/taedisonjr/conquest.htm
En 1903, l'astronome anglais Walter Maunder (1851 - 1928), célèbre pour le relevé de l'absence de taches solaire de 1645 à 1715 appelé minimum de Maunder, fit une expérience spectaculaire avec un groupe de 200 adolescents du collège du Royal Greenwich Hospital, tous ignorant l'existence des canaux martiens. Il fixa sur un tableau noir une carte sur laquelle étaient positionnés des points en rapport avec la carte martienne de cette époque. Aucun trait ne réunissait les points. Les élèves des premiers rangs recopièrent fidèlement tous les points. Ceux des rangs intermédiaires commencèrent à discerner des lignes semblables aux fameux " canaux ". Quant à ceux des derniers rangs, ils ne virent que des taches à l'endroit où se trouvent des taches sombres sur la planète. Ces résultats furent publiés en 1913, ce qui donna le coup de grâce à la théorie des "canaux" (*).
Nous oublions trop souvent que nous voyons non pas avec nos yeux, mais avec notre cerveau, l'oeil se contentant de transmettre des signes que le cerveau habille, en fonction de nos souvenirs et de nos désirs.
Il ne faut pas passer sous silence la psychose qui régna jusque dans les années 50, au point même que cela favorisa une frayeur spectaculaire parmi les américains lorsque Orson Wells (23 ans) bâtit un scénario à partir de la guerre des mondes de HG Wells, sur une radio américaine. A 20h, une heure de grande écoute, le dimanche 30 octobre 1938, il fit croire que les martiens avaient débarqué, " preuves " à l'appui. Il avait monté ce coup avec une bande de copains comédiens. Le scénario dépassa toutes ses espérances. Une peur panique s'empara de la population américaine, qui s'enfuit des villes créant des embouteillages monstres. La science-fiction a de beaux jours devant elle.
Après 1945, Le mythe refait surface. Des livres paraissent, des films sortent et les spécialistes de tout poil en profitent pour engranger des royalties. Une "nouvelle" se mit à courir après les lancements des premiers satellites artificiels: Phobos était un satellite artificiel car il navigue en sens inverse des astres du Système solaire et il est creux. Je me souviens d'âpres discussions avec des crédules qui y croyaient dur comme fer. Des " spécialistes " avaient écrit qu'une orbite rétrograde ne pouvait être qu'artificielle, donc Phobos avait été construit par des martiens bien en avance sur nous puisqu'ils pouvaient satelliser des objets aussi gros. C'était l'époque glorieuse des " cigares volants ".
http://www.amnh.org/rose/mars/od4.html
Site de Percival Lowell: http://www.wanderer.org/references/lowell/Mars/
Les planètes de Maunder: http://home.att.net/~p.caimi/PLANETS.doc
illusions optiques: http://www.uapress.arizona.edu/onlinebks/mars/chap08.htm
La face: http://www.msss.com/education/facepage/face.html
ainsi que: http://www.msss.com/mars_images/moc/4_6_98_face_release/index.html
et: http://www.msss.com/education/facepage/vikingproc.html
* Planète Mars Olivier de Goursac Larousse p 7
Cydonia et son visage
Mais les mythes ont la vie dure. Le 25 juillet 1976, Viking Orbiter 1 a photographié la région Cydonia à la recherche d'un site d'atterrissage potentiel pour l'atterrisseur Viking 2. Le 25 juillet 1976, il a photographié une région de collines et de mesas le long d'un escarpement, la partie ouest d'Arabia Terra, qui sépare les montagnes du sud fortement cratérisées, des plaines du nord, en contrebas, possédant peu de cratères. Parmi les milliers collines, il y en avait une, que les chercheurs de la Nasa ont découvert, en scrutant les images à la recherche de site d'atterrissage, qui ressemblait à un visage, localisé par 40,8° N et 9,6° W.
A la suite du compte-rendu, certains ont argumenté qu'il ne pouvait s'agir que d'une construction artificielle. Le film récent " Mission vers Mars " sert de prétexte pour suggérer que certains monuments de Cydonia furent construits par des martiens. La presse dite "spécialisée" s'est, bien sûr, emparée du phénomène pour accroître ses ventes. Les livres, les tabloïdes, les expositions, les entretiens radiophoniques et télévisuels ainsi que le film, très populaire, ont contribué à accentuer le phénomène.
