Mars

5 - L'eau de pluie et météorologie

   La planète Mars se caractérise par un réseau fluviale relativement dense, laissant supposer que la pluie est tombée et que l'eau a coulé, sur le sol martien, à une époque où le climat était plus favorable. 


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  1. Coucher de Soleil

 http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA07453.jpg

     Cette image composite a été réalisée à partir de la combinaison de deux images de Mars Pathfinder pour voir le coucher Soleil sur Ares Vallis, en juillet 1997, avec une image pour le ciel PIA01547 et une portion de PIA01466 pour le terrain. Nous voyons les collines jumelles, Twin Peaks. L'image du ciel est réelle, le coucher du Soleil est en vrai couleur, avec le ciel bleu-clair près du soleil. L'image de terrain a été artistiquement ajustée pour assortir l'heure approximative de l'image du ciel (temps solaire local de 16h10 sur la zone d'atterrissage) et pour fournir un horizon sans raccord.

  Les Twin Peaks sont de taille modeste, au Sud-Ouest du site de Pathfinder. La sonde a atterri dans le lit d'un fleuve qui se jetait dans Chryse Basin par 18,86° N et 33,84° W. Vastes inondations ont rempli ce site, identifié par le Viking Orbiter 20 ans auparavant, il y a plusieurs milliards d'années. Les Twin Peaks furent découvertes sur le panorama fait le 4 juillet 1997par Pathfinder. Elles mesurent de 30 à 35 m de haut. South Twin se trouve à 1 000 m et North Twin à 860 m de la plateforme d'atterrissage.

Image Credit: NASA/JPL/University of Arizona

  1. La Terre vue de Mars

 

http://marsrovers.jpl.nasa.gov/gallery/press/spirit/20040311a/11-ml-02-earth-A067R1_br.jpg

   Voici la première image de la Terre prise depuis la surface d'un monde autre que la Lune. Elle a été réalisée par le rover Spirit une heure avant le coucher du Soleil, au 63e sol (jour martien, plus long que le jour terrestre de 39 mn 25s) de sa mission.

   L'image est issue d'une mosaïque élaborée à partir des images de la caméra de navigation de Spirit montrant une vue d'ensemble du ciel et une image, prise par la caméra panoramique du rover, de la terre. Le contraste de la caméra panoramique a été accentué dans un rapport 2 pour mieux discerner la Terre.

   L'insert montre un gros plan d'une combinaison de 4 images panoramiques , sur la Terre. L'extrémité de la flèche indique le tout petit point que représente notre planète. La Terre est un trop petit point pour être visible sur les images avec les filtres couleur de la caméra panoramique.

  1. Météorologie globale

   Douze orbites au cours d'une journée de l'été boréal, en avril 1999, furent nécessaires à la caméra grand angle MOC (mars Orbital Camera) pour obtenir cet  instantané global du temps sur l'ensemble de la planète. Ici, les nuages de glace d'eau, blanc-bleuâtre,  s'accrochent au-dessus des volcans du dôme Tharsis (à gauche), aussi bien que sur d'autres régions, telle qu'Elysium Planum. La carte est réalisée en projection cylindrique à partir d'une mosaïque de 24 images rouge et bleu. La latitude 90° nord est en haut de l'image. Les longitudes 180° Est et 180° Ouest sont sur les bords gauche et droit. Naturellement l'équateur est au centre de l'image. Le méridien 0° est au centre. Le bassin Argyre se trouve au sud du méridien 0°. Les hautes latitudes australes (60° à 90°) ne figurent pas sur cette image, car elles sont dans l'obscurité puisque c'était l'hiver australe. 

   1 site d'Opportunity et 2 site de Spirit

vue d'ensemble et couverture nuageuse
http://www.msss.com/mars_images/moc/7_19_99_fifthMars/01_daymap/moc2_143_msss_3.jpg

  

 

  1. Nuages martiens

  Les nuages ont été détecté pour la première fois en 1858 par l'astronome P.A. Secchi. C'est en 1877 que Green montra la nature atmosphérique du phénomène. Il remarqua qu'ils restaient dans le limbe malgré la rotation de la planète. 

  Il y a des nuages blancs qui apparaissent au printemps et en été, lorsque la calotte polaire disparaît: une brume matinale est visible sur le bord de la planète. D'autre nuages blancs ne sont pas associés à une époque mais à un lieu. Dans certains cas, au-dessus du pôle, ils sont constitués par de fins cristaux de la même nature que la matière des pôles. d'autres apparaissent en fin d'après-midi au-dessus de régions de faible et moyenne latitude: d'impressionnantes formations, couvrant parfois 1.106 km2 stagnant plusieurs jours au-dessus de régions telles que le dôme Tharsis, Olympus Mons, Elysium et Hellas. Constitués de cristaux de glace, ces nuages prennent curieusement, en certaines circonstances la forme d'un W.

  Voici 2 tempêtes de sable dont chacune couvre la moitié de la France. L'une est proche du coin inférieur gauche et l'autre au coin inférieur droit. Cette image, une mosaïque de 6 photos centrées sur Hellas Basin, a été prise le 8 avril 2001 (milieu de l'hiver austral). Hellas Planitia est la structure elliptique juste au-dessous du centre de l'image.
Les surfaces brillantes et presque blanches le long du bord (méridional) inférieur de l'image sont couvertes par le givre d'hiver.
La forte différence de température, entre les gelées hivernales et l'air plus chaud juste au bord de la calotte polaire, produit des vents qui, à cette période de l'année martienne, sont souvent assez forts pour soulever de grandes quantités de poussière dans de grands nuages , brun-rougeâtre, gonflés par le vent.


http://www.msss.com/mars_images/moc/extended_may2001/weather/E3_795-796_etc_i1.jpg

  Ensuite, il y a des nuages jaunes, que les scientifiques pensent associés à des vents. Ils apparaissent souvent sur le pourtour des régions sombres. Ils sont en moyenne à très haute altitude, 30 000 m, et très légers. Grâce à l'analyse de la lumière polarisée, les chercheurs savent que ce sont des grains de poussière fins comme du talc.

   Présentant un rapport étroit avec les tempêtes de sable dont ils seraient l'émanation, ils sont observables à la fin du printemps lorsque la calotte polaire se rétrécit (en même temps que les nuages blancs ci-dessus) comme si l'équilibre atmosphérique était modifié.

la caméra grand angle peut voir des nuages et des brumes au-dessus du limbe
http://www.msss.com/mars_images/moc/2003/06/03/2003.06.03.R0501287.medium.jpg

    Mars Global Surveyor tourne autour de la planète mars à raison de 12 orbites par sol. La moitié de chaque orbite est utilisée côté jour pour obtenir la presque totalité des images qui nécessitent un éclairage sur la surface observée. Cependant, du côté nuit, la caméra grand angle peut voir des nuages et des brumes au-dessus du limbe. Le limbe est le bord de la planète qui apparaît sur une perspective oblique. L'image a été prise le 3 juin 2003.

 

http://marsrovers.jpl.nasa.gov/spotlight/images/Nav_clouds_040804191821.jpg

  En utilisant une de ses caméras, Opportunity  a capturé quelques  nuages matinaux, des cirrus, au-dessus du cratère Endurance dans Meridiani Planum, peu avant Noël 2004.  Les nuages ont été un événement banal aux cours des après-midi  des semaines précédentes, à l'arrivée de l'hiver martien. Sur Terre, les cirrus  se créent dans une région de turbulence verticale importante. Les particules dans les nuages, de la glace dans le cas de Mars, tombent et sont transportées loin de l'endroit où elles se s ont condensées à l'origine, en formant les cheveux d'anges caractéristiques. Mars possède trois sortes de nuages: 

  • nuages de poussière dans la basse atmosphère; 

  • les nuages de vapeur d'eau s'approchent de la surface et s'élèvent jusqu'à 20 000 m; 

  • nuages de gaz carbonique à très hautes altitudes.

  Tout comme sur Terre, les nuages, particulièrement les nuages de glace d'eau, sont de bons traceurs du temps. Ils permettent d'étudier les changements au jour le jour pour déduire des évolutions saisonnières. Les conditions climatiques sont telles qu'un jour il y a des nuages et le lendemain le ciel est clair. Une partie de la vapeur d'eau de Mars se déplace du pôle du nord vers le pôle du sud pendant la période actuelle avec l'été au nord et l'hiver au sud.  Selon des données orbitales, il y a plus de nuages pendant l'hiver martien. L'augmentation passagère de l'eau dans l'atmosphère sur Meridiani, juste au sud de l'équateur, plus des basses températures près de la surface, contribuent à l'aspect des nuages et du gel. 

   Lorsque ce changement se produisit, les caméras du rover et le spectromètre thermique dépistèrent d'autres changements qui se produisirent lorsque les nuages s'accumulèrent. Les rovers fournissent une occasion unique d'examiner la partie inférieure de l'atmosphère de Mars. La basse atmosphère est très difficile à modéliser en orbite, pourtant c'est crucial car c'est la zone où elle interagit avec la surface. Les chercheurs ont utilisé le spectromètre pour étudier le temps à partir du sol. Les nuages apparaissent le plus souvent aux alentours de l'équateur, où se trouvent les rovers Spirit et Opportunity, lorsque Mars se trouve à l'aphélie, c'est-à-dire au point le plus éloigné du Soleil, sur son orbite elliptique. A l'aphélie, la planète Mars ne reçoit plus que 60% d'énergie solaire, ce qui apporte des changements climatiques importants. Les nuages sont poussés par un vent dont la vitesse a été estimée à 10m/s.

   Les changements saisonniers sur une échelle globale et locale sont une caractéristique fascinante pour les météorologistes martiens. Tandis que les rovers ont, lors des missions primaires, recherché l'eau, les images en orbite ont fourni une vision sur la façon dont Mars change lors du passage de l'été à l'hiver, dans les hémisphères Nord et Sud. Il faut noter que parmi ces changements, il reste l'aspect spectaculaire du gel martien.

Image credit: NASA/JPL

  1. L'eau a coulé

     Mars, c'est la découverte d'un monde, où le gigantisme est roi. Nous y observons tout à la fois des indices de bombardements météoriques ancien et des preuves d'une importante activité tectonique, de phénomènes volcaniques, d'érosion par l'eau et le vent, d'usure et de sédimentation à grande échelle.

    A l'échelle globale, nous remarquons une dissymétrie marquée entre les hémisphères nord et sud. L'hémisphère nord est occupé en majeure partie par des plaines volcaniques très semblables aux "mers lunaires". L'hémisphère sud offre un relief beaucoup plus tourmenté, avec une prédominance de grands cratères, de dimensions supérieures à une dizaine de kilomètres. Cette dissymétrie provient vraisemblablement de ce que, dans l'hémisphère nord, les coulées de laves se sont infiltrées à travers la croûte pour recouvrir les ont fait disparaître les cratères qui s'étaient formés à une époque antérieure.

MOLA Downhill slice
http://ltpwww.gsfc.nasa.gov/tharsis/downhill2.JPG

 Voici une coupe transversale le long du méridien 0° de la topographie martienne réalisé par l'instrument MOLA pour Mars Orbiter Laser Altimeter. La coupe part du pôle Sud, à gauche, pour aller au pôle Nord, à droite. Le pôle Sud fait partie des zones élevées en rouge et le pôle nord en vert. Les plus basses (Mare Acidalum et Ismenium lacus) sont en bleu et se situent aux latitudes moyennes boréales. Le pôle nord se trouve à 6 000 m au-dessus du pôle Nord. Cette pente, en moyenne 0,036°, a probablement existé dès la naissance de Mars et fut à l'origine de la direction des vallées et des cours d'eau. La région la plus élevée (en orange) aux latitudes moyennes australes correspond au bord occidental de l'anneau qui encercle le bassin Argyre. 

  Le fonctionnement du MOLA est basé sur un sondage à l'aide d'impulsions du laser infrarouge (1 064 nm) au taux de 10 par seconde (10 Hz). Après avoir percuté le sol martien, la lumière infrarouge est détectée par la caméra de Mars Global Surveyor permettant de mesurer le temps aller-retour (lumière émise/lumière reçue) servant à définir la distance à partir de l'orbite de MGS. Cette dernière est parfaitement connue et de ce fait l'altitude est déterminée avec précision.

(Image credit: MOLA Science Team).http://ltpwww.gsfc.nasa.gov/tharsis/mola.html

   La plupart des terrains où apparaissent les innombrables cratères de l'hémisphère sud sont des terrains anciens, qui s'élèvent de 3 000 à 4 000 m au-dessus du niveau moyen. Au contraire, les grandes plaines de lave de l'hémisphère nord, se trouvent en général des milliers de mètres au-dessous du niveau moyen. Cette situation n'est pas sans rapport avec le fait que les flots de laves ont affecté l'hémisphère nord. Sans doute qu'à l'origine la croûte, uniformément répartie, s'est restructurée sous l'effet d'un mouvement convectif au sein du manteau qu'elle recouvre. 