Le 5 avril 1998, Mars Global Surveyor a été programmé pour survoler la zone. suite au succès du premier survol du " visage ", deux manoeuvres additionnelles ont été utilisées pour observer d'autres structures prétendues " artificiels ": la " ville " (un petit groupe de montagnes à l'ouest sud-ouest du " visage " ) et la " place " (un groupe de quatre petites collines entourées par les montagnes plus grandes de la " ville " ).
http://www.msss.com/mars_images/moc/4_5_00_cydonia/moc2_msss_labels_i.gif
Images Credit: NASA/JPL/Malin Space Science Systems
Ces observations spéciales se sont produites lors de la phase scientifique de la mission de Mars Global Surveyor, placée sur une orbite elliptique de 12h. Un an plus tard, MGS atteignait son orbite finale par " aerobreaking " (freinage en se servant des panneaux solaires). Placée sur une orbite polaire, la sonde observa la planète Mars pendant l'année prévue pour sa mission. Durant cette année de cartographie, la caméra MOC (Mars Orbiter Camera) a continué à faire des observations dans la région Cydonia à chaque survol. Etant donné la popularité de cette structure géologique, de nouvelles vues furent prises en dirigeant la caméra à haute résolution sur une orbite éloignée du nadir (l'aplomb) le 8 avril 2001. A cette date à 20h54 UTC la sonde MGS s'est tournée à 24.8° vers la gauche de sorte qu'elle a regardé le " visage " sur une zone de 165 kilomètres au côté à une distance d'environ 450 kilomètres. La résolution est de 2 m/pxl. Si il y avait actuellement, sur Mars, des objets de la taille des avions de ligne, ils seraient visibles sur une image à cette échelle.
http://www.arizona-bed-breakfast.com/tpimages/CanyondeChelly.jpg Photo credit to John Steele, Boots & Saddles Sedona |
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http://www.msss.com/ |
L'image de Viking montre des paysages avec des mesas érodés (à droite, le canyon de Chely en Arizona aux USA). L'énorme formation rocheuse dans la zone centrale supérieure, qui ressemble à une tête humaine, est constituée par des ombres donnant l'illusion des yeux, du nez et de la bouche. Cette structure mesure 1 500 m de large. Le Soleil fait un angle d'environ 20°. Les taches noires sur l'image sont dues aux erreurs de bits pendant la transmission. Elles sont accentuées par l'agrandissement de l'image. Cette image a été prise le 25 juillet 1976 depuis une altitude de 1 873 km.
Une
image plus récente obtenue en juin 2000, combinée avec une autre obtenue en
avril 2001 ont permis de produire
une vue stéréo (anaglyphe) de la partie occidentale de la colline. L'image
couvre une zone de 3 600 m de côté. L'image 3-D
mesure 1 km de large.
L'image, ci-dessus, est la copie haute résolution de l'anaglyphe. Elle
représente le mesa dont la partie gauche s'est effondrée. Pour certains, la
Nasa a truqué l'image !......
http://mpfwww.jpl.nasa.gov/mgs/msss/camera/images/4_6_face_release/face_inverted.gif
Images Credit: NASA/JPL/Malin Space Science Systems
Autour du visage: Animation
Mars as-tu du coeur ?
Sans vouloir en rajouter une couche, la nature sait nous réserver de belles surprises. Elle n'a pas besoin de recourir à des intelligences pour nous surprendre. J'en veux pour preuve les nombreux coeurs découverts par Mars Global Surveyor. Il est étonnant que la presse dite spécialisée n'en ait pas fait état. Avait-elle peur d'être ridicule ?
Le coeur E04- 01788 est un petit mesa localisé par 46,7° N et 29° W et mesure 636 m de large.
le coeur R10- 03259 est une dépression localisée par 22,7° N et 56,6° W et mesure 378 m de large.
Le coeur R09- 02121 est un petit mesa sur le fond d'un cratère localisé par 37,2° S et 324,7° W et mesure 120 m de large.
Le coeur R09- 00918 est une dépression localisée par 35,8° N et 220,5° W et mesure 525 m de large.
Le coeur R04- 00395 est une dépression qui s'est produite dans un petit mesa localisé par 57,5° N et 135° W et mesure environ 1 km de large.