   L'état des cratères est très variable. ceux de l'hémisphère nord sont en général bien conservés, ce qui montre que le relief martien n'a pas subi d'érosion significative depuis la formation des plaines volcaniques. Par contre l'érosion fut plus importante à une époque antérieure, la rapidité de son évolution semblant avoir été maximale à une période qui coïncida approximativement avec la fin des bombardements météoritiques importants de la surface.


http://ltpwww.gsfc.nasa.gov/tharsis/o1s.jpg
 
Ce globe en fausse couleur a été réalisé à partir des données du radar altimétrique MOLA. Le rouge indique les altitudes les plus élevées, le vert les altitudes moyennes voisines de la référence et bleu foncé représente l'altitude la plus basse du gigantesque basin d'impact Hellas avec c'est 10 000 m de profondeur. Au nord, le bleu dessine-t-il les contours d'une mer ?

   Les grands bassins d'impact sont analogues à ceux de la Lune ou de Mercure. Au sud, le plus grand est Hellas (ci-contre) avec ses 2 000 km de diamètre pour une profondeur de 3 000 à 4 000 m. C'est une véritable cuvette dans laquelle d'importants tourbillons de poussières, qui masquent le fond,  furent localisés. Presque à la même latitude (45°) et à 45° de longitude Est, se trouve Argyre un bassin de 1 000 km de diamètre avec une profondeur de 8 000 m. Il est très bien conservé avec des remparts formant un anneau complet.

   Les grands volcans (> 20 000 m) se concentrent dans la région équatoriale, sur le plateau Tharsis, qui est en fait un dôme de plus de 5 000 km de diamètre et qui s'élève à plus 8 000 m au-dessus du niveau moyen. Son centre est approximativement 115° de longitude Ouest. Le plus grand volcan du Système solaire, Olympus Mons, se trouve en bordure NE. Une autre région volcanique moins caractéristique, baptisée Elysium, se trouve à 90°. Le faible taux d'impacts sur les flancs de ces volcans indiquerait qu'ils sont récents, à l'échelle géologique.

   Une immense fracture fut baptisée Valles Marineris, en souvenir de sa découverte par la sonde Mariner 9. D'une longueur voisine de 5 000 km avec, parfois, une largeur dépassant la centaine de kilomètres pour une profondeur atteignant par endroits les 8 000 m, c'est un rift dans lequel s'engouffre des vents soulevant des km3 de poussières. 

  Une autre grande surprise révélée par Mariner 9 consiste en des vallées fluviales, sinueuses qui suivent le relief et qui possèdent des ramifications faisant penser à des affluents avec des lits de fleuves asséchés. Notamment des dépôts alluvionnaires, ainsi que des îlots, dans le sens de la pente, furent découverts. L'une des plus remarquable s'appelle Mare Erythraeum et s'allonge sur 400 km, avec par endroits une largeur de 5 000 m. D'autres zones révèlent parfois des formations nettement plus larges (60 km), laissant entrevoir un déferlement d'eaux torrentielles.

cette rivière semble avoir véhiculé beaucoup d'eau sur une très grande longueur.

   Ces vallées laisseraient supposer que l'eau a coulé sur la planète Mars. Mais cela implique que le climat était propice à l'eau liquide, avec une pression atmosphérique plus importante. Un effet de serre a-t-il eu lieu ? Or, l'eau ne peut exister sous la faible pression actuelle. Elle passe de l'état solide (glace) à l'état gazeux, par la sublimation. Par contre aujourd'hui, les scientifiques sont convaincus de sa présence en profondeur. D'ailleurs la mise en route en mai 2005 du radar Marsis, de la sonde européenne Mars Express, devrait nous en apprendre plus. Ce radar est capable de détecter l'eau à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Elle serait stockée dans le pergélisol.

Nanedi Valles dans Xanthe Terra


http://ceres.cals.ncsu.edu/cfdocs/course/bo277/111202_MarsGeologyBiology.pdf

    L'eau fut abondante, si l'on en croit les images des sondes spatiales ( Mariner 9 en 1971). Pour la première fois, on découvre des paysages où l'eau semble avoir coulé en abondance. Pendant 1,5 milliards d'années, les chercheurs pensent que la Terre et Mars eurent un sort commun. Le débit de certains cours d'eau aurait atteint des centaines de fois celui de l'amazone. Dans l'hémisphère nord, un océan de 100 à 1000 m de profondeur aurait laissé des rivages typiques. L'époque des pluies et ruissellement aurait commencé très tôt, il y a 3,8 milliards d'années. Puis un emballement se serait produit, faisant disparaître le précieux liquide en 500 millions d'années et le CO² est resté en faible quantité. On a calculé que Mars en aurait perdu 1 400 T/m², contre 130 T/m² de CO² dans le même temps. Sur Terre, le gaz carbonique se dissout dans l'eau. Il disparaît pour laisser la place à l'oxygène. Sur Mars, le CO² s'évade vers l'espace.

         D'autre part , plus la pression atmosphérique diminue, plus la température d'ébullition de l'eau s'abaisse. Il n'est donc pas étonnant que l'eau se soit rapidement dispersée  dans l'espace. Mais tout n'est pas parti, on pense que dans le pergélisol, l'eau serait encore présente à raison de 10T/m² et ce, jusqu'à 2 000 m.

http://www.msss.com/mars_images/moc/
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Photo ci-contre: Nanedi Valles dans Xanthe Terra. Largeur 2,5 km. La scène couvre 10 X 28 km.

  Pour les scientifiques américains, les 2 photos ci-dessous, seraient une preuve de la présence de l'eau. Mais tout le monde n'est pas d'accord. scientifiques américains, les 2 photos ci-dessous, seraient une preuve de la présence de l'eau. Mais tout le monde n'est pas d'accord.

 



une preuve de la présence de l'eau
http://www.msss.com/mars_images/
moc/june2000/gorgonum/gorgonum2_c_i1.jpg

    L'image ci-dessus  est une partie de la plus petite image contre l'image Viking (N&B). L'image Viking est localisée sur un terrain chaotique qui montre une série de cuvettes et de mesas de Gorgonum Chaos dans l'hémisphère australe. Des chercheurs pensent que les chenaux émanèrent des eaux souterraines d' infiltration, à partir de couches proches du sommet des parois de cuvettes, particulièrement celles faisant face au sud (en bas des images). La présence de tant de chenaux liées à la même couche dans chaque mesa suggère que cette couche soit particulièrement efficace dans le stockage de l'eau et son drainage, en particulier sur des pentes inclinées. Une telle couche s'appelle une couche aquifère et celle-ci semble être présente à quelques dizaines de mètres sous la surface, dans cette zone. 

    Ces images ont été prises le 22 janvier 2000. L'image ci-dessus mesure 3 km de large pour 2,6 km de haut. La petite image couvre un champ de 3 km x 22,6 km. L'image est localisée par 37,5° S et 170,5° W. L'image N&B a été acquise avec l'Orbiter Viking 1en 1976/1977. La couleur de la zone concernée a été synthétisée à partir de la caméra MOC.

Images Credit: NASA/JPL/Malin Space Science Systems
http://www.msss.com/mars_images/moc/june2000/gorgonum/

  L'image, ci-dessus, est l'une des meilleures prises par la caméra MOC de Mars Global Surveyor avec l'objectif longue focale (angle étroit) et mise en couleur à partir des images grand angle. Nous voyons une importante coulée sur les parois d'un cratère d'impact de Newton Basin dans Sirenum Terra. L'action du pergélisol qui aurait fondu semble être à l'origine de cette coulée spectaculaire.

  Le cratère est localisé par 39,0° S et 166,1° W . La résolution est de 1,5 m/pxl (un bus serait nettement visible). Les chenaux de ces cratères ont pour origine une couche aquifère spécifique et ont pu se former par le drainage des eaux souterraines sur la surface martienne au cours de périodes géologiquement récentes.


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gullies: http://www.msss.com/mars_images/moc/e7_e12_captioned_rel/index.html

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Mars Orbiter Laser Altimeter (MOLA): http://ltpwww.gsfc.nasa.gov/tharsis/mola.html

 

Mosaïque de trois images prises la nuit au dessus du plateau au dessus d'Echus Chasma dans une gamme de longueur d'onde infrarouge dite thermique.
Mosaïque de trois images prises la nuit au dessus du plateau au dessus d'Echus Chasma dans une gamme de longueur d'onde infrarouge dite thermique.
© NASA. THEMIS.
http://www.insu.cnrs.fr/web/article/
pop_up.php?art=966&name=3
  1.  Les pluies

      Depuis leurs découvertes par Mariner 9, les scientifiques pensent que les rivières et fleuves ont été alimenté par des pluies. Mais la faible longueur de certaines suggèrent que l'eau souterraine ou des sources hydrothermales pourraient les avoir alimenté à une époque où le climat était plus chaud qu'aujourd'hui. A l'aide de cartes de température relevées par la caméra infrarouge Thémis de Mars Odyssey, en orbite autour de Mars depuis 2001, les chercheurs du CNRS ont étudié les vallées martiennes. Ces cartes mettent en évidence les propriétés de surface, notamment les roches et les accumulations de poussières. Ainsi les rivières comblées avec du sable ressortent mieux que sur une image en lumière visible (450 nm à 650 nm), comme celles observées dans Valles Marineris. Les ramifications sont beaucoup plus importantes que celles observées auparavant. Il est extraordinaire de constater que leur forme, leur taille etleur organisation rappellent à s'y méprendre des structures terrestres formées par ruissellement. La disposition par rapport aux lignes de crête et la présence de chenaux au fond des vallées semblent ne laisser aucun doute sur une origine liquide de surface. Des eaux souterraines ne peuvent pas, semble-t-il, avoir des ramifications reparties de cette manière, car elles seraient localisées sur des lignes de fractures ou bien des fronts de glaciers.

    La présence de ces ramifications donnent à penser que l'eau liquide a coulé et formé ces rivières et fleuves à une période où la température plus élevée a permis une atmosphère plus dense pour donner des pluies abondantes permettant une certaine stabilité. Nous avons vu que l'excentricité pourrait être un élément destabilisateur. De ce fait, il semble de plus en plus certain que l'eau a coulé et est peut-être présente à quelques mètres sous la surface.
  
    Tout laisse supposer qu'entre 3,4 et 2,9 milliards d'années (période Hespérienne) un climat martien existait. C'est au cours de cette période que le dôme Tharsis s'est soulevé en provoquant la naissance de Valles Marineris. La ramification nombreuses dans ce canyon sont en faveur d'une période chaude contrairement à ce que les scientifiques pensaient avant Thémis, favorable à des eaux d'écoulement. Pour moi, cela rappelle les images de Titan.

 

  1. De l'eau oxygénée

    D'après le bulletin du CNRS (avril 2004) nous apprenons qu'une équipe internationale d'astronomes, conduite par des chercheurs de l'Observatoire de Paris, vient enfin de découvrir l'eau oxygénée sur Mars, avec le télescope de 3m IRTF (InfraRed Telescope Facility) de la NASA à Hawaii.

   Depuis les résultats négatifs apportés par les expériences des sondes Viking concernant la recherche de molécules organiques à la surface de Mars, les astronomes ont toujours soupçonné la présence de peroxyde d'hydrogène H2O2 (aussi appelé eau oxygénée) dans l'atmosphère martienne. Ce puissant oxydant, issu de la photodissociation de l'eau et du gaz carbonique, serait à même de stériliser la surface de Mars jusqu'à une profondeur de quelques mètres.

   Jusqu'à l'été 2003, toutes les recherches entreprises pour détecter H2O2 sur Mars avaient été infructueuses. Compte tenu de la faible teneur attendue, ces recherches nécessitent des mesures de spectroscopie à très haute résolution, dans les domaines infrarouges ou submillimétriques, qui ne peuvent être réalisées que depuis le sol, à l'aide de grands télescopes. En février 2001, une équipe de l'Observatoire de Paris (Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique; UMR CNRS), utilisant un spectromètre-imageur infrarouge à très haute résolution dans le domaine infrarouge (8 µm) construit par l'Université du Texas et monté sur le télescope de 3m IRTF (InfraRed Telescope Facility) de la NASA à Hawaii, avait obtenu une limite supérieure très contraignante de l'abondance de H2O2, inférieure aux prédictions des modèles photochimiques.

Carte du rapport de mélange de H<sub>2</sub>0<sub>2</sub> dans l'atmosphère de Mars. Le point blanc indique le point sub-solaire.
Carte du rapport de mélange de H202 dans l'atmosphère de Mars. Le point blanc indique le point sub-solaire.
© LESIA. Observatoire de Paris. CNRS.


   Cette équipe, utilisant la même instrumentation en juin 2003, a détecté cette fois la molécule H2O2. Fait remarquable, l'abondance mesurée est sensiblement supérieure à la limite supérieure annoncée en 2002 ce qui implique l'existence de variations saisonnières significatives. L'abondance de H2O2 et sa distribution spatiale sur le disque martien, qui montre un maximum marqué du côté du matin, autour de la latitude sub-solaire, sont cette fois en accord satisfaisant avec les prédictions des modèles photochimiques, et en particulier avec les simulations 3D réalisées par le Laboratoire de Météorologie Dynamique. Il reste donc à élucider la nature du cycle saisonnier de H2O2, ainsi que sa relation avec le cycle de l'eau.