Le coeur E11- 00090 est une dépression localisée par 0,2° N et 119,3° W et mesure environ 485 m de large.
Le coeur E12- 00275 est une dépression localisée par 32,7°S et 139,3°W et mesure 512 m de large.
Les petits hommes verts
Vous vous êtes sûrement demandé d'où venait l'expression " les petits hommes verts " à chaque fois que l'on parle des martiens et par extension des extraterrestres. Tout simplement du livre " Princess of Mars " (Princesse de Mars) par Edgar Rice Burroughs, le créateur de Tarzan, en 1917. Il est né à Chicago le 01/09/1875 et meurt près de Tarzana le 19/03/1950. Tarzana est une ville de Californie située à une trentaine de kilomètres de Los Angeles, juste au-dessus de Hollywood Hills, dans la vallée de San Fernando. Elle doit son nom à la fiction "Tarzan of the Apes ".
L'histoire, baptisée lors de sa parution en feuilleton " Sous les lunes de Mars, " fut publiée de février à juillet 1912. En même temps il avait pris un pseudonyme: Norman Bean. En 1917, lorsqu'elle parut en livre, l'histoire devint " Princess of Mars " et Burroughs publia sous son propre nom.
Dans cette fiction, John Carter, un vétéran confédéré de la guerre civile, se trouve mystérieusement transporté à travers l'espace sur Mars. Il y rencontre un monde exotique habité par des étrangers à apparence humaine, des guerriers verts aussi bien grands que minces, possédant 4 bras, appelés les tharks. La mince atmosphère martienne est maintenue respirable par un réseau d'usines colossales de traitement de l'air. Carter se considère superman parmi les martiens, dû au fait qu'il a grandi dans la pesanteur terrestre plus lourde. Burroughs a écrit, par la suite, onze aventures martiennes dans les années 40.
Voici l'extrait concernant les " petits hommes verts " qui se
situe au CHAPTER
III
- MY ADVENT ON MARS
........The
ears, which were slightly above the eyes and closer together, were small,
cup-shaped antennae, protruding not more than an inch on these young
specimens. Their noses were but longitudinal slits in the center of
their faces, midway between their mouths and ears.
There was no hair on their bodies, which were of a very light yellowish-green color. In the adults, as I was to learn quite soon, this color deepens to an olive green and is darker in the male than in the female. Further, the heads of the adults are not so out of proportion to their bodies as in the case of the young............ |
......Les oreilles, légèrement au-dessus des yeux et presque côte à côte, étaient de petites antennes cupulaires, ne dépassant pas plus que la hauteur d'un pouce chez les jeunes spécimens. Leur nez était remplacé par des fentes longitudinales au centre du visage, à mi-chemin entre la bouche et les oreilles.
Ils étaient imberbes et leur corps était d'une couleur très légèrement vert jaunâtre. Chez les adultes, ce que je devais apprendre bientôt, cette couleur vire au vert olive et le mâle est plus foncé que la femelle. De plus, la tête des adultes est en proportion avec leurs corps, ce qui n'est pas le cas pour les jeunes........
http://www.tarzan.org/photo_gallery.html
http://www.tarzan.org/official_biography_part1.html
Le latin
Schiaparelli donna aux formations qu'il observait des noms inspirés de la géographie terrestre. Ainsi Hellas (Grèce), Ausonia (Italie), Aeria (ancien nom grec de l'Egypte), Mare Erythraenum (Mer Rouge), Eden (Moab) et les fleuves du Paradis: Phison, Gehon, Hiddekel, Euphrates. Thulé est placé tout en haut. Les régions mal perçues furent appelées Chaos, Hadès (les enfers dans la mythologie grecque), Uchronia (en dehors du temps), Utopia (en dehors de l'espace). de plus il repéra une montagne brillante, qu'il imputa à des neiges éternelles, qu'il appela "Nix Olympica" (Olympus Mons) pour Nix = neige. N'oublions pas qu'à cette époque les lunettes renversées l'image et que l'interprétation était un art compte tenu de la mauvaise qualité des optiques, comparées à celles de nos jours.
La mythologie n'est pas oubliée. Parmi ces noms nous trouvons Chrysé (terre d'or) qui borde l'Indus et le Gange, Cydonia (ville de Crête dénommée ainsi en l'honneur du fils de Mino, Mare Acidalum (mer où Vénus accompagnée par les Grâces venait se baigner), Tritonus Lacus (rivière légendaire de Tunisie que visitèrent Jason et les Argonautes), etc...
Après avoir cartographié la totalité de la planète Mars, Mariner 9 avait rempli sa mission, mais le travail commençait à l'USGS (US Geological Survey). Il fallait trouvé des noms. Or, lorsque les astres furent étudiés au 17e siècle, la langue courante, dans les sphères intellectuelles, était le latin. Tout naturellement des noms latins furent attribués pour la Lune et Mars. Au 19e siècle, le latin était la langue de la diplomatie. Cette langue morte sera étendue à toutes les terres du ciel. Les scientifiques ont voulu garder cette habitude pour ne pas requalifier les sites déjà nommés et afin de ne froisser personne. C'est devenu la règle depuis que l'Union Astronomique Internationale adopte les anciennes habitudes en 1962. Tous ces noms sont en latin. Les américains furent absolument d'accord. dans les universités tournées vers l'espace, le latin est obligatoire. C'est une belle revanche pour cette langue qui était sur le déclin. Beaucoup prévoyait sa disparition depuis que le clergé l'avait aboli des offices et des séminaires.
Une fois la langue choisie, les scientifiques devaient trouver des noms en accord avec la réalité. Lorsque les premiers noms martiens furent attribués, les astronomes interprétaient ce qu'ils croyaient voir dans des lunettes médiocres. Aussi, il fallut fixer des normes et reprendre certaines dénominations. Par exemple, les volcans furent appelés " Mons " et c'est ainsi que Nix Olympica fut débaptisé en Olympus Mons. De même qu'elle soit claire ou sombre, une grande étendue devint une plaine " Planitia ".
Beaucoup de grands noms de l'astronomie furent conviés à débattre, dont les plus connus, Gérard de Vaucouleurs et Carl Sagan, entre autres. Il y eut 7 assemblées plénières entre août 1970 et juillet 1973. Il ne fallait pas se baser sur un modèle terrestre et c'est une solution géométrique qui fut retenue.
Découpage adopté par l'Union Astronomique Internationale
*A la recherche d'une vie sur Mars Albert Ducrocq Flammarion p22 Origines des noms: http://www.physics.uc.edu/~sitko/AdvancedAstro/9-Mars-Historical/MartianNomenclature.pdf carte USGS: http://planetarynames.wr.usgs.gov/mgrid_mola.html
Il faut se souvenir qu'en 1610,
Galilée
découvrit les 4 satellites de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto. Ce
n'est qu'en 1892 qu'Amalthée fut découvert). Pour l'harmonie des mondes, Kepler en avait déduit qu'une progression géométrique 2 imposait que Mars en
ait deux, puisque la Terre en avait 1. Quelle heureuse
coïncidence! Plus tard, en 1726, l'écrivain
irlandais Jonathan Swift, fit référence aux deux lunes de Mars dans ses "
Voyage de Gulliver " en 1726. Ses descriptions, des satellites martiens, se
révélèrent fausses à leur découverte en 1877. Aujourd'hui nous savons que
Phobos et Deimos gravitent sur des orbites pratiquement circulaires et
faiblement inclinées, 1,1° pour Phobos et 1,8° pour Deimos. Si les
instruments utilisés à partir de la découverte de Galilée, avaient été
plus puissants, il est certain qu'il les auraient découverts. Leur magnitude
respective est de 11,5 et 12,5. Tous
les deux sont de forme irrégulière
avec des dimensions pour Phobos de 27 X 21 X 19 km et pour Deimos de 15 X 12 X 11 km.
Dans la nuit du 11 août 1877,
l'astronome Asaph Hall est sur le point d'abandonner une recherche longue
de deux semaines sur d'hypothétiques satellites de Mars. C'est sur les
encouragements de son épouse Angélina née Stickney (le cratère le plus
important de Phobos porte son nom), qu'il braque une
dernière fois la nouvelle lunette (660 mm d'ouverture) du Naval
Observatory de Washington vers le Planète Rouge. Mais soudain, c'est le
miracle! Hall aperçoit un petit point brillant dans le voisinage de Mars.