Sources:  http://www.insu.cnrs.fr/web/article/art.php?art=915

 et:  http://www.obspm.fr/actual/nouvelle/jun04/perox.fr.shtml

 

  1. Climat martien

    Plusieurs aspects physiques de Mars sont significatifs à cause de leur variabilité dans le temps. Non seulement l'évolution marquée des calottes polaires, mais également les fameuses taches associées à des événements météorologiques, témoignent d'une certaine activité. Or, aussi bien le phénomène répété de rétraction et de dilatation des calottes que la fréquence des événements ont été liés, d'une manière indiscutable, aux effets saisonniers et diurnes dus à la forte excentricité de l'orbite de Mars et à son obliquité élevée. En cherchant à reconstituer l'histoire des conditions climatiques à la surface de Mars, les chercheurs se sont intéressés à la nature des variations séculaires des 2 paramètres. Considérons d'abord l'excentricité; l'analyse dynamique des effets dus aux masses des planètes (principalement Jupiter et Saturne) fait apparaître des perturbations de sa valeur au cours du temps. celles-ci suivent une courbe de variations régulières à très grande période. Cela se traduit par des variations également à long terme, des propriétés de l'environnement de Mars. Mais s'agissant de l'ensoleillement moyen annuel au-dessus des pôles, les chercheurs se sont aperçus que celui-ci varie très sensiblement avec l'obliquité et assez peu avec l'excentricité. Or, des études récentes de la dynamique des forces et des perturbations gravitationnelles agissant sur Mars a permis de démontrer que l'obliquité a subi, elle aussi, de très grandes variations périodiques. Les oscillations, de période égale à 120 000 ans, conduisent à des variations de l'obliquité comprise entre 15° et 35°. De plus, l'enveloppe de ces oscillations varie régulièrement avec une période égale à 1,2 millions d'années. L'origine de cette variation séculaire réside dans un couplage entre deux types de perturbations: celles qui jouent sur le mouvement du plan de l'orbite de Mars sont dues à l'influence gravitationnelle des autres planètes, tandis que celles qui agissent sur le mouvement de précession de son axe de rotation proviennent du couple exercé généralement par le Soleil sur un corps qui, à l'exemple de Mars, présente un aplatissement non négligeable aux pôles.

   Il est donc certain que le phénomène a dû se traduire par des changements importants de l'ensoleillement. Ceux-ci ont été inévitablement un élément prépondérant dans l'évolution de la structure des pôles et, par suite, pour le climat général de Mars.

   C'est sur cette climatologie, associée à des phénomènes périodiques à long terme, que se fondent les analyses tendant à prouver que la planète a possédé, au cours de son histoire, une atmosphère beaucoup plus dense.

 

  1. Cycles glaciaires

    Depuis l'arrivée de Mars Global Surveyor et plus récemment de Mars Odyssey une série de faits a révélé l'existence d'eau gelée à un mètre de profondeur aux latitudes élevées (de 60° à 90°) sur les 2 hémisphères. Toutefois, l'origine est encore inexpliquée

L'évolution glacière sur Mars suit un cycle d'obliquité
 
L'évolution glacière sur Mars suit un cycle d'obliquité: l'angle entre les flèches blanches et la ligne
pointillée dénote l'obliquité martienne. A obliquité élevé, le pôle nord devient  instable et perd quelques centimètres de glace tous les ans. Cette glace est alors déposée dans des zones équatoriales. Quand
l'obliquité diminue, la glace revient aux latitudes élevées. Quand le réservoir équatorial disparaît, les gisements de glace des hautes latitudes deviennent instables a leur tour. Une fraction se sublime et se dépose vers les pôles ce qui contribue à la création des calottes polaires martiennes, tandis qu'une autre fraction est enterrée sous le dépôt protecteur de la poussière.
 (ASD/IMCCE-CNRS, adapté par Jim Head/Brown University and NASA/JPL)

   Des simulations climatiques de Mars effectuées par des astronomes de l'Observatoire de Paris et des chercheurs de IPSL département planétologie (Paris VI), publiées dans la revue Nature, montrent que cette glace peut provenir d'un ancien réservoir de glace à l'équateur créé durant des épisodes de fortes obliquités, mais qui devient instable durant les plus récents épisodes de faibles obliquités. Cette étude a permis d'illustrer l'existence d'un cycle glaciaire plus sévère qui celui existant sur Terre.

   Même si la présence de calottes glaciaires a été observée aux pôles martiens depuis plus de 3 siècles, l'arrivée de Mars Global Surveyor et de Mars Odyssey en 1996 et 2001 a permis de montrer que d'importantes quantités de glace (plus de 70% du volume) avaient été certainement présentes à deux mètres de profondeur, aux latitudes élevées (fig ci-contre).

   Il semble difficile d'expliquer l'existence de telles quantités de glace aussi proche de la surface: plus d'un ½ millimètre de glace d'eau est couramment déposée pendant l'automne et l'hiver, aux latitudes élevées. Néanmoins, cette calotte de glace se sublime complètement à la fin du printemps.

   Cette glace pourrait résulter d'une diffusion lente de l'eau entre le régolite martien et l'atmosphère, mais les mesures in situ de la porosité par les lander Viking ont prouvé que le régolite ne peut contenir aucune glace avec une telle concentration. L'étude dirigée par les chercheurs de l'Observatoire de Paris et de IPSL suggère que la solution peut venir de contraintes astronomiques agissant sur le climat.

   Pendant presque trente années, les études de carottes de glace et de sédiments ont confirmé que les variations de l'insolation reçue sur la surface terrestre, résultant des changements lents de l'orbite et de l'obliquité de la Terre, avaient provoqué des périodes glaciaires et interglaciaires.

   Toutefois, l'obliquité martienne varie de manière chaotique et plus significativement que celle de la Terre. L'obliquité martienne a varié entre 25° et 45° durant 5 à 10 millions d'années et entre 15° et 35° durant les 5 derniers millions d'années avec une périodicité proche de 120 000 ans.

  Un modèle climatique à 3 dimensions de la circulation générale martienne développé par l'équipe de François Forget (IPSL, Paris VI) et simulant fidèlement le cycle normal et saisonnier de l'eau, a été employé pour déterminer le chemin de la glace martienne lors de ces grandes variations.

  Ces simulations ont montré une intense redistribution en latitude de la glace martienne. Lorsque l'obliquité dépasse les 35° (comparé à la valeur moyenne de 25°), l'insolation estivale devient trop forte pour maintenir la stabilité de la calotte du pôle nord provoquant un rapide transfert atmosphérique de glace vers la région équatoriale élevée du plateau Tharsis (Arsia, Pavonis, Ascraeus et Olympus Mons). Il est remarquable que les flancs des sommets  présentent des traces morphologiques qui peuvent être le résultat de la présence récente des glaciers. Quand l'obliquité est au-dessous de la valeur courante, la glace équatoriale devient instable et est portée non seulement aux zones polaires mais également aux latitudes élevées  des deux hémisphères. La distribution en latitude de la glace stable obtenue est alors très proche des observations d'Odyssey, illustrant une importante période glaciaire martienne.

    Comment cette glace a pu être préservée ? Il semble, selon des observations, que la glace pourrait être déposée avec de la poussière. Quand elle commence à se sublimer, l'enveloppe de poussières empêche la sublimation complète à chaque cycle permettant une formation régulière de couches d'une épaisseur totale d'un mètre, riches en glaces sédimentaires. Ces dépôts sont visibles aux latitudes élevées et d'une manière plus spectaculaire, aux pôles.

   La glace observée par Odyssey serait également la marque d'un ancien âge glaciaire martien (probablement inférieur à 5 millions d'années), couverte de nos jours d'une mince couverture d'une couche sèche. Si c'est vrai, il doit y avoir de la glace non seulement à faible profondeur mais peut-être plus profondément,  sur des centaines de mètres. Les radars MARSIS et SHARAD à bord de la sonde européenne Mars Express et sur Mars Reconnaissance Orbiter qui sera lancé en 2005  apporteront probablement  des informations supplémentaires sur ces réservoirs souterrains.

   En conclusion, c'est grâce à la Lune qui l'axe de rotation de la Terre est maintenue à une valeur plus faible. C'est ce qui explique la différence dans les âges glaciaires.

   Les récents dépôts riches en glace formés sur Mars aux latitudes élevées par sublimation de glace équatoriale instable pendant la faible obliquité par Levrard, B., Forget, F., Montmessin, F. et Laskar, J., Nature, 28 octobre 2004.

   Évolution à long terme et diffusion chaotique des quantités d'insolation sur Mars par Laskar, J., Correia, A., Gastineau, M., Joutel, F., Levrard, B., Robutel, P.: 2004, Icarus, 170, 343-364.

http://www.imcce.fr/Equipes/ASD/benj2004/benj_fr.html

http://hal.ccsd.cnrs.fr/ccsd-00001603

Observatoire de Paris

MARSDAILY
http://www.spacedaily.com/images/mars-obliquity-bg.jpg

 

 

  1. Le radar Marsis de Mars Express

 Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding.

    La sonde Mars Express a été lancée le 2 juin 2003 et a atteint la planète Mars le 25 décembre 2003. Depuis le 28 janvier 2004, date à laquelle elle s’est placée sur son orbite opérationnelle, elle étudie et cartographie l’ensemble de l’atmosphère et de la surface de la Planète rouge, analyse leur composition chimique et transmet des images magnifiques des paysages martiens.

   Elle est équipée du radar Marsis, dont le fonctionnement était très attendu pour le 3 mai 2005, par le monde scientifique, pour savoir si  l'eau existe en profondeur. Le 10 mai 2005 à  20h20 CET, les contrôleurs de vol ont réussi à déployer complètement le premier bras et le 2e bras le 13 Juin 2005 à 13h30 CET. Le 3e plus court, le sera le 17 juin 2005. Marsis, qui va sonder le sous-sol (5 000 m) et l'ionosphère de Mars, a été développé par une équipe de chercheurs et d'industriels Italiens et Américains pour voler à bord de Mars Express. Les possibilités uniques de sonder l'environnement martien avec des trains impulsions à large bande bande et fréquence agile, avec traitement à bord, permettront d'obtenir une grande quantité de données significatives sur le sous-sol, la surface et l'ionosphère. L'analyse de ces données permettra la détection et la cartographie en 3D des structures du sous-sol à plusieurs kilomètres, l'évaluation de la topographie à grande échelle, la mesure de rugosité et à la réflectivité de la surface aux longueurs d'onde jamais utilisées auparavant, et à la production des profils globaux et à haute résolution de la densité électronique de l'ionosphère (jour et nuit). Finalement, Marsis effectue les sondages en accord avec les changements des conditions d'éclairage, de latitude et d'autres facteurs, permettant ainsi une couverture globale pendant la durée de la mission.

   Ce radar est équipé d'une antenne dépliable FFT (Flattenable Foldable Tube), fabriquée par la division Astro Aérospace de Northrop Grumman. Repliée, elle forme un bloc de 3 segments. Le FFT est une perche suspendu, qui constitue une antenne simple, à 2 bras, élégante et ultra légère. D'une conception révolutionnaire, elle est idéale pour obtenir une grande surface émettrice dans un petit volume. Déployés, le mât mesure 7 m et le tube constituant l'antenne fait  2x20= 40 mètres de longueur totale pour un diamètre de 40 mm
. La masse est de 7,5 kg. L'antenne elle-même occupe un
volume de 0,02 m3.

   Aussi révolutionnaire que soit le FFT, il a un gros inconvénient, celui d'être développé pour la première fois, pour Mars Express. J'ai été surpris de constater qu'un instrument aussi important fut embarqué, alors qu'aucun essai au sol du déploiement en conditions de vol, n’a donné de résultats satisfaisants. Les performances n’ont pu par conséquent  être vérifiées que par simulation sur ordinateur. Elles ont fait apparaître un risque de rebond avant que l'antenne ne se verrouille en position finale.