C'est dans la nuit du 17 août qu'il a la certitude d'avoir découvert un
satellite, Phobos. Un peu plus tard dans la nuit, aux premières heures du 18
août 1877, Hall découvre un autre point brillant, Deimos. Le 20 août 1877, il
triomphe. Le monde entier reconnaît sa découverte. De plus, on approche
de l'opposition périhélique du 5 septembre 1877, ce qui a monopolisé la
communauté scientifique. Déjà bien agitée par l'affaire des canaux,
elle entre en effervescence à l'annonce de cette découverte. Hall donne bientôt des noms de la mythologie
grecque. Il les trouve dans le chant XV de l'Iliade, dans lequel Homère
conte la colère d'Arès (Mars chez les Romains) qui a appris la mort de
son fils, Ascalaphos, de la bouche de Hera, épouse de Zeus, et sa
décision de descendre sur Terre pour venger sa mort auprès des Achéens. Arès: " Sur ces mots, il ordonne à Deimos et Phobos (Épouvante
et Terreur) d'atteler ses
chevaux, tandis que lui-même revêt son armure éclatante.... Homère Phobos est à ~ 6
000 km de la surface de Mars et Deimos à ~ 20 000 km. Phobos décrit une orbite
rétrograde en 7h39.
C'est-à-dire, en sens
inverse de Deimos, des étoiles et des planètes. Il tourne plus vite autour de Mars, que
la planète sur elle-même. Sur le sol de Mars, nous le verrions se
lever à l'ouest pour se coucher à l'est, 2 fois par jour. Il est en
rotation synchrone, présentant toujours la même face à
Mars, grand axe pointé vers le centre de la planète. Deimos,
tourne sur une orbite normale en 30h14
et est en rotation synchrone,
présentant, tout comme Phobos ou la Lune, toujours la même face
à la planète. Pour un observateur sur
Phobos, la planète Mars occupe un champ de 40° (80 fois le diamètre
apparent de la Lune ou du Soleil) et les calottes polaires sont invisibles. Sur
Mars un observateur aurait l'impression d'un déplacement très lent d'est en
ouest.
Pour en savoir plus sur les satellites Shlovski
ou les satellites artificiels de Mars
En 1945, une anomalie supplémentaire est découverte sur Phobos. A cette
époque, la communauté scientifiques ne sait presque rien sur les satellites
martiens. En comparant d'anciennes photos avec des plus récentes, l'astronome
américain Steward P. Sharpless constate une accélération. Phobos semble
parcourir son orbite en des temps de plus en plus courts. Bien que faible, cela
représente un angle de 2° sur 50 ans, vu du centre de Mars. A cette
accélération séculaire, la 3e loi de Kepler indique qu'elle doit être
associée à une diminution de l'orbite entraînant une chute inexorable sur
Mars dans plusieurs dizaines de millions d'années, c'est très bientôt à
l'échelle cosmologique. Son altitude baisse de
1,8 m par siècle.
Pour évoquer cette accélération, certains invoquent un freinage par de la
matière interstellaire, d'autres des effets électromagnétiques ou bien des
effets de la pression lumineuse ou encore des perturbations gravitationnelles et
finalement un freinage causé par la haute atmosphère de Mars. Mais cela ne
permet pas de produire l'effet observé.
En 1959, le russe Iossif Shlowski, publie dans un journal soviétique une
hypothèse qui va défrayer la chronique. Selon lui, le freinage pour
s'expliquer, compte tenu de l'atmosphère très peu dense, par une très faible
densité de Phobos de l'ordre de 0,001g/cm3 (0,5 g/cm3
pour le balsa) ce qui exclut d'emblée toute substance naturelle. Très
rapidement Iossif Shlowski émet l'hypothèse sur la nature creuse des 2
satellites et par conséquent sur des satellites artificiels. Il imagine une
structure pouvant atteindre quelques centaines millions de tonnes, mise en
orbite, il a des centaines de millions d'années, par une civilisation
aujourd'hui éteinte.
Assurément, 2 camps se sont formés: l'un celui des spécialistes opposés à
cette théorie loufoque et de l'autre, les non initiés, partisans des martiens.