   Une fois en orbite autour de Mars, devant le doute, les responsables du vol ont décidé de n'utiliser le radar qu'en fin de mission, afin de ne pas compromettre la suite des opérations. Pendant ce temps, chez Astro Aérospace les simulations furent entreprises pendant 8 mois, afin de vérifier le bon fonctionnement théorique. Dans l'espace, l'inconvénient majeur provient du vide et de la température. Dans le vide les lubrifiants ordinaires se subliment et les métaux se collent. Quant à la température, elle dépasse les 100°C côté Soleil et - 100°C côté nuit. Cela se traduit par des écarts de plus de 200°C sur de courtes distances, créant des distorsions. Pour le fabricant ces problèmes étaient maîtrisés, sauf celui de l'extension. En effet les ingénieurs craignaient un blocage de l’antenne au cours du déploiement, soit parce que cette opération s’était interrompue d’elle-même, soit parce que la sonde l’avait gênée.  (voir une simulation. fichier de 800 ko .avi). Depuis le lancement de la sonde, ces antennes sont maintenues repliées sur elles-mêmes comme des ressorts. Il suffit de les libérer pour qu'elles se dressent et prennent leur position finale. L'opération va se dérouler en trois phases : la première antenne doit être déployée 3 mai 2005 (le 9 mai, l'ESA annonce qu'elle s'est mal déployée), la deuxième le 8 mai, et la dernière le 12 mai. Pendant toute cette période, aucune observation scientifique n'était prévue, et la sonde a été placée dans un mode de fonctionnement particulier, qui lui permettait de retrouver sa bonne orientation dans le ciel de manière automatique, même si le déploiement des antennes provoque de fortes oscillations sur tout l'engin. Le début de la mission débutera le 4 juillet 2005 en mode surveillance. Les observations se feront sur la partie nocturne du globe martien pour ne pas être gêné par l'ionosphère, excitée par le Soleil. Les scientifiques attendent des résultats jusqu'à 5 000 m de profondeur. A la mi-juillet, les régions sondées s'étendront entre les latitudes 30°S et 60°N, ce qui inclut les plaines du Nord, qui pourrait contenir de l'eau.

   Après avoir écouté les avis des parties prenantes, l’ESA avait immédiatement décidé de suspendre le déploiement avant avril 2004 (date retenue au début de la mission), dans l'attente de simulations probantes. Il fallait en effet évaluer les risques de dommages en fonction des différentes configurations de déploiement et en recenser les incidences sur la sonde et l'instrumentation. Le JPL (Jet Propulsion Laboratory) procéda à une enquête exhaustive, en réalisant notamment des simulations, des études théoriques et des essais sur des antennes représentatives, destinés à évaluer les éventuels effets du vieillissement des matériaux des antennes. Une commission de revue technique indépendante, composée de spécialistes de l’ESA et de l’industrie, s’est réunie en janvier afin d’évaluer les résultats et d’indiquer s’il est possible de procéder au déploiement et à quel moment.  

   Après des mois de travail il sembla qu'il existait des moyens pour remédier aux problèmes et dans le pire des cas, le radar MARSIS aurait été considéré partiellement ou entièrement perdu. Cependant, les analyses avaient montré que les systèmes de commande de Mars Express pouvaient faire face à un blocage et en réduire les incidences sur les autres instruments scientifiques.

   Les résultats des analyses qui montraient les scénarios d’impact possibles, la quantité d’énergie en jeu, la nature des matériaux et les conditions physiques régnant dans l’espace permirent, lors de la réunion finale du 25 janvier, à l’ESA de donner son accord au déploiement de l'antenne de MARSIS.  La commission a conclu qu’un risque d’impact sur la sonde ne pouvait être exclu, mais que la quantité d’énergie serait faible et la probabilité d’un dommage grave minime.

   La commission de l’ESA recommanda de prévoir le déploiement au cours de la semaine débutant le 2 mai. Sur le plan scientifique, un déploiement rapide était préférable dans la mesure où l’évolution de l’orbite de Mars Express permettait, à partir de mai, de réaliser des mesures radar des zones les plus intéressantes de la Planète Rouge.

   L’opération réussie et Marsis pouvait commencer à rechercher des nappes d’eau du sous-sol et étudier l’ionosphère de Mars au moins jusqu’au 30 novembre 2005, date nominale de fin de l’exploitation de Mars Express, à moins que la mission ne soit prolongée.

   Sur le site (1) de l'ESA nous apprenons que pour explorer le sous-sol de la planète, l’instrument MARSIS doit se trouver à une altitude comprise entre 300 et 800 kilomètres. Pour le sondage de l’ionosphère, en revanche, il a déjà prouvé (début août 2005) qu’il pouvait fournir des résultats acceptables jusqu’à 3000 kilomètres d’altitude. La résolution verticale du radar est de l’ordre de 150 mètres (dans l’espace libre), tandis que la résolution horizontale, de l’ordre de quelques kilomètres, dépend de l’altitude de la sonde.

   Le péricentre de l’orbite de la sonde européenne sera localisé côté nuit  du 15 juillet au 15 août, puis cela se reproduira à nouveau en décembre 2005, mais beaucoup plus proche du pôle sud, permettant d'entreprendre les sondages  de l’hémisphère Sud.

  (1)  http://www.esa.int/esaCP/SEM9PO808BE_France_0.html

  Pour en savoir plus : Giovanni Picardi, (picar at infocom.uniroma1 point it) 
Responsable de recherche de l’instrument MARSIS, Département INFOCOM - Université de Rome “La Sapienza”

 
http://www.esa.int/SPECIALS/Mars_Express/SEM42PXEM4E_0.html

 http://sci.esa.int/science-e/www/object/doc.cfm?fobjectid=35544

http://www.st.northropgrumman.com/astro-aerospace/

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

Département Communication de l’ESA
Bureau Relations avec les médias
Paris, France
Tél. : + 33 (0)1.53.69.71.55
Fax : +33 (0)1.53.69.76.90

 

  1. Aurores polaires martiennes

    Le CNRS (Centre National de Recherches Scientifiques) a annoncé que l'instrument SPICAM, équipant la sonde européenne Mars Express, a détecté une lueur ultraviolette dans la nuit martienne, des photons ultraviolets (UV) qui ne seraient pas visibles par l'oeil humain mais qui peuvent être détectés par les spectromètres. Les scientifiques ont constaté que l'émission était plus intense au pôle sud, car c'est l'hiver. Cette découverte fait l'objet d'un article dans la revue Science du 28 janvier. Beaucoup de personnes parlent déjà d'aurores polaires, c'est excessif.

    En se condensant au-dessus de l'hémisphère gelé, l'atmosphère provoque un appel d'air vers le pôle, qui se traduit par des vents horizontaux et verticaux. Ces turbulences sont le lieu de friction entre les molécules. Ces lueurs auraient pour origine des molécules monoxyde d'azote (NO). Un atome d'azote (N) se combinerait avec un atome d'oxygène (O) pour former une molécule. Des photons sont émis lors du changement d'orbite de l'électron, qui, en revenant sur l'orbite initiale, émet un rayonnement ultraviolet.  A cette altitude les concentrations sont trop faibles pour que l'on puisse observer la création de molécules de monoxyde d'azote. Par contre au cours de leur lente descente dans l'atmosphère, la concentration augmente, la combinaison spontanée des molécules, démontrée par l'émission UV caractéristique, devient détectable durant la nuit martienne.