Il semble que Shlowski ait voulu attirer l'attention, car il pensait que des
constructions artificielles auraient pu exister autrefois. De nos jours,
l'explication est beaucoup plus naturelle. Phobos se trouve en deçà de la limite de Roche
qui se trouve à 20 425 km du centre de Mars. Il est donc freiné en permanence
par les irrégularités gravifiques de Mars. Une partie du moment cinétique est
utilisée pour accélérer d'une fraction infime la rotation de Mars et l'orbite
du satellite diminue graduellement et même temps que sa vitesse s'accroît. Les
données de Mariner 9 donne une accélération de 0,01°/an, ce qui conduit une
chute probable dans 100 millions d'années, 4 fois plus que celle prévue par
Sharpless.
Deimos, au contraire tend à s'éloigner de plus en plus de Mars. Il agit en
sens inverse de Phobos, il ralentit Mars d'une façon infime, puisant au moment
cinétique martien de quoi augmenter le sien. Cela se fait très lentement car
en s'éloignant, les irrégularités gravifiques diminuent, ainsi que les effets
de marées.
Missions
Phobos et les Ovnis
C'est en réponse à l'intérêt
exceptionnel que suscite Phobos et Deimos, qu'a été mis sur pied, par les
soviétiques, le programme internationale PHOBOS. Treize pays y participèrent,
dont la France.
Les 8 et 14 juillet 1988, les soviétiques envoyèrent 2 sondes: Phobos 1 et
Phobos 2, avec à leur bord, des expériences françaises d'une étude du Soleil
et de rayonnement cosmique, d'étude de l'atmosphère martienne et étude de
Phobos. La sonde Phobos 1 est arrivée en février 1989 et fonctionna jusqu'au 2
septembre. Ce jour-là, une mauvaise
commande fut envoyée à la sonde, ce qui désactiva les moteurs de contrôle
d'attitude. N'étant plus stabilisée, les panneaux solaires ne visaient plus
le Soleil, il y a eu perte d'énergie et l'antenne se "dépointa" de la Terre,
tout contact fut perdu. Quant à Phobos 2, elle survécut au voyage et se mit en
orbite autour de Mars, 2 février 1989, pour
un mois, sur une orbite 75 940 km / 6 255 km décrite en 79,2 h. Le
21 mars, l'ordre fut donné pour obtenir une orbite synchrone de celle de
Phobos. le 27 mars tout contact fut perdu. Néanmoins,
15% de la mission
furent réalisés. Et les expériences françaises ont correctement
fonctionnées.
Ovnis
?
Dans les 15 % de résultats de Phobos 2, un objet mystérieux, soi-disant
observé dans le
voisinage de Phobos, fut appelé PMO (Phobos Mystery Object). Il fut tout de
suite considéré par certains comme un ovni, que des martiens avaient envoyé
pour détruire Phobos 2. En
réalité, c'est un artefact causé par un ou plusieurs pixels défectueux ou
bien Deimos. Alexey
Kuzmin, de l'IKI RSSI département des hautes énergies astrophysiques à
Moscou, responsable de la caméra, a expliqué qu'il a utilisé un capteur CCD
et qu'un pixel pourrait être en cause. Mais la sonde étant devenue muette, il
n'a pas affirmation à formuler. En tant que spécialiste de ce domaine, j'opte
plutôt pour la déplacement de Deimos, lors de la prise de vue de Phobos, la
sonde étant calée sur ce satellite martien.
Le déplacement de la sonde, qui fixe Phobos, fait défiler le fond du ciel et
Deimos devait être dans le champ.
Une chose est certaine, les martiens ne sont pas en cause. Ouf !
Observée plusieurs fois sur Mars, cette ombre a une forme oblongue.
Pour Alexey
Kuzmin, l'ombre a été
elliptiquement étirée dans l'image résultante par suite du déplacement et du
mode de balayage de la sonde en
orbite (Phobos est presque
circulaire). Bien sûr,
certains l'ont attribuée à une soucoupe (de plusieurs km ?) survolant Mars,
notamment pour expliquer le désastre du programme Phobos, que simplement des
erreurs humaines, lors de la conduite des opérations, ont anéanti.
Les mythes ont la vie dure. Et que dire du lapin observé sur le sol
martien.......
Et enfin les martiens aiment les dessins animés. Voici un dessin de Daffy Duck
dans le printemps martien pris par Mars Global Surveyor, le 25 novembre 1999, de
Planum Australe.
Dame Nature vaut bien tous les martiens sortis de l'imagination de certains
illuminés. C'est extraordinaire que personne ne se soit intéressé à ces
facéties naturelles.
Les surfaces sous le gel ont différentes propriétés, certaines donnent la
chaleur tandis que d'autres restent froides, de ce fait le gel s'attarde sur des surfaces plus froides
et se sublime sur des surfaces plus chaudes, laissant des couches étonnantes,
voire psychédéliques. Les formes circulaires de cette image sont de vieux
cratères formés par des impacts météoritiques. Les taches brillantes à
l'intérieur de la plupart de ces cercles sont des champs de dunes couvertes de
givre. Le centre se trouve à 78° S et 135° W. Le nord est en haut de l'image
qui fait 110 km de large.
Lorsque
j'ai reçu l'image ci-dessous, je ne pensais pas la diffuser. Or, j'ai découvert
avec surprise que certains parlaient déjà d'intelligence extraterrestre.
Aussi je la diffuse pour la remettre dans son contexte. C'est au cours
du sol 358 qu'Opportunity a découvert ce ressort, à proximité de son site
d'atterrissage. Il venait d'étudier les restes du bouclier thermique et
allait se diriger vers le sud. La découverte ne fut pas une surprise par
l'équipe scientifique. Effectivement, lors de l'impact, le bouclier a perdu
des "boulons" comme nous disons dans le monde technique. Il est
donc normal que des pièces se dispersent lors du choc et que l'on en
retrouve sur le sol. Ce sont des pièces bien humaine. C'est tout de
même une belle image. Mais une chose est sûre, les extramartiens existent.
Le
canard: http://www.msss.com/mars_images/moc/2000/10/icons/moc2_252_i2.jpg
Martien
dans le ciel martien
Le 11 mars 2004, la Nasa a diffusé une photo qui a surpris tout le monde, prise
le 7 mars 2004 par Spirit.
Spirit était à une centaine de mètres du cratère Bonneville. Il regardait
vers l'Est au Soleil levant. En observant le ciel avec un filtre vert, le rover
Spirit a surpris un trait dans le ciel martien. Ce fut l'objet le plus brillant
du ciel à ce moment-là. Les scientifiques pensent que la ligne de mystère pourrait être
une météorite ou une des 7 sondes spatiales toujours satellisées autour
de Mars. Puisque l'objet a semblé se déplacer de 4 degrés en 15 secondes, il
est probable que ce n'est probablement pas les sondes russes Mars 2, Mars 3,
Mars 5, ou Phobos 2; ni mariner 9 et ni l'Orbiter de Viking 1. Cela laisse Viking 2, qui
est sur une orbite polaire qui expliquerait l'orientation nord-sud de la
trainée. De plus, seul les Orbiter Viking 1 et 2 furent laissés sur une orbite
visible par Spirit. C'est le premier météore vu sur une autre planète.
Le 1 juin 2005, une équipe conduite par l'astronome français Franck
Selsis, du Centre de Recherche Astronomique de Lyon, pense
qu'il s'agit de la comète Wiseman-Skiff.
Elle orbite autour du Soleil sur une orbite de 6 à 8 ans.
Wiseman-Skiff fut
découverte en 1987 par les astronomes américains Jennifer Wiseman et Brian
Skiff. Ils ont calculé que Mars traversera un essaim de météorites le 20
décembre 2007, ce qui devrait permettre un spectacle si une sonde peut en
observer les effets. Ils ont déjà un nom:les céphéides martiens, car depuis
Mars, ils seront vus dans la constellation de Céphée.
http://nssdc.gsfc.nasa.gov/database/MasterCatalog?dsex=XXNO-00031
expériences sur Phobos: http://nssdc.gsfc.nasa.gov/database/MasterCatalog?sc=1988-059A&ex=*
Images:
ftp://nssdcftp.gsfc.nasa.gov/miscellaneous/planetary/phobos Grount:
http://www.esa.int/SPECIALS/ESA_Permanent_Mission_in_Russia/SEMIJFW4QWD_0.html
Artefacts: http://members.aol.com/pgrsel2/kuzmin.htm Air & Cosmos n°
1222 du 28 janvier 1989 - Albert Ducrocq
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