    Sur Mars, les aurores sont invisibles, car c'est une émission de photons UV (< 400 nm) et non pas en rayonnement visible. Le rayonnement solaire ultraviolet frappant l'hémisphère exposé au Soleil, casse les molécules d'azote (N2) et celles du gaz carbonique (CO2) qui représentent pratiquement la totalité de l'atmosphère ténue de Mars. La faible concentration des atomes d'azote et d'oxygène, produits en continu dans la haute atmosphère (> 120 km) sous les rayons ultraviolets fortement atténués, est trop faible pour qu'ils se recombinent spontanément. Ce n'est qu'au cours de leur lente descente dans l'atmosphère, sous l'effet de la diffusion et du brassage par les turbulences provoquées par des écarts de températures, que leur concentration s'accroît. Ils finissent ainsi par se recombiner, produisant l'émission de photons ultraviolets observée à environ 70 km. Ne pas oublier que sur Mars, il n'y a pas de champ magnétique, semblable à celui de la Terre.   

aurore de protons simulée
http://www.swri.org/3pubs/
ttoday/fall99/images/tt08.jpg
 
 
Des aurores de protons seront visibles, pour la première fois, depuis l'espace avec la caméra du satellite IMAGE, en ultraviolet lointain. 

     Sur Terre, une certaine disposition des champs électriques permet aux particules énergétiques venant de l'extérieur de faire irruption dans l'électromagnétosphère. Jusqu'à une distance de 7 rayons terrestres, il existe non seulement un champ magnétique, mais aussi un champ électrique, ce dernier étant engendré par le mouvement de l'ionosphère dans le champ magnétique terrestre, le processus pouvant être assimilé à celui observé dans une dynamo. Les aurores sont provoquées par la collision des particules de haute énergie, en provenance du Soleil (vent solaire), avec les atomes de la magnétosphère terrestre, azote et oxygène entre autres. Il y a bien des recombinaisons avec l'oxyde d'azote, mais elles sont minimes par rapport celles des molécules d'oxygène. La couleur rouge se produit entre 200 et 500 km d'altitude par la collision des atomes d'oxygène, visible à 630 nm de longueur d'onde, tandis que la couleur verte trahit des collisions entre 100 et 250 km d'atomes d'oxygène à 557,7 nm. Les couleurs sont propres à une longueur d'onde bien précise, par exemple notre oeil, qui ne laisse passer que les radiations comprises entre 450 nm et 700 nm, verra les nuances du bleu autour de 450 nm, les nuances du vert autour de 550 nm et les nuances du rouge autour de 680 nm.  Les lueurs représentées des draperies agitées, car elles suivent les particules le long des lignes du champ magnétique, sont visibles aux pôles, puisqu'il n'y a plus de protection, les lignes de force plongeant vers le centre de la Terre. Ailleurs, ils sont invisibles car les ceintures de radiations piégent le vent solaire constitué de particules à haute énergie.

   Dans un atome, les électrons peuvent occuper divers niveaux d'énergie bien déterminés, suivant les "distances" au noyau atomique. Un apport extérieur d'énergie peut transporter les électrons sur des niveaux différents de leur niveau normal; ainsi un gaz chauffé sera excité, c'est-à-dire que ses électrons seront transportés sur des niveaux supérieurs. Cependant tout électron tend à occuper l'orbite la plus proche du noyau; si possible, l'électron passera donc du niveau n (caractérisé par une énergie En) au niveau m (d'énergie Em) plus proche du noyau; la différence d'énergie DE = En - Em sera émise sous forme d'une onde lumineuse, de longueur égale à:  l = hc / D E ou c  = 300 000 km/s, la vitesse de la lumière et h la constante de Planck = 6,626.10-34 DE = En - Em sera émise sous forme d'une onde lumineuse, de longueur égale à:  l = hc / D E ou c  = 300 000 km/s, la vitesse de la lumière et h la constante de Planck = 6,626.10-34

   Les diverses positions des électrons dans l'atome dépendent essentiellement de l'atome lui-même: l'hydrogène n'a qu'un électron, le carbone 6 , l'oxygène 8, le fer 20. Ainsi chaque élément chimique sera caractérisé par son spectre de raies, spectre qui constitue une carte d'identité. Donc le spectre d'un gaz est fonction de sa composition chimique. Puis se sont les conditions physiques du milieu qui interviennent: la température et la densité. 

    Le mécanisme de formation de monoxyde d'azote fournit un excellent moyen pour comprendre et vérifier la validité des différents modèles de circulation atmosphérique au-delà de 60 km d'altitude. Les études sur ces lueurs permettent de mieux comprendre l'évolution de l'atmosphère martienne et sa composition. La comparaison avec la nôtre, ce que les chercheurs appellent la "planétologie comparée" permet de l'intégrer dans nos modèles pour mieux comprendre l'évolution de l'atmosphère terrestre. Notre climat est établi dans la haute atmosphère, zone la moins connue.  

SPICAM

    L'instrument SPICAM (Spectroscopy for the Investigation of the Characteritics of the Atmosphere of Mars) est un spectromètre dédié à l'étude de l'atmosphère et de l'ionosphère de Mars dans les longueurs d'ondes de l'ultraviolet (UV) et l'infrarouge (IR). Un spectromètre imageur en UV est dédié à l'étude de l'atmosphère au nadir (visée verticale) ou au limbe (visée tangentielle) par occultation du soleil ou d'étoiles lointaines. Le spectromètre mesure les UV entre 118 et 320 nm. L’instrument a été construit sous maîtrise d’oeuvre du Service d’Aéronomie, avec la collaboration du BIRA en Belgique, et de l’IKI à Moscou. Deux laboratoires américains ont également contribué à cette expérience. L’effort français a été soutenu par le CNRS et par le CNES.

 

http://www.swri.org/3pubs/ttoday/fall99/images/tt08.jpg

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/608.htm

http://www.cnes.fr/html/_117_3075_3076_.php

 

 

Vers l' homme sur Mars

 Vers les satellites de Mars

Vers les missions martiennes 

Vers Images insolites et voir aussi IMAGES

JPL: http://www.jpl.nasa.gov.

Caltech: http://www.caltech.edu/

Malin Space Sciences Systems: http://www.msss.com

Nasa: http://www.nasa.gov

http://rst.gsfc.nasa.gov/Sect19/Sect19_13.html

http://humbabe.arc.nasa.gov/

http://cmex-www.arc.nasa.gov/MarsImages/SurfaceImages/SurfaceImages.html

 

